Les vacances sont presque finies. La rentrée s’annonce douloureuse pour de larges couches sociales. Le chômage s’aggrave, l’investissement productif s’effondre. Ce n’est pas la petite lueur d’une légère reprise de la croissance qui nous permettra d’être optimistes. L’austérité continue.
Pourtant les politiques d’austérité préconisées par la Troïka ont fait partout des ravages. Il suffit de voir la situation de pays comme la Grèce, le Portugal, l’Espagne. Même le Fmi commence à s’en émouvoir en conseillant à la France d’assouplir un peu sa politique sociale et économique. Le président François Hollande et son gouvernement persistent et signent, en misant sur un hypothétique retour de la croissance dès la fin de 2013. Ils veulent continuer leur politique, maintenir le même cap, celui de la même austérité. Après la ratification du traité budgétaire européen, l’appui à l’accord sur la sécurisation de l’emploi (ANI), les 20 milliards de cadeaux au patronat, les lamentables reculs sur plusieurs dossiers industriels, comme ArcelorMittal, Petroplus, ils s’apprêtent à en rajouter une louche, avec la contre-réforme des retraites, la reprise des privatisations des entreprises nationalisées et l’augmentation de la Tva, dès janvier 2014. Le résultat de cette politique menée depuis maintenant quinze mois se traduit par un profond mécontentement dans le pays, en particulier parmi ceux qui ont contribué à la victoire de François Hollande. La droite en profite pour se refaire une santé, alors qu’elle a une lourde part de responsabilité dans le bilan de ces dernières années. Quant au Front national, il jubile et continue son offensive nauséabonde en s’appuyant sur ses vieux thèmes favoris : l’immigration et l’insécurité. Les coups de menton et les déclarations fracassantes du ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, sur ces mêmes thèmes, n’y feront rien. C’est bien connu, on préfère l’original à la copie.
Le parti socialiste mène le pays dans l’impasse. Il est grand temps de changer de cap et mettre en œuvre une politique radicalement nouvelle, solidement ancrée à gauche. Le Front de gauche a un rôle fondamental à jouer dans la construction d’un bloc social et politique que l’on pourrait qualifier d’historique, à vocation majoritaire, contre l’austérité et pour une transformation sociale et écologique.
Comment et avec qui ?
La première phase sera d’unir toutes les composantes du Front de gauche. Ce n’est pas encore tout à fait le cas. Trop d’esprit de boutique ou partisan subsiste. La dernière polémique soulevée par la participation de Maria Guidicelli aux journées de Corté doit nous interroger. Même si les avis peuvent être partagés, les critiques doivent rester constructives et participer d’un respect mutuel appelant à un nécessaire recul. Le pluralisme est une richesse qu’il nous convient d’entretenir intelligemment. Pour notre part, nous travaillerons au rapprochement de toutes les composantes de la gauche de la gauche. Ensuite, nous pensons qu’il est nécessaire de s’appuyer sur le mouvement associatif, mutualiste, sur les jeunes et les retraités, les déçus du parti socialiste et de François Hollande.
Inscrire le mouvement dans la perspective des municipales, des européennes et des régionales
Les prochaines échéances électorales fourniront l’occasion de mobiliser et d’amplifier le bloc social et politique que nous préconisons. En premier lieu les élections municipales. Manca alternativa propose en Corse, là où c’est possible, la constitution de listes du Front de gauche, larges, dès le premier tour. Il ne nous est pas possible dans l’état actuel des choses d’envisager des listes d’union de la gauche, au sens traditionnel du terme, dès le premier tour. Pour une raison évidente. Comment désapprouver une politique menée en plan national par le parti socialiste et s’associer au plan local avec les partisans locaux de cette même politique, contraire aux intérêts des plus larges couches sociales ? Nous ne pouvons pas accepter de cautionner une telle contradiction qui risque de faire de terribles dégâts parmi les électeurs et favoriser la droite et l’extrême droite.
Les listes du Front de gauche s’appuieraient sur un programme clair, résolument tourné vers le social, pour la défense des services publics, la réalisation de logements sociaux, l’amélioration de l’offre publique de santé, la gratuité des transports publics à Bastia et à Ajaccio, la lutte contre la spéculation foncière et immobilière, la création d’emplois utiles et la transition écologique.
Le programme sera le résultat de débats avec les différentes composantes du Front de gauche, les associations, le mouvement social et syndical.
Au second tour, nous appellerons à la constitution de listes d’union de la gauche, sur des bases claires et sans compromission afin de faire barrage à la droite et à l’extrême droite.
Manca alternativa mettra tout en œuvre pour la réalisation de ces objectifs.
Ajaccio, le 27 août 2013
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by @Lazezu
Revue de Presse et suite de l’article :
sur Corse Matin, sur Alta Frequenza, sur RCFM, Sur Corsica, Sur le Journal de la Corse, Sur Paroles de Corse
Sur Alcudina, sur Corsica Infurmazione/Unità Naziunale, sur France 3 Corse, Sur Corse Net Info (CNI)
Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]