François Alfonsi « L’avenir de la #Corse appartient au peuple corse ! »

Que ressortira-t-il de la patiente et progressive réflexion menée à l’Assemblée de Corse depuis un an ?

Tout est parti de la relance, sur des bases totalement repensées, de l’élaboration du Padduc, Plan d’Aménagement et de Développement Durable de la Corse. En se projetant vers l’avenir, l’Assemblée de Corse a d’abord tiré les leçons du passé, et cherché à prendre réellement en compte l’intérêt collectif du Peuple Corse. D’où un document d’orientations, voté il y a un an exactement, qui a fixé les bases d’un consensus très large autour d’une conception refondée du développement de l’île, en rupture avec « l’économie résidentielle » chère à la précédente majorité, et faisant siennes trois orientations fondamentales : coofficialité de la langue corse pour en assurer la viabilité à long terme, statut de résident pour mieux prendre en compte les intérêts du peuple corse, et transfert de la compétence fiscale pour rétablir, et moderniser, le « droit local corse » qui est issu des Arrêtés Miot.

Sur cette base, les débats ont avancé, et ont été récompensés par un vote largement majoritaire en faveur de la coofficialité de la langue corse. Puis les travaux ont continué au sein de la Commission Chaubon pour poser l’évidence institutionnelle : l’avenir du peuple corse ne peut être engagé qu’à la condition d’une réforme constitutionnelle qui ouvre de réelles possibilités de dérogation au droit commun français. Ces travaux feront l’objet de débats en septembre, et ce numéro d’été d’Arritti est pour nous l’occasion d’en faire le point.

La demande de « dévolution », pour reprendre le terme britannique, que l’Assemblée de Corse s’apprête à formuler, se heurte en France au tir de barrage du Conseil Constitutionnel et de tout l’establishment jacobin. Mais que feront-ils face à une démarche démocratique largement majoritaire en Corse ? Pourquoi s’y opposer de façon frontale et butée comme le fait Manuel Valls dans chacun de ses discours en Corse ? Quel est l’intérêt du peuple français, concrètement, dans les rues de Paris, de Montbéliard ou de Saint Amand les Eaux, de camper dans un refus qui créera sur l’île le retour d’une tension politique qui ne pourra qu’aller crescendo ? Aucun.

Que la représentation élue de la Corse pose de façon majoritaire et déterminée sa revendication pour l’avenir, et, forcément, le dialogue s’installera, les faux semblants s’effondreront, et le ciel s’éclaircira. Quoiqu’en pensent certains à Paris, c’est au peuple corse d’exprimer sa volonté, et la démocratie se doit de faire en sorte qu’elle soit entendue, puis concrétisée, après négociation, par des compromis.

Le refus du dialogue serait en fait un déni de démocratie.

François ALFONSI

Editorial d’ARRITTI n° Spécial d’Août sur le projet de réforme constitutionnelle.

(…)

by @Lazezu 

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