[6 août 2013] Du fond de sa cellule, Nicolas Battini, à peine âgé de 20 ans, à pris sa plume pour écrire une lettre ouverte à la Ghjuventù indipendentista. Nicolas Battini a été interpellé et incarcéré fin mai 2013 dans le cadre d’une enquête diligentée par le Juge Thiel.
Surelle, fratelli di lotta, m’anu incarceratu !
C’est du fond d’une cellule, loin de notre pays, en terre étrangère, que je vous écris cette lettre.
Voilà deux mois que je suis détenu pour un fait de résistance nationale. J’accepte la nouvelle condition qui est la mienne, conscient que les sacrifices que je fait aujourd’hui aux côtés des autres prisonniers politiques corses porteront un jour leurs fruits.
Après quatre jours de garde à vue dans les locaux « anti-terroristes » et durant plusieurs interrogatoires menés par le juge Thiel, à des centaines de questions posées par les forces de la répression coloniale je n’ai eu qu’une seule réponse: « Je n’ai rien à déclarer ».
Je m’attend à être maintenu en détention pendant quelques années et à comparaître devant une cours spéciale chargée de mater la résistance des patriotes corses. J’assumerai même devant elle mon engagement au sein de la Lutte de Libération Nationale et porterai notre message à la face de ces juges, quoi qu’il m’en coûte.
N’ayez pour moi ni tristesse, ni vaine pitié, ce que je subis s’inscrit dans le cadre de la marche historique du Peuple Corse vers sa libération et la reconquête de ses droits! C’est donc sans regrets ni rancœur que j’accepte d’offrir ma jeunesse à la Lutte de cette façon.
Le désespoir est une faiblesse qui nous est interdite, chaque coup que nous porte la répression française doit au contraire raviver toujours plus la flamme ardente qui nous pousse à la résistance contre ceux qui œuvrent à notre disparition.
Après deux siècles d’occupation française, d’acculturation, d’exil, de laminage démographique, économique et culturel, le Peuple Corse s’est réveillé une nuit de mai 1976 et a définitivement reprit sa place dans l’Histoire.
Aujourd’hui c’est à nous d’assurer la continuité de ce combat et de faire retentir le cri de tout un Peuple qui refuse de mourir.
Le travail de la Ghjuventù Indipendentista est fondamental, nous portons la voix de la Lutte au sein de la jeunesse corse. Suivant l’axe que nous avons fixé ensemble je suis persuadé que vous y parviendrez durablement. Par la détermination, l’intelligence, la sincérité dans l’engagement et le sacrifice, nous pousserons toute une génération sur la seule voie de salut possible, celle de la Lutte de Libération Nationale.
Je suivrai avec attention l’évolution de notre structure sans jamais hésiter à vous faire part de mes analyses car, bien que prisonnier politique, je reste plus que jamais un militant de la Ghjuventù Indipendentista et de la LLN.
Fratelli, surelle, sentite a mio voce chi si ne falla in terra nostra, purtendu vi l’amicizia d’un cumpagnu fidu, in terra nemica oghje incarceratu.
Sentite u ventu chi soffia, sempre più pudente, arrichendu cùn ellu l’aria di a rivolta!
Sentite u frombu ch’ellu face u Populu chi marchja per a so Libertà!
Chi la mio sorte strazziata vi dessi a forza di tene alta a bandera da fà campà l’omu corsu liberu nant’à a so terra!
A nostra cuscenza ghjè RESISTENZA
Lotta ghjuventù, l’avvene sì tù!
N. Battini, patriottu incarceratu
militantu di a Ghjuventù Indipendentista
by @Lazezu
Revue de Presse et suite de l’article :
sur Corse Matin, sur Alta Frequenza, sur RCFM, Sur Corsica, Sur le Journal de la Corse, Sur Paroles de Corse
Sur Alcudina, sur Corsica Infurmazione/Unità Naziunale, sur France 3 Corse, Sur Corse Net Info (CNI)
Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]