Le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) a été créé le 16 octobre 2011 près de Zakak dans l’Azawad pour permettre au peuple de l’Azawad dans toute sa diversité ethnique de pouvoir vivre librement et dignement sur le territoire de ses ancêtres. Pour y parvenir les membres du mouvement, prenant le relais de tous les mouvements et fronts précédents, ont décidé de mener un combat politique, soutenu par une défense militaire dans le respect du droit international. Le MNLA est donc composé de deux organes : un bureau politique et un état-major militaire.
Avant la pénétration française en 1894, l’Azawad était une zone structurée en royaumes alliés qui exerçaient leur autorité sur tout le territoire. Ces royaumes géraient normalement toutes les questions d’ordre économiques et politiques. Et l’Azawad possédait tous les atouts pour un meilleur développement. C’était l’époque où Tombouctou était la destination prisée des savants, des étudiants et chercheurs du monde entier. En effet ce qui faisait sa renommée internationale c’était son artisanat, sa civilisation et son commerce qui rayonnaient sur toute l’Afrique occidentale et du nord. Ceci signifie que l’Azawad était en avance sur beaucoup de ses voisins sur le plan économique et culturel.
Donc en d’autres termes, la proposition azawadienne est le retour jusqu’à la racine, pour corriger les erreurs d’avant 1960, date à laquelle l’Azawad a été rattaché au Mali. En effet, cet acte est édifié sur les bases de la corruption et de l’exploitation sous toutes ses formes. Tous ces constats néfastes, offrent aujourd’hui aux habitants de l’Azawad un avenir incertain au sein du système étatique malien. Ce qui signifie également qu’ils ont droit à leur autodétermination.
L’Azawad n’est pas une ethnie, une tribu encore moins un groupe de tribus qui s’entretuent quotidiennement et sans cause, mais c’est un peuple multiethnique qui veut édifier un État démocratique et fort.
Le combat que mène le MNLA est un combat noble et légitime. Il est noble parce qu’il aspire à mettre en place une société emprunte de liberté, de justice et d’égalité entre les différentes composantes de l’Azawad. Il est légitime parce qu’il est l’émanation de l’ensemble des communautés qui vivent sur ce territoire façonné par des siècles de cultures et de civilisations autochtones ayant vécus ensemble en harmonie.
Aujourd’hui, l’Azawad, dans toutes ses composantes, lutte pour asseoir un État afin de se libérer de la politique criminelle de l’État malien qui nie notre existence, affame et massacre notre peuple et ruine notre territoire. Il est vrai que nous traversons actuellement une période très difficile mais c’est aussi une période cruciale pour notre avenir, parce qu’il n’y a pas de droit plus légitime que celui de vivre dignement et librement sur sa propre terre et qu’il n’y a pas pire que d’être l’étranger de son propre pays.
Les peuples et les communautés humaines aspirent naturellement, et depuis toujours, à la justice, à la liberté et à la dignité. Ce sont des aspirations universelles, partagées par l’ensemble des peuples de la terre. Les principes fondamentaux que sont la liberté, la justice et la dignité doivent s’appliquer à tous les peuples, en tout lieu et en tout temps, sans distinction de race, de religion, de langue ou de culture. Ce sont des valeurs sacrées applicables à tous les êtres humains. Il n’y a pas de raison que le peuple de l’Azawad en soit privé.
Le mouvement de l’Azawad est d’abord et avant tout un ensemble de valeurs humaines que nous portons en nous depuis des millénaires. Nous estimons que la violation des droits humains est une grave violation que nous ne pouvons pas accepter.
Le MNLA œuvre dans le sens de la confirmation du droit des êtres humains à disposer librement d’eux-mêmes, à vivre dans la dignité et à jouir de tous leurs droits naturels.
C’est au nom de la charte universelle des droits de l’homme, du principe de la criminalisation du colonialisme et de l’occupation illégale des territoires d’autrui ; au nom de tous les pactes similaires tels que le droit des peuples à choisir le système de gouvernance qui leur convient, le droit des peuples à disposer de leurs terres et de leurs richesse que le mouvement de l’Azawad, dans ses diverses composantes, résiste à ceux qui tentent de le jeter hors de la roue de l’histoire par tous les moyens possibles.
Depuis l’indépendance du Mali en 1960, la tyrannie et l’arrogance constituent le seul quotidien du peuple de l’Azawad. Et sa détresse se poursuit depuis la création des États postcoloniaux dans une indifférence générale. Depuis cette date l’Azawad subit une succession de massacres, de révoltes, de pseudos accords jamais respectés, de déplacement de populations, d’assimilation forcées et d’humiliations sans que personne ne réagisse. Pourtant nous sommes aussi constitués d’hommes et de femmes, tout comme les autres peuples qui ont subi des situations similaires telles que l’Érythrée, le Kosovo, le Timor oriental et le Sud Soudan.
Le peuple de l’Azawad fut, avant d’entrer dans le colonialisme français en Afrique, une communauté vivant sous un système de fédérations fondées sur l’étendue de ses terres. Il contrôlait l’ensemble du territoire selon une conduite démocratique rare en Afrique et caractérisée par la séparation entre ces autorités, conformément aux principes reconnus aujourd’hui dans tous les systèmes modernes.
Il y avait trois sultanats dans l’Azawad, autrement connu sous le nom du Nord du Mali. Ces sultanats étaient coordonnés dans la gestion de tout le pays dans un système politique et social commun dans le respect de la diversité de ses composantes. Le secteur scientifique y était également développé notamment dans la ville de Tombouctou. Celle-ci était connue par la prospérité de son industrie traditionnelle ainsi que son autosuffisance économique.
Le peuple de l’Azawad avaient vécus de façon générale, en paix avec ses voisins. Ils étaient liés entre eux par leurs relations de bon voisinage, le commerce et les échanges culturels. Une fois la colonisation française arrivée, les Azawadiens avaient continuellement menés, de 1894 à 1954, des batailles de résistance contre l’occupation française pour défendre leurs terres et leur héritage social, culturel, et politique, construit sur des milliers d’années.
Puis le retrait français de l’Afrique commença et le peuple de l’Azawad a pris conscience de l’importance et de la gravité de toute décision dans ces moments historiques. Alors, des notables ont présenté une lettre signée par près de quatre cents figures emblématiques représentant l’ensemble des composantes (ethnies) de l’Azawad. La lettre adressée au gouvernement français demandait la restitution de l’indépendance du territoire de l’Azawad sans le réaffecter à un autre territoire. Le peuple de l’Azawad avait obtenu la promesse de son indépendance. Mais, la promesse ne fut pas tenue en raison de certaines interventions régionales et internationales et l’Azawad a fini par être lié à un corps étranger qui ne lui garantissait en rien un quelconque développement économique, social, culturel ou technologique, ni même le minimum de respect dû à la dignité humaine sans parler de la sécurité des personnes et de leurs biens.
Le premier des soulèvements Azawadiens contre la dictature et le racisme du système d’État du Mali a eu lieu en 1963. Mais le Mali avait utilisé des méthodes odieuses pour éradiquer le combat des Azawadiens pour leur liberté en passant notamment par l’assassinat de nombreuses personnes âgées, les gardiens de la mémoire, la mise à feu des camps, le massacre des animaux et l’empoisonnement des puits. Ces pratiques reflétaient bien la politique réelle de l’État du Mali dont l’objectif réel n’était pas d’éliminer les éléments de la révolte seulement, mais il s’agissait bien d’un nettoyage ethnique visant à éradiquer l’ensemble de la communauté, accompagnée en cela de la famine et de la politique de la terre brûlée. C’est ainsi que se termina le soulèvement de 1963.
La situation continua ainsi avec son lot d’assassinats et de déplacements, de famine, et d’humiliation. Les tentatives d’éliminer les cultures autochtones et d’éradiquer le sentiment national azawadien s’est poursuivi jusqu’à ce que le peuple de l’Azawad en arrive à décider d’entamer sa deuxième révolution en 1990. Cette seconde révolution s’est caractérisée par des massacres encore pires que ceux de la première. Les événements de cette seconde révolution vont aboutir au 1er Accord en Algérie qui prévoyait un statut particulier pour l’Azawad. Mais le Mali n’a pas respecté ses engagements. Pire, des milices dirigées contre l’Azawad ont été formé et avaient commis des massacres contre des civils, tuant essentiellement des femmes, des enfants et des personnes âgées en complicité avec l’armée malienne. Tout cela s’est passé sous les yeux de la Communauté régionale et internationale.
Un troisième soulèvement en 2006 s’est terminée par un énième Accord entre le peuple de l’Azawad et le gouvernement malien, toujours sous les auspices de l’Algérie. Le Mali se précipita à commettre d’autres crimes sans respecté ses engagements. Le peuple de l’Azawad n’a vu aucun coupable traduit en justice. Bien au contraire, le président a signé la décision de gracier tous les responsables des événements liés à l’Azawad. Le peuple de l’Azawad a été alors considéré comme étant un peuple criminel méritant ce qui lui était arrivé.
La conséquence de la politique de l’État du Mali dans l’Azawad est la transformation de la région de façon volontaire, en une région livrée à toutes les activités de narco-trafic et l’installation du groupe Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Cette situation a permis à l’État malien de poursuivre ses activités telles que les enlèvements, les massacres et la politique de marginalisation. Le gouvernement malien prétexte ainsi la présence du terrorisme pour justifier ses crimes contre le peuple de l’Azawad.
Pour toutes ses raisons, notre mouvement a décidé de combattre cet État criminel et pervers dans ses modes d’actions. Suite aux combats qui ont opposés nos armées en 2012, ils ont attaqué nos familles, brulé nos maisons, saccagé nos biens et terrorisé nos femmes et nos enfants. Pour se venger de la déroute de l’armée malienne dans notre territoire, le Mali n’a rien trouvé de mieux à faire que de se venger sur les familles Tamasheq (Touarègues) vivant à Kati, Bamako et dans d’autres localités. Des centaines de familles de Tamasheq (Touaregs) et Maures quittent précipitamment leurs maisons et se dirigent vers les frontières du Sénégal, de la Mauritanie, du Burkina Faso, de l’Algérie et du Niger pour échapper aux exactions commises contre eux. Nous rappelons à l’opinion internationale que, contrairement à l’armée malienne, nos troupes ne s’attaquent qu’aux institutions militaires et pas à des civils.
L’État malien doit savoir qu’il ne pourra jamais nous déposséder de notre détermination à mener jusqu’au bout notre combat pour la liberté. A travers ses actes irresponsables, il ne fait qu’aiguiser davantage notre croyance aux idéaux qui nous animent. L’exil de nos sœurs, de nos ainés, de nos mères à travers les pays doit prendre fin!
Toutefois, nous tenons à rappeler à l’opinion internationale que cette situation de guerre nous a été imposée par le Mali qui n’a respecté aucun de ses engagements. Nous restons ouverts à tout dialogue dans le cadre du respect du principe du droit à l’autodétermination.
La présence de groupes terroristes dans l’Azawad est faite avec la complicité des autorités maliennes et certains de leurs alliés pour saboter et empêcher au peuple de l’Azawad de vivre dignement et librement sur son territoire et pour avoir un prétexte de solliciter le soutien d’autres pays afin d’avoir les moyens et la légitimité de poursuivre ses massacres et génocides dans l’Azawad. Nous disons à la Communauté internationale que c’est aux azawadiens de sécuriser leur territoire et c’est eux qu’il faut soutenir pour le bien-être du peuple de l’Azawad mais aussi de la sous-région et du reste du monde.
Notre combat est juste et légitime, c’est la raison pour laquelle nous avons proclamé l’indépendance de l’État de l’Azawad le 06 Avril 2012 après avoir libéré l’intégralité de notre territoire de l’occupation malienne. Rien, ni personne ne nous détournera de notre objectif.
Le 11 janvier 2013, l’armée française est intervenue pour stopper l’avancée vers le Sud des groupes narco-terroristes (AQMI, MUJAO et Ansar Dine). Elle a ramener avec elle l’armée et l’administration maliennes sur notre territoire, l’Azawad.
Et le 18 juin 2013, le MNLA a signé avec le gouvernement du Mali un accord préliminaire à l’élection présidentielle dont le premier tour a eu lieu le 28 juillet 2013. Il prévoit un cessez-le-feu et surtout l’ouverture des négociations 60 jours après la mise en place du nouveau gouvernement nommé par le président élu. Ces négociations porteront essentiellement sur le statut juridique et politique de l’Azawad.
Moussa AG ASSARID
Écrivain – Représentant du MNLA en Europe
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by @Lazezu
Revue de Presse et suite de l’article :
sur Corse Matin, sur Alta Frequenza, sur RCFM, Sur Corsica, Sur le Journal de la Corse, Sur Paroles de Corse
Sur Alcudina, sur Corsica Infurmazione/Unità Naziunale, sur France 3 Corse, Sur Corse Net Info (CNI)
Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]