La manœuvre cavalière qui a permis à certains conseillers territoriaux d’escamoter le débat fondamental sur la réforme politique de la Corse, témoigne d’une réelle force d’inertie avec laquelle il nous faudra compter.
Elle démontre, s’il en était encore besoin, que l’empilement des structures, et donc des enjeux électoraux, l’antinomie des intérêts « micro-régionaux » et de l’intérêt de la Corse dans son ensemble, l’émiettement enfin de l’expression populaire dans la multiplication systémique des structures consultatives ou décisionnelles, sont intrinsèquement rédhibitoires d’un processus dit démocratique. Qu’un de ces dinosaures qui polluent notre paysage politique ait pu déclarer avec cynisme dans une interview de Corse-Matin : « un conseiller général ne représente pas des hommes mais un territoire » révèle non seulement l’indigence de la pensée politique « régionale » mais bien plus encore la nature des enjeux de la refonte des institutions.
Pour notre malheur, la Corse française accuse un retard chronique dans tout ce qui structure la vie sociale et économique. Il ne pourra être comblé qu’à la condition expresse qu’une entité politique corse organise le cadre juridique, fiscal, administratif et technique propre à faire de notre condition d’insulaires un avantage et cesser enfin d’ânonner avec les béotiens qui se partagent un pouvoir d’apparat, que l’insularité est un handicap ! Dans son rapport de synthèse Pierre Chaubon affirme la nécessité de laisser la parole au peuple.
C’est un point de vue tout à la fois raisonnable et progressiste, d’autant plus que dans ce cas, et à la condition que la question posée soit de cet ordre-là, il s’agirait de fait de l’expression d’une forme d’auto-détermination. Mais nous devons tous avoir conscience de deux points capitaux: tout d’abord, le résultat de cette consultation ne serait tenu pour positif qu’en cas de forte majorité du oui.
Car ceux qui ne cessent de répéter que « le peuple a tranché en 2003 » savent bien que la différence fut infime, liée à des éléments extérieurs et bien plus encore à la pression directement exercée par les mairies et les conseils généraux sur « l’opinion ». Mais ils contesteraient eux-mêmes un résultat de type 50,8/49,2. De toute évidence, et c’est le second point, un référendum de ce type donnera lieu à un véritable combat politique qui sera assurément le plus important de l’époque que nous traversons. C’est ce combat que le Mouvement National devra affronter uni, et pour lequel il lui faudra gagner l’appui des plus ouverts à l’importance des enjeux.
INDIPINDENZA
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by @Lazezu
Revue de Presse et suite de l’article :
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Sur Alcudina, sur Corsica Infurmazione/Unità Naziunale, sur France 3 Corse, Sur Corse Net Info (CNI)
Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]