En 2006, tout comme en 2013, certains pensent pouvoir se revendiquer des fondamentaux de la lutte, bien assis derrière un écran d’ordinateur ou de télévision, en laissant les autres, militants de la LLN, partir devant, prendre tous les risques…
Rappel :
Question de NOVOPRESS (site internet identitaire) : J’aimerais savoir en quelques mots ce qui caractérise a vos yeux la différence entre les identitaires et vous…politiquement parlant.
Ma réponse : Salute,
Pour la politique, je vous ferais un raccourci rapide : la différence entre les identitaires et nous est la même qu’entre l’idéal politique du Front National et de la Lutte de Libération Nationale Corse. (l’occupation de tous les terrains par des structures officielles, se reconnaissant les unes les autres et se soutenant les unes les autres)
De même que les « corsistes » ont un discours coca light de la lutte de libération nationale (langue corse, corsisation des emplois uniquement en période électorale et pour prendre des voix dans les rangs des votants nationalistes), le courant identitaire ou d’olivier Martinelli en Corse est un nationalisme de type LLN canada dry, ça a la couleur de la LLN, les habits de la LLN, mais ce n’est pas la Lutte de Libération Nationale.
En corse et pour reprendre le discours donc des identitaires locaux et FN affiliés : Prima Corsi, francese per sempre. Le FN et affiliés réclament pour les patriotes corses des peines de prison exemplaires et de temps en temps la peine de mort. Les identitaires, olivier martinelli et FN s’accordent en corse pour Rester Français. Nous sommes en corse que 250 000 habitants, les personnes se connaissent, les rencontres sont nombreuses et ici plus qu’ailleurs les faux semblants sont rares. Nous savons qui est qui et qui fréquente qui.
Si en France ou en Europe le courant identitaire plait aux jeunes pour le discours néo révolutionnaire, en corse le discours identitaire nationaliste corse (type LLN mais sans la finalité A FRANCIA FORA), les jeunes ne retiennent que le combat « anti arabe » qui pour eux est primordial et unique. Sans conscience politique, sans conscience historique de la lutte du peuple corse, ils n’ont de référence que le « racisme social et facile contre les arabes ».
A ce niveau là de la réflexion politique, les jeunes qui se reconnaissent en corse dans l’identitaire, se reconnaissent avant tout dans « L’ARABI FORA », contre l’immigration, faisant l’amalgame entre immigré et délinquance tout en oubliant la raison historique de la présence en corse des marocains.
Nous parlons de colonisation et donc d’occupant, un peuple colonisé ou minoritaire ne peut en coloniser un autre, en l’occurence en corse, nous sommes colonisés ou sous domination française et non « marocaine ou arabe ». Les cibles sont identifiées, et un peuple ne peut être identifié comme une cible, le raccourci serait trop facile.
Les agents du colonialisme, de la francisation, ou d’une certaine mondialisation sont parfaitement identifié. Ce qui implique donc que nous ne combattons ni le peuple français, ni le peuple marocain, ni italien ni martien.
La notion d’identité corse : corse de sang est une aberration historique, sociale et culturelle. La corse a depuis des siècles subit les invasions et donc le brassage des peuples, la corse a toujours fabriqué des corses. Si a l’heure actuelle la corse ne fabrique plus des corses, ce n’est pas la faute de la population maghrébine mais de l’occupant colonial français et de la gestion politique, humaine, sociale, économique … de la corse !
Les jeunes corses qui se revendiquent « nationaliste et identitaire » confondent la lutte de libération nationale et la lutte du front national, en cela, la représentation identitaire nous est « différente ».
Le concept de lutte des années 80 auquel j’adhère comme de nombreux militants de la LLN (lutte institutionnelle, lutte de masse et lutte armée) est très clair et évite de tomber dans le piège trop facile de la lutte au faciès. Ce qui ne veut pas dire que les « dealers » ne sont pas des cibles, mais la qualité de dealer fait d’eux des cibles, alors que pour les jeunes corses nationalistes et identitaires qui se revendiquent ainsi, la qualité d’arabe est le premier critère et ensuite l’excuse est dealer ou autre.
En corse le FN et affiliés n’ont jamais pour moi été des frères de lutte bien au contraire, l’histoire récente prouverait le contraire, de même pour les « corsistes ». Les coups de bâton, ils ne les partagent pas. Le soutien aux militants, non plus. Je ne les vois jamais a nos cotés dans la rue et en attendant mieux, ils condamnent la violence politique.
Nous sommes pour la lutte des peuples opprimés, tous sans exception.
Les corsistes des années 90, élections territoriales, d’après assassinat d »Erignac avaient imaginés surfer sur le corsisme, l’identitaire et la corsitude exacerbée pour prendre des voix aux nationalistes qu’ils pensaient en perte de vitesse. Résultat des courses, le mouvement corsiste n’existe pratiquement plus sur l’échiquier politique.
Alors ou se situe la différence politique ?
A moins de ne rien y comprendre en politique, voir en pulitichella, je vais pas vous apprendre que Corsica Nazione Indipendente (Corsica Libera aujourd’hui) a pour objectif l’indépendance de la Corse, la défense des intérêts de la Corse et des Corses contre un certain nombre de « colonisation » ou « francisation » de la corse.
Les identitaires et frontistes FN en corse je précise ont pour objectif affiché dans le programme politique une Corse Française Républicaine et Européenne sous entendu sur les sites identitaires « blanche et catholique« . Il suffit d’aller surfer sur les sites identitaires plus militants que propagandiste politiquement correct pour lire les programmes politiques.
MARTINELLI qui n’hésite pas à rédiger certains de ses textes en corse, mène campagne contre le « grave péril de l’immigration de masse qui menace de la même façon les identités constituées : corse française européenne ».
Le grave péril de l’immigration est une bénédiction pour les identitaires et les frontistes du FN a juste titre, parce que cette gestion des flux migratoires n’est plus le seul problème du FN mais de toutes les composantes politiques d’Europe face à une immigration clandestine grandissante.
Ce que je trouve lamentable, a mon avis personnel, c’est de vouloir copier la revendication nationale corse et de lécher le cul de la lutte pour prendre des voix.
Ceux qui pensent que militer au FN ou chez Martinelli va dans le sens de la lutte pour la corse et les corses vont avoir de sacrées surprises politiques aux prochaines élections territoriales. (CQFD en 2006)
Si le problème de la gestion des flux migratoires imposée par la France ne convient à personne en corse, c’est en grande partie à cause de la politique française dans ce domaine et non a cause de toute une communauté. La corse connait depuis des années, une immigration sociale de masse, qui pendant un temps était occupés par les sardes, les italiens, les portugais et récemment les marocains, mais la prochaine vague d’immigration prévues et déjà en pleine croissance est celle des pays de l’est…
En conclusion et je sais que personne n’est arrivé en bas pour me lire, j’aimerais d’un cotés que le mouvement national prenne position sur ce thème une bonne fois pour toute en précisant bien que la dérive actuelle qui transforme la corse en banlieue française est bel et bien un nouveau terrain de lutte et que tous ceux qui font en sorte qu’on soit une banlieue soit considérés comme des colons.
Et de l’autre que le FN tiennent un discours FN et arrêtent de faire semblant d’être des nationalistes corses.
La devise du FN corse est consultable sur internet Prima Corsu Francese per sempre. Le FN demandait la peine de mort pour les terroristes corses, ça ne peut pas s’oublier.
Ceux qui votent et défendent les idées du « FN et identitaires » participent non seulement à la francisation et donc à la colonisation de notre terre, mais participent directement aux déportations et incarcérations de nos patriotes.
Anthony Simonpoli
Unità Naziunale
Article de 2006
toujours d’actualité ?