A l’occasion de la scession de l’Assemblée de Corse, Corsica Libera, par la voie de sa représentante, Josépha Giacometti, posera une question orale : Etude d’un Statut destiné à favoriser « l’emploi local » La Voici :
Monsieur le Président de l’Exécutif,
La semaine dernière le personnel STC de la Société Générale entamait un mouvement de grève afin de dénoncer une politique de mutation qui allait à l’encontre d’accords signés par l’entreprise destinés à favoriser l’ « emploi local ».
Cette situation sectorielle illustre malheureusement aujourd’hui une réalité bien plus généralisée.
La Corse connaît une crise sociale sans précédent avec un taux de chômage et d’absence de qualifications particulièrement préoccupant chez les jeunes. Cette situation est engendrée par l’absence d’une véritable politique de développement, accentuée par un phénomène de décorsisation massive dans les administrations d’Etat et grandes entreprises. Les Corses y sont en voie de minorisation et sont mécaniquement exclus des postes à responsabilités.
Alors que notre Assemblée a unanimement acté les orientations fondamentales d’un PADDUC reposant sur le principe d’un développement endogène ; alors qu’en matière de régulation foncière nous avançons sur l’idée de réserver l’achat de terres et d’immobilier aux résidents corses, il serait inadmissible de ne pas tenir compte des problématiques que connaissent les Corses pour travailler sur leur terre. Faute de quoi, nous n’offririons pour seule perspective d’avenir pour notre jeunesse que l’exil. Ci pare à noi chì quessu u prezzu l’anu pacatu abbastanza i nostri babboni.
Lors de la dernière session de notre Assemblée, il nous est apparu que cette question, pourtant fondamentale, avait été éludée des Assises de la formation et de l’emploi. C’est pourquoi nous avons formulé publiquement une demande d’examen relative à la prise en compte de mesures favorisant l’ « emploi local » .Comme nous le préconisions dans notre programme électorale de 2010 à travers le concept de citoyenneté corse.
Des réserves nous ont été opposées, souvent de façon péremptoire : discrimination, repli, impossibilité juridique pour atteinte au sacro-saint principe d’égalité. Elles sont pour nous infondées. Nous souhaitons en faire brièvement la démonstration.
En Polynésie comme en Nouvelle-Calédonie, le droit français prévoit la possibilité, « à égalité de mérites », de réserver l’accès à l’emploi aux personnes justifiant d’une durée de résidence suffisante dans ces territoires.
Certes, les deux « lois du pays » polynésiennes de 2009 furent censurées. Elles eurent toutefois le mérite de poser les jalons d’une politique de l’emploi juridiquement conciliable avec le principe d’égalité. Ainsi, dans sa décision, le Conseil d’Etat a expressément reconnu que de telles mesures pouvaient déroger au principe d’égalité à condition de poser avec précision les critères justifiant cette restriction.
Quoique relevant d’un régime juridique différent, la loi adoptée par la Nouvelle-Calédonie le 27 juillet 2010 prend en compte ces réserves : elle décline notamment l’intensité des restrictions au regard des besoins du marché, elle détaille les moyens techniques d’évaluations desdits besoins et met en place une commission paritaire de l’emploi locale afin de trancher d’éventuelles contestations. Elle ne fut pas attaquée devant le Conseil Constitutionnel.
Par ailleurs, l’argument visant à asséner qu’une telle mesure nous priverait de talents extérieurs est inopérante puisque dans notre esprit, comme c’est le cas en Nouvelle-Calédonie, un recrutement extérieur serait toujours possible en cas de carence locale.
Pour nous, cette mesure, articulée avec notre volonté d’organiser de manière structurelle le retour des Corses désireux de mettre au service de leur île les compétences acquises ailleurs, doit être inscrite de façon prioritaire dans nos travaux relatifs à l’évolution statutaire.
Monsieur le Président de l’Exécutif, nous ne sommes ni dans l’idéologie, ni dans la posture. Collectivement, nous sommes en train de construire un projet politique visant à répondre aux défis urgents qui touchent notre peuple : cela en fait partie. Etes-vous donc favorable, ès-qualités, à vous engager dans cette voie ?
Se ùn la femu micca avà, a nostra ghjuventù serà torna in l’obligu di spatrià si pè stantà u so pane, ma sta volta senza sperenza di vultà…
À ringrazià vi
Josepha Giacometti, Corsica Libera
(…)
by @Lazezu
Revue de Presse et suite de l’article :
sur Corse Matin, sur Alta Frequenza, sur RCFM, Sur Corsica, Sur le Journal de la Corse,
Sur Alcudina, sur Corsica Infurmazione/Unità Naziunale, sur France 3 Corse, Sur Corse Net Info (CNI)
Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]