(Michaël Andreani – Alta Frequenza) – La Ghjuventù Indipendentista avait prévu d’occuper ce dimanche à partir de 14 heures le Club Méditerranée de Sant’Ambroghju sur la commune de Lumiu en Balagne. Une importante présence de forces de répression l’en a empêché, qu’à cela ne tienne, les jeunes du mouvement Ghjuventù Indipendentista, ont quand même réussi leur communication.
La Ghjuventù Indipendentista entend protester contre la spéculation immobilière et « l’interdiction aux corses de circuler librement sur leur terre au profit de spéculateurs continentaux ». Et le choix du Club Méditerranée pour réaliser une occupation symbolique et pacifique n’est pas du tout un hasard, comme nous l’explique Benjamin Genuini, membre de la section Balagne de la Ghjuventù Indipendentista sur le lien d’Alta Frequenza dans la revue de presse en bas de page.
Il existe en Corse des endroits interdits aux Corses: le Club Med de Balagne en fait partie. Il se trouve à Sant’Ambroggio, station balnéaire créée de toutes pièces, grouillante l’été et sans vie l’hiver. La jeunesse a décidé de se réapproprier pacifiquement le temps d’un après midi des lieux qui lui sont interdits, en profitant de ce rassemblement pour dénoncer certaines choses qui lui paraissent importantes.
REPORTAGE VIDEO DE FRANCE 3 CORSE
PHOTOS DE l’OCCUPATION
Voici le texte de déclaration des jeunes corses lors de l’occupation
« A Giuventù Indipendentista, i s’amichi è simpatizanti anu dicisu d’occupà di manera simbolica una parte di u Club Med di Sant’Ambroghju, per dinuncià parechji fatti chì l’anu propiu stupita sti pochi tempi, è dà u s’avisu annant’à u sviluppu di a Balagna à traversu l’esempiu di a marina di Sant’Ambroghju. »
S’è no simu adduniti oghje pè’ssi lochi di a nostra bella tarra di Balagna, hè chì isse sponde ci sò oghje difese. Difese perchè noi, Corsi, oramai ùn avemu più a nostra piazza in certe parte di a nostra isula. Simu venuti per mustrà nanzituttu chè no simu ind’è noi in ogni locu, ancu induve ci volenu mette fora.
Allora, perchè un’addunita di giovani, di ghjugnu in u Club Med di Sant’Ambroghju ? V’avemu da spiecà e ragione di a nostra visita d’oghje.
Sant’Ambroghju est un hameau créé de toutes pièces il y a quelques décennies, sur la commune de Lumiu. Désert l’hiver et grouillant l’été, il a été construit, pensé, élaboré uniquement dans le but d’accueillir des touristes, des résidences secondaires, des commerces saisonniers. Au cœur d’une zone littorale exceptionnelle, à deux pas de la pointe de Spanu, cette verrue défigure depuis des années le paysage balanin et continue de s’étendre. Au delà du désastre paysager et écologique, c’est une véritable enclave étrangère en terre corse, fonctionnant en cercle fermé et ne profitant en aucun cas au reste des habitants.
Le Club Med, fleuron de Sant’Ambroghju, est un camp de vacances au fonctionnement désormais bien connu : il n’emploie pas de corses, il fait venir ses denrées par bateau du continent, il ne consomme rien sur l’île. Le Club Med fait donc de l’argent grâce à la terre corse sans rien lui donner en retour. Pire, il interdit l’accès à ses infrastructures inutilisées en hiver aux pauvres jeunes qui ont la mauvaise idée d’habiter en Balagne à l’année.
En effet depuis plusieurs mois, de jeunes balanins en manque d’infrastructures sportives avaient pris l’habitude de se réunir dans le Club Med vide (8 mois sur 12) pour utiliser le terrain de football. La seule réponse qui a été trouvée par les gérants de ce camp de vacances fut de leur envoyer les gendarmes qui ont délogés les jeunes corses manu militari.
Non contents de s’approprier et d’exploiter un bout de terre Corse en en chassant les habitants, au cœur d’un site qui incarne le modèle de développement à ne pas reproduire pour la Corse, les dirigeants du Club Med vont jusqu’à appeler la police pour éloigner de leur vue les jeunes indigènes qui osent vouloir profiter de leurs infrastructures qui sont les seules dignes de ce nom dans les alentours.
En ce début de saison estivale nous avons donc choisi de nous réunir ici de manière pacifique. Le but est de faire passer un message clair à l’ensemble de la société Corse et à toutes les personnes ou sociétés qui viennent ou projettent de venir en Corse pour exploiter la terre, spéculer ou faire de l’argent facile grâce au tourisme tout en méprisant le peuple qui y vit.
A giuventù Corsa hè inde ella in ogni locu di issa tarra. E forze nemiche di u nostru populu, ch’elle sianu pulitiche, finanziarie, speculative, ùn averanu mai a forza di metteci fora d’inde noi qual’elli sianu i so mezi. Pocu à pocu a nostra tarra si ne và ind’è e mane frustere ma feremu sempre fronte di pettu à tutte e putenze, chì ùn puderanu supranà una giuventù cuscente, numerosa, arritta è dicisa.
TARRA CORSA A I CORSI
A NOSTRA CUSCENZA HÈ RESISTENZA.
LOTTA GIUVENTÙ, L’AVVENE SÌ TÙ.
COMPLEXE COLONIAL DEPUIS PLUS DE TRENTE ANS
294 chambres dominant la jolie baie de Sant’Ambroggio, une immense piscine, un grand restaurant donnant sur un bar sur la terrasse, un théâtre en plein air, plusieurs courts de tennis, un club de voile et un club pour les enfants avec toutes les commodités. Il a été construit il y a plus de 30 ans, en 1968 exactement. Son principal point fort: le club enfants, situé dans une grande maison ancienne faite de pierre et entièrement rénovée. Géré par de nombreux GO dynamiques et expérimentés, il peut accueillir 200 enfants en haute saison (…). Cependant, nous déplorons la petite taille des plages.
Visé par les actions des clandestins
« La politique touristique encouragée par l’État français est radicalement incompatible avec celle que souhaite le peuple corse. »
1977 au cours de l’année, le FLNC vise les clubs Med de Carghjese et San’ambroghju, Gilbert Trigano dans le collimateur du FLNC. Les clandestins reprochent au Club Med de se comporter en Colon prédateur, ne faisant profiter la Corse et les corses d’aucune retombées économiques. « Même le pain arrivait par containers » selon les clandestins du FLNC. tout se passe en vase clos, interdiction aux corses de travailler et de se rendre sur les différents sites d’exploitations des clubs. Aucun achat ne se fait aux alentours, dans les commerces… Au milieu des années 1970, ses trois villages accueillent vingt-cinq mille personnes par an, dont la moitié d’étrangers. Le 22 avril 1977, trois semaines avant l’ouverture saisonnière, deux fortes explosions ravagent le village de vacances de la plage de Chiuni. Huit appartements sont entièrement détruits, dix autres profondément lézardés. Devant la caméra de France 3, le directeur du centre explique que, la veille, il a été convoqué par de jeunes autonomistes, qui lui ont fait part de leurs exigences : ils réclament la fermeture du night-club, l’achat du poisson aux pêcheurs de Cargèse, l’embauche d’infirmières corses… Dans son communiqué de revendication, le FLNC justifie son action par un « nouveau piège tendu à notre peuple. La subordination et l’exploitation de sa jeunesse, après le vol du sol et des sites, c’est le viol de nos jeunes que nous offre M. Trigano. Servir la limonade et récurer les bidets, voilà le rôle peu glorieux proposé aux jeunes Corses ». Puis c’est au tour de Sant’Ambroggio de recevoir la visite nocturne des plastiqueurs. Mais la mise à feu des charges explosives déposées au pied des bungalows échoue et le dispositif est désamorcé par les gendarmes.
Le 12 Février 1986: Attentat contre le » Club Méditerranée » de Santa Giulia.
Le jeudi 4 avril 2002 : Un bungalow a été endommagé plusieurs autres dans l’enceinte du Club Méditerranée à Lumio, près de Calvi (Haute-Corse). Un commando a fait irruption peu avant 22H00 dans le complexe, situé dans la Marine de San Ambrogio, avant de placer plusieurs charges devant des bungalows. L’un d’entre eux a été détruit, deux autres ont été fortement endommagés et une dizaine d’autres légèrement.
Le 9 Mai 2002 : Dans un communiqué authentifié le FLNC a revendiqué jeudi 9 mai les attentats et tentatives d’attentat perpétrés à Paris, Marseille ainsi que contre plusieurs villas en Corse durant la nuit de dimanche 5 à lundi 6 mai. Le FLNC, qui revendique l’attentat contre un centre des impôts de Marseille, la tentative d’attentat contre la caserne de Reuilly à Paris ainsi que sept actions commises durant la même nuit contre des villas en Corse, endosse également la responsabilité de onze autres actions, dont certaines visant les forces de l’ordre. Parmi celles-ci figurent un attentat à l’explosif commis le 4 avril contre un caserne de gendarmerie du centre d’Ajaccio et l’explosion d’une charge lancée contre un fourgon de CRS le 20 mars devant le palais de justice de Bastia dans laquelle trois policiers avaient été choqués. Le FLNC revendique aussi un attentat perpétré le 4 avril contre le Club Méditerranée près de Calvi.
Le Lundi 21 Octobre 2002 : Un attentat a fortement endommagé le local technique de la piscine d’un centre de vacances proche de Calvi (Haute-Corse) sans faire de blessé lundi soir. Une charge explosive a détoné à 22h40 au Club Méditerranée situé à la marine de Sant’Ambroggio, à dix kilomètres au nord de Calvi. Cette action, qui n’a pas été revendiquée, a rendu inutilisable le matériel technique dévolu au bon fonctionnement de la piscine.
Le Mardi 5 Novembre 2002 : Le FLNC-Union des Combattants a revendiqué mardi, dans un communiqué authentifié reçu par France-3 Corse à Ajaccio, une série d’attentats ayant visé ces dernières semaines des banques, des établissements touristiques, des villas et des commerces. Ces derniers ont revendiqué, le 24 octobre, une série de dix-sept attentats et tentatives, commis notamment lors d’une petite « nuit bleue » les 17 et 18 octobre. Quatre « actions » contre des bars et des commerces entrent dans le cadre d’une « campagne anti-drogue ». Contre « la spéculation immobilière », les clandestins ont visé le Club Med de San Ambrogio, près de Calvi, la grue du chantier d’un hôtel Ibis à Bastia et des villas sur le golfe d’Ajaccio. Sept « actions » ont été menées « contre la politique des banques », avec notamment deux attentats à l’explosif contre la Société Générale à Bastia. Le mouvement revendique également un attentat contre le Crédit Agricole à Sagone (Corse-du-Sud), qui faisait pourtant partie du communiqué de revendication d’un groupe dissident le 24 octobre. Cette action a « déjà été revendiqué précipitamment par d’autres », souligne le FLNC-Union des Combattants. Au nom d’une « campagne anti-drogue », le mouvement revendique les quatre attentats récemment commis contre le « bar Novelty » de Bastia, la boucherie de la Place du Marché de Bastia, le bar « Le Gant d’Or » d’Ajaccio et le restaurant « La Kasba » d’Ajaccio. Au titre de la lutte contre la « spéculation immobilière », les soldats de l’ombre revendiquent par ailleurs six actions contre différentes villas de Porto-Vecchio et de Coti-Chiavari, contre le Club Med de San Ambrogiu, contre la grue installée sur le chantier de l’hôtel Ibis de Bastia, déjà visé dans le passé par le même mouvement, ou encore contre un architecte de Porto-Vecchio. Enfin, dans le cadre des actions menées « contre la politique des banques », le FLNC revendique six attentats contre des agences de la Société Générale (Lupino et Bastia), du Crédit Agricole (Sagone et Porticcio) et du Crédit Lyonnais (Propriano) et de la Banque Populaire, à Ajaccio, une action « déjà revendiquée précipitamment par d’autres », soulignent les auteurs du communiqué.
by @Lazezu
Revue de Presse et suite de l’article :
sur Corse Matin, sur Alta Frequenza, sur RCFM, Sur Corsica, Sur le Journal de la Corse,
Sur Alcudina, sur Corsica Infurmazione/Unità Naziunale, sur France 3 Corse, Sur Corse Net Info (CNI)
Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]