#Corse – « Nous faire payer nos velléités de liberté. C’est une forme de vengeance de l’Etat. »

 A la veille de la visite du Ministre de l’intérieur, Edmond Simeoni, militant historique de la cause corse, publie une longue lettre dans laquelle il s’adresse au Préfet de Corse,  plus haut représentant de l’Etat Colonial en Corse

Voici la lettre

Non Monsieur le Préfet,

Le séjour de l’actuel préfet en Corse doit, compte tenu des usages, approcher de son terme. L’Etat est en conflit sérieux avec la Corse depuis cinquante ans et il n’existe pas de signes annonciateurs du printemps. Bien au contraire. Le Ministre de l’Intérieur multiplie, depuis sa prise de fonction, les erreurs, les maladresses, les provocations. Ceci explique pourquoi le plus haut représentant de l’Etat dans l’île n’est ni audible ni crédible quand il s’engage sur le terrain de la lutte contre la violence de droit commun et prétend mobiliser toute la Corse. Simulacre et illusion…

Le constat est partagé : cette violence est grave, préoccupante, extensive. Elle nécessite des réponses de fond, de la société corse et des réponses opérationnelles qui relèvent de la Police et de la Justice Mais une clarification préalable s’impose en rappelant cette compétence régalienne que l’Etat exerce sans partage et il doit assumer le bilan :

* celui-ci est catastrophique : 86 assassinats non élucidés, en six ans, pour un seul résolu ; parallèlement la lutte contre les violences politiques affiche un beau bilan. Singulier paradoxe ? Non. La pseudo-omertà et la pseudo-maffia visent à défausser l’Etat sur la population corse ; il faut cependant admettre que les Corses sont allergiques à la délation ; et aussi que s’il y a des bandes, il n’y a en aucun cas une maffia, centralisée et tentaculaire, régentant toute la vie publique et privée de l’île.

Valls qui a reconnu que les Corses n’avaient pas confiance en l’Etat, a admis aussi que la lutte avait privilégié la cible nationaliste et négligé le banditisme ; cet aveu, tardif, est d’une gravité extrême. Nous avions dénoncé cette attitude depuis le début de la décennie 1970. L’impunité a eu des effets délétères.

* Nous y ajouterons que le Procureur Général Bernard, précédé par une flatteuse réputation d’assainissement de l’île de la Réunion, avait entamé, en 1998, une lutte conséquente dans le domaine de la criminalité. En particulier, il avait identifié plus de deux cents dossiers d’illégalités graves. Lettre morte… Par exemple, le Pool économique et financier créé en 1998, dont la mission était de traquer l’argent sale, est resté virtuel, sans moyens, sans volonté aucune de l’Etat. Qu’il publie donc son bilan- inexistant- et le peuple corse jugera.

* l’Etat a cautionné, voire soutenu, l’officine de Barbouzes Francia qui a infligé à notre famille politique 62 attentats, dans une totale impunité car l’objectif était de déclencher la guerre civile. Seule notre attitude responsable a empêché de drame. Les professionnels de la condamnation de la violence dont l’Etat, sont restés muets. Totalement. C’est clair.

* Le Préfet Bonnet, avec son incendie de la paillote, poursuivait le même but d’affrontement interne, largement occulté.

* L’Etat se désintéresse la lutte contre la non-application de la Loi littoral ou il est suppléé par les écologistes : 13 PLU invalidés par le TA ; défaillance grave des services préfectoraux : permis tacites, irréguliers ou acceptés dans des zones non constructibles, sans faire jouer les contrôles de légalité ; mieux, il a récemment, par DREAL interposé, voulu désanctuariser Arone, Coti Chiavari, la Testa Ventilegne ; or, l’urbanisme, la spéculation, les violences criminelles sont liées. Récemment, l’Etat s’est désisté dans une affaire de violation du DPM (domaine public maritime). Pour quelle raison ?

Les réponses existent :

* L’Etat dispose de moyens considérables pour les missions de police et justice ; il lui appartient de les mobiliser contre le crime. Et pour la prévention. Tout d’abord, qu’il fasse appliquer notamment la Loi –Littoral et surtout qu’il engage sans tarder, en Corse, un processus d’émancipation politique et de démocratisation.

* la Corse elle-même, autocritique, ne pourra pas faire plus longtemps l’économie d’une responsabilisation accrue sur tous les plans ; exigences de démocratie, développement durable, gestion rigoureuse, moralisation de la vie publique, efforts sur l’éducation, le civisme, le sport, la formation des jeunes..

L’idée, crédible, se répand dans l’île et dans la diaspora, que l’Etat se désintéresse des maux profonds de la Corse, mieux qu’il y a avantage parce qu’il sait que l’émancipation, inexorable, est en marche. Les troubles graves à l’ordre public, l’image désastreuse de la Corse, les règlements de comptes, la stigmatisation par Valls, emboité par une certaine presse française raciste, visent à discréditer les forces de progrès et à nous faire payer nos velléités de liberté. C’est une forme de vengeance de l’Etat. La politique du pire…

Dr Edmond Simeoni

Juin 2013

by @Lazezu 

Revue de Presse et suite de l’article  : 

sur Corse Matin, sur Alta Frequenza, sur RCFM, Sur Corsica, Sur le Journal de la Corse,
Sur Alcudina, s
ur Corsica Infurmazione/Unità Naziunale, s
ur France 3 Corse, Sur Corse Net Info (CNI)

Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]

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