Jean-Marie Arrighi est Inspecteur Régional d’Académie en charge de la langue corse ; Il était l’invité de Cuntrastu le vendredi 10 mai où il a été soumis au feu roulant des questions de Corse Matin, RCFM et Via Stella ; sur le thème, majeur et très actuel de la langue corse dont le projet de co-officialité doit être examiné le jeudi 16 mai à l’Assemblée de Corse.
Incontestablement, la pratique de la langue corse s’est améliorée, sous l’impulsion d’initiatives associatives comme « Parlemu Corsu » ou culturelle (associations, groupes culturels…). Ce progrès est dû aussi à l’introduction de la langue corse au niveau des crèches ainsi que de la Charte de la langue corse -aujourd’hui validée par de nombreuses municipalités- et le Certificat de la Langue Corse.
Il est évident que la langue est insuffisamment parlée dans la société, qu’elle a totalement désertée depuis quelques décennies et cette carence est notable, notamment au niveau des entreprises et des administrations.
Le bilinguisme constitue manifestement un progrès et la famille est le lieu essentiel de l’apprentissage ; souvent les grands-parents, corsophones, apportent un complément intéressant aux jeunes locuteurs ; dans les médias, la langue est en progrès. Les journalistes ont fourni des chiffres très gravement préoccupants sur l’état réel de la langue corse ; ils sont tirés d’études précises diligentées dans le cadre de l’Assemblée de Corse.
Après deux siècles de francisation intensive, la désertification de milieu rural, la disparition d’un mode de vie archaïque, la migration des populations vers les villes, ont induit la quasi extinction de la langue corse qui a été sauvée par une longue mobilisation militante où le secteur culturel, les nationalistes et tous les acteurs du Riacquistu ; progressivement la société a compris l’absolue nécessité de sauver la langue, -élément majeur de l’identité du peuple corse- et de lui donner un rôle central dans la nouvelle société.
Certes la tâche est immense ; elle nécessite une volonté politique ardente sur le long terme, une implication croissante de la société corse -ici et dans la Diaspora-, avec le concours d’éminentes compétences que nous possédons et l’octroi de moyens financiers importants à la hauteur du challenge.
La ratification de la Charte des langues minoritaires de l’Union Européenne que le Président de la République vient de refuser malgré ses engagements, est une nécessité ; cet accord a une portée symbolique qui permet de nombreuses améliorations même si elle n’est pas du tout adaptée au sauvetage de la langue corse.
Le statut de co-officialité, qui est le seul moyen adéquat pour accéder au bilinguisme, lui-même porte du plurilinguisme, est une impérieuse nécessité pour la Corse ; la langue sortira du ghetto où elle a été confinée et donc marginalisée pour accéder à son rôle essentiel de ciment de l’identité, de véhicule dans la société insulaire et d’intégration sociale d’autant plus importante et urgente que les flux migratoires sédentarisent de nombreuses personnes, sans aucun lien avec la Corse
La démarche est en bonne voie ; elle requiert un effort constant et la conclusion de Jean-Marie Arrighi éclaire l’avenir ; il a déclaré : « Je crois en l’avenir de notre peuple avec sa langue et sa culture » ; mais aussi : « perdre le passé est inévitable mais perdre l’avenir est grave ; j’ai confiance en la Corse »
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