Dans une récente interview accordée à nos confrères de l’hebdomadaire L’Express le ministre de l’Intérieur Manuel Valls n’hésite pas pour la première fois a évoqué la présence d’une mafia sur l’île.
Pour le pensionnaire de la place Beauvau : « Il y a bien en Corse une criminalité organisée qui cherche, par l’intimidation et la violence, à s’accaparer des richesses. Elle n’hésite pas à pénétrer certaines institutions et les secteurs économiques en plein développement. Il faut donc parler de mafia. »
Le ministre de l’Intérieur développe son argumentation en constatant que « fort heureusement aucune des organisations criminelles corses n’a réussi à ce jour à se substituer à l’administration territoriale. Il n’y a pas non plus comme en Italie, de structuration hiérarchisée et pyramidale du phénomène mafieux. » Mais Manuel Valls n’exclut pas cependant« l’existence de donneurs d’ordre supervisant ces systèmes criminels, soit depuis le Continent, soit depuis l’étranger, en Amérique latine, ou encore en Afrique. »
Le développement plutôt que l’évolution institutionnelle
Au cours de son entretien à nos confrères de L’Express, il concède volontiers que « nos compatriotes corses peuvent en effet éprouver un certain fatalisme et se dire que les institutions républicaines sont impuissantes. Parallèlement, la lutte contre le terrorisme, la réponse prioritairement apportée à la violence endémique depuis les événements d’Aléria en 1975, a largement été institutionnelle et politique avec les différents statuts accordés à l’île. »Ne reconnaissant pas que l’État a fait des erreurs dans le dossier corse depuis de nombreuses années le patron des policiers de France estime alors que « la réponse a été insuffisante face aux défis posés par la violence en Corse. »Manuel Valls fait le mea culpa de cette politique qui a concentré tous ses efforts sur le principal objectif qui a été « la lutte contre le FLNC et ses avatars. » Et il avoue dans la foulée : « À une époque, certains ont même pensé que le crime organisé pouvait devenir un allié contre le terrorisme. » Le constat amer est là : « Les réseaux mafieux en ont profité pour prospérer. »
Mais il termine tout de même sur une petite note que l’on peut considérer comme positive puisque Manuel Valls entend aujourd’hui mener « une lutte contre le crime organisé » mais aussi soutenir « le développement économique »sans pour autant passer par une « nouvelle évolution institutionnelle. »Une dernière phrase qui sera analysée à sa juste valeur par tous les élus insulaires.
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