Militant nationaliste de la 1ère heure, engagé depuis plus de 40 ans dans tous les combats politiques pour la reconnaissance des droits du peuple corse, Christian Mondoloni vient de publier « Corse, Renaissance d’une nation » avec une préface signée par Edmond SimeoniCe spécialiste politique dresse le bilan de 250 ans de présence française dans l’île pour mieux cerner, à travers l’évolution de la vision de l’Etat et les luttes d’influence, ce qui est devenu « le problème corse ». Analysant les enjeux de la construction du mouvement national, avançant des thèses personnelles et novatrices, il explique, à Corse Net Infos, que la recomposition du modèle sociétal européen et français est une chance pour la Corse d’obtenir la reconnaissance complète de sa spécificité.
– Pourquoi avez-vous décidé d’écrire un livre sur la présence française dans l’île ?
– Je me suis aperçu que les nouvelles générations sont dans une ignorance à peu près complète de la période 1960-1990. Comme réduire l’histoire à cette période ne permet pas d’apporter une explication globalisante, j’ai, donc, élargi mon sujet à l’intégralité de la période française que je fais commencer en 1768 (quand la Corse devient française, ndlr). Je montre la continuité de la vision de la France vis-à-vis de la Corse, ce qui permet d’aborder la politique de colonisation active, commencée en 1957, dans une logique qui s’étale sur environ 250 ans.
– A partir de 1957, comment les relations entre la Corse et l’Etat basculent-elles ?
– Après la guerre de 1939-45, la France entre dans une période de décolonisation qui provoque le départ de toutes les structures coloniales agraires installées en Afrique du Nord, structures qu’il faut, en partie, reclasser sur le territoire français. L’Etat cherche à le faire en Corse, à partir de 1957, par le biais d’une politique de colonisation active, en mettant au point le plan d’action régional et en créant la SOMIVAC (Société d’aménagement pour la mise en valeur de la Corse). Jusqu’en 1957, la France utilise la Corse, soit comme base stratégique contre l’Italie, soit pour protéger le port de commerce de Marseille ou le port militaire de Toulon, soit comme réserve de soldats. Ce qui fait que la société insulaire ne prend pas vraiment conscience de ce renversement total de la politique de l’Etat vis-à-vis de la Corse.
– Qu’appelez-vous une politique de colonisation active ?
– En 1957, la France crée deux sociétés d’économie mixte, l’une pour le secteur agraire, l’autre pour le secteur touristique. La première, dont le but principal est de recycler les structures coloniales agraires d’Afrique du Nord, colonise 30 000 hectares en Plaine orientale par le biais de la monoculture de la vigne. Ce vignoble, qui vit sur une chaptalisation plus ou moins frauduleuse, s’effondre avant 1975 et conduit au choc d’Aleria. La seconde opération concerne la colonisation touristique par le biais des grandes banques, des sociétés d’assurance et des trusts intervenant dans le tourisme de masse, non seulement en France, mais aussi partout en Europe : une banque anglaise, une société d’assurance belge…
+++ L’article d’Edmond Simeoni sur son blog
Corsiceinfurmazione.org by @Lazezu
Revue de Presse et suite de l’article :
Sur le Journal de la Corse, Sur Alcudina, sur Corsica Infurmazione/Unità Naziunale, sur France 3 Corse, Sur Corse Net Info (CNI), sur Corse Matin, sur Alta Frequenza, sur RCFM
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