Après la venue du ministre de l’Intérieur, les policiers, avec une nouvelle organisation et des renforts, pensent être en mesure d’améliorer leurs résultats jusqu’ici infimes. Quant à la justice, elle paraît toujours aussi désorganisée.
Petit bilan au seuil d’une nouvelle année qui s’annonce aussi sanglante que la précédente. À chaque fois, le scénario est le même. Et tous les films se ressemblent. On voit une voiture, un cadavre recouvert d’un drap blanc, une scène sécurisée par de fines bandelettes en plastique, des petites bornes jaunes signalant les douilles abandonnées par les tueurs, des policiers tout de blanc vêtus repérant le trajet des balles avec de petits bâtonnets rouges, ou s’échinant à repérer des empreintes ou de l’ADN ; d’autres, en civil surveillant le travail parfois accompagnés d’un haut responsable de la police, voire d’un préfet. Le tout surveillé par des policiers en uniforme empêchant les curieux de trop approcher. À moins que la scène soit masquée par une grande bâche, généralement blanche. Les Corses sont désormais habitués à ces petits courts métrages qu’ils visionnent régulièrement dans les journaux de Via Stella et dont ils retrouvent les photos dans la presse locale.
Et, à force, on le sait, et l’on ne peut pas leur en vouloir, pour eux, cela fait partie du paysage insulaire, comme la mer, la montagne, les séances de l’Assemblée ou les cérémonies religieuses. Fin 2012, tout cela a semblé enfin provoquer un sursaut de l’Etat. On a entendu le Premier ministre s’émouvoir et vu arriver un ministre de l’Intérieur et une ministre de la Justice qui ont fait beaucoup de promesses, dont certaines n’ont pas été tenues. Et puis, début 2013, les assassinats et les règlements de compte ont repris. Comme si les rodomontades parisiennes n’avaient servi à rien, comme si tout continuait comme avant… Même si, c’est sûr, les mesures policières effectivement prises par le gouvernement, à la différence des mesures judiciaires dont on n’a guère vu la trace, doivent sans doute mettre du temps à se mettre en place avant de devenir efficaces.Tout cela alors que l’on semble « tout savoir », à en croire la lecture du livre « La guerre des parrains corses » de Jacques Follorou, qui a eu un énorme succès en Corse. Même si Follorou, à la différence des policiers et des magistrats, peut décrire ou sous entendre ce que les enquêteurs savent mais ne peuvent pas prouver. C’est en tout cas l’avis des responsables policiers. Mais pas celui des Corses qui s’étonnent de ce décalage criant entre le niveau des informations et le manque de répression.
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