La liste des assassinats en ce début de l’année 2013 met un nouveau point d’orgue au sinistre concert que les Corses se donnent à eux-mêmes depuis des siècles. Et ce n’est pas la première fois, ni, hélas, la dernière, qu’un avocat, un élu, un syndicaliste, un militant politique ou un citoyen ordinaire tombent sous les balles d’on ne sait quel justicier qui a des comptes à régler et les règle à sa manière, brutale et sanglante, sans appel et sans pitié.
C’est ainsi que ce petit pays d’à peine 300.000 habitants fait flamboyer au fronton de l’Europe d’incroyables records de criminalité. Placée « sous le sceau d’une violence barbare » comme l’avait dit naguère un président de l’assemblée territoriale, la Corse voit son image de marque se détériorer un peu plus au fil des crimes et délits rendant inutiles les efforts entrepris pour l’améliorer. La violence donc persiste et signe entraînant dans son sillage de bien funèbres cortèges. Comme s’il y avait dans cette île une incapacité totale à régler les différents qui l’agitent autrement que par le sang. On pourrait certes remarquer qu’il y a des régions dans le monde où il coule plus abondamment. Mais il est rare de les trouver en Occident. On se réconfortera sans doute en ouvrant les livres d’histoire pour y constater que l’on s’étripait jadis beaucoup plus qu’aujourd’hui. Maigre consolation lorsqu’apparaît, aujourd’hui encore une réelle carence de paix aussi évidente qu’au temps des luttes fratricides et des « guerres » de clocher. « Corsica non avrai mai bene » avertissait jadis ce prophète inconnu. A croire qu’il n’avait pas tout à fait tort.
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