corse – L’heure du verdict pour Yvan Colonna, qui réaffirme son innocence

Yvan Colonna saura lundi soir s’il est condamné une troisième fois pour l’assassinat en 1998 du préfet de Corse Claude Erignac, ou si ses juges l’acquittent au bénéfice du doute, comme l’a demandé la défense. Le berger de Cargèse (Corse-du-Sud), 51 ans, a réaffirmé lundi matin son innocence, déclarant « j’ai jamais tué personne », avant que la cour d’assises spéciale de Paris, composée de magistrats professionnels, se retire pour délibérer. Le verdict est attendu en fin d’après-midi ou dans la soirée et sera motivé, une première pour une cour spécialement composée pour les affaires de terrorisme.

Yvan Colonna, qui n’a cessé de clamer son innocence, a été condamné deux fois à perpétuité pour l’assassinat du préfet, le 6 février 1998 à Ajaccio, et pour l’attaque en septembre 1997 de la gendarmerie de Pietrosella, où l’arme du crime avait été dérobée. Le verdict d’appel en 2009, alourdi d’une période de sûreté de 22 ans, a été annulé par la Cour de cassation pour vice de forme.

Le ministère public, qui le considère comme le tireur, a requis la réclusion criminelle à perpétuité, dont 22 ans de sûreté. En l’absence d’éléments matériels, l’accusation repose principalement sur les mises en cause d’Yvan Colonna par plusieurs des six membres du commando condamnés en 2003 pour le crime, et par leurs épouses. Faites durant leurs gardes à vue en mai 1999 et réitérées devant un juge d’instruction, ces accusations n’ont été rétractées que des mois, voire des années plus tard. La cavale de quatre ans (1999-2003) d’Yvan Colonna est aussi considérée comme un élément à charge.

Ses avocats ont plaidé l’acquittement, insistant sur les « irrégularités » de l’enquête et dénonçant une instruction menée uniquement « à charge ». Ils ont demandé à la cour de ne pas « sacraliser » la parole de ses accusateurs, auxquels la police aurait selon eux « soufflé » le nom d’Yvan Colonna, qu’ils soupçonnaient « depuis décembre 1998 ». Auditionnés fin mai, certains membres du commando ont une nouvelle fois affirmé qu’Yvan Colonna n’avait pas participé à leurs actions. Mais comme aux deux premiers procès, leurs silences et non-dits ont pesé. (revue de presse, source)

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