#Corse – L’Associu Sulidarità et la LDH dénoncent «l’omerta du parquet de Bastia» Prison de Borgo

La Ligue des droits de l’homme et Sulidarità estiment que les informations sur les mauvaises conditions de détention dans la prison ne remontent pas à la Chancellerie. Le départ du directeur est réclamé.

Régis Pascal, le très décrié directeur de la prison de Borgo, était au centre des vives discussions qui se sont tenues avant-hier au théâtre Sant’Angelo de Bastia.

L’associu Sulidarità et la Ligue des droits de l’homme ont organisé une réunion publique pour dénoncer les mauvaises conditions de détention et la vie des personnels de l’administration pénitentiaire au sein d’un établissement qui fut pourtant considéré, pendant longtemps, comme un modèle du genre.

Mais ni André Pacou (LDH), ni Jean-Philippe Antolini et Jean-Marie Poli (Sulidarità) ne se sont montrés optimistes sur l’évolution de la prison de Borgo. Bien au contraire. Le constat qu’ils ont fait est pessimiste. Ils ont d’ailleurs réclamé, ni plus ni moins, le remplacement dans les plus brefs délais du directeur, Régis Pascal.

De leur côté, les avocats présents à cette réunion publique, Jean-Sébastien De Casalta, Rosa Prosperi, Gilles Simeoni, Jean-Guy Talomoni (barreau de Bastia) et Don-Georges Pintrel (barreau d’Ajaccio) sont formels et n’hésitent pas à dire : « Si rien ne change à la prison de Borgo, dans les prochaines semaines il y aura un drame ».

Une déclaration qui fait froid dans le dos et qui a d’ailleurs glacé d’effroi l’assistance, en l’occurrence la quarantaine de personnes ayant participé au débat.

C’est d’abord André Pacou qui a tiré la sonnette d’alarme. « Que se passe-t-il à Borgo ? Depuis deux ans un climat délétère s’est installé dans cette prison. N’attendons donc pas une catastrophe pour réagir. Il faut absolument que l’actuel directeur s’en aille pour que l’on retrouve une certaine sérénité ».

« Des plaintes classées sans suite »

Me Jean-Sébastien De Casalta, plus habitué à la plaidoirie qu’au réquisitoire, s’est livré quant à lui à une attaque en règle contre les conditions de détentions.

« J’ai, à plusieurs reprises, déposé des plaintes pour des traitements dégradants qui ont été classées sans suite. Les brimades, les mesures d’isolement injustifiées ou encore les passages en commission de discipline pour des faits imaginaires se multiplient. Il y a même des détenus dont les centres d’intérêt se trouvent en Corse mais qui se retrouvent étrangement sur le Continent. Il faut reconnaître que des surveillants ont eu le courage de dénoncer la gestion déplorable de cet établissement ».

C’est dans cette optique que tous les participants à ce débat ont demandé la tête de Régis Pascal qui dirige depuis plusieurs années la maison d’arrêt de Borgo.

La lettre de Cathy Bartoli, sœur d’un détenu de Borgo, n’a fait que confirmer les dires de Me De Casalta. « Mon frère est harcelé par le directeur parce qu’il a profité d’une permission pour répondre à une interview dansCorse-Matinet dénoncer ce qui se passait à Borgo. »

Avant-hier, le moment le plus émouvant fut le témoignage de Noura Guellil, surveillante à Borgo, qui a expliqué comment elle a été mise à l’écart par Régis Pascal. Des propos qui ont suscité l’émotion de l’ensemble des participants qui ont trouvé la posture de cette jeune mère de famille très courageuse.

Rétention d’informations du parquet

Mais c’est André Pacou, après avoir écouté tout le monde, qui a porté l’estocade.

Non seulement contre le directeur de la prison mais aussi contre le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Bastia, Dominique Alzeari. « Il y a un vrai problème avec le système carcéral français,a-t-il précisé.La vigilance est de mise pour éviter que soit remis en cause le rapprochement des détenus politiques en Corse. Il ne faut pas oublier que quelques semaines après la réaction des surveillants de la prison de Borgo, le directeur a été soutenu par le procureur de la République sur les marches du palais de justice de Bastia ».

« Il y a, et je n’ai pas peur de le dire, une véritable omerta du parquet de Bastia sur ce qui se passe réellement à la prison de Borgo. Les plaintes déposées ne sont remontées à la Chancellerie à Paris. Ce qui me fait dire cela, c’est que lorsque nous avons rencontré le directeur de cabinet de la garde des Sceaux, Christiane Taubira, lors de sa récente venue en Corse, il n’était pas du tout au courant de ce qui se passait réellement au sein de la prison de Borgo. Il y a donc, on le constate et on le déplore, une rétention d’informations de la part du parquet de Bastia. Nous ne comptons donc pas nous arrêter là. Il y aura des suites à notre prise de position de ce jour ».

Le climat est loin de s’apaiser entre la Ligue des droits de l’homme, l’associu Sulidarità, le procureur de Bastia et le directeur de cette prison de Borgo qui défraye de manière (trop) régulière la chronique judiciaire.

suite et source de l’article

Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale] Vous aimez cet article ? Faîtes-en profiter vos amis !

. . A l'accorta annant'à Google Infurmazione For Latest Updates Follow us on Google News Nos dernière informations sur Google Actus

Produit CORSU E RIBELLU

bandeauribelluteeshirt (1)

Produits à partir de 13e

error: