Dans Commando FLNC, le dernier ouvrage de Jean-Pierre Santini, mon regard est longtemps resté fixé sur une page qui me semblait résumer à elle seule tout le tragique de l’œuvre de Jean-Pierre Santini, et de sa vie tant elle colle à son œuvre.
Cette page, c’est la quatrième. Non pas la quatrième de couverture, mais la quatrième page de l’opus lui-même. Une page sans folio. Un hors texte, rangé dans ces pages liminaires où, avant même la page de titre, sont listées les œuvres du même auteur. Pour mémoire.
Dans Commando FLNC, cette page rappelle à nouveau que l’auteur est entré en littérature à 23 ans, et par la grande porte : Gallimard. Son premier roman, Le Non-lieu, sort en 1967, sous la griffe du Mercure de France, autant dire sous la houlette de Simone Gallimard, qui en assume la direction depuis 1958, et la conservera jusqu’en 1995. Très joli badge, n’est-ce pas, que de se prévaloir, à cet âge, d’un roman accueilli sur un catalogue réputé pour ses succès établis, autant que pour sa recherche constante de nouveaux talents. Page 4 : du même auteur, donc. Page 5 : page de titre. Page 6 : blanche. Page 7 : l’ouvrage est dédicacé « À tous les patriotes qui ont fait le sacrifice de leur vie pour la cause du peuple corse. » La formule fait penser à une stèle listant des héros trépassés. Ne vaut-elle pas, aussi, et avant tout, pour qui a sacrifié sa vie littéraire à une cause romanesque en attente d’écriture ?
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