Jean-Marie Arrighi est considéré, dans l’île, comme le Monsieur langue corse. Inspecteur pédagogique en charge de la langue, écrivain, il mène depuis plus de vingt ans, un combat pour sa sauvegarde. Il analyse, dans cet entretien, la situation de la langue corse et ses perspectives.
Quelle est la situation de la langue corse aujourd’hui ?
Un tableau fait par l’INSEE lors du recensement de 1999 évaluait à 90.000 adultes le nombre de locuteurs en Corse et 40.000 à l’extérieur. Ce chiffre traduit une réalité mais la langue n’est plus majoritairement parlée par les Corses. Il y a, également, ceux qui ne l’emploient pas au quotidien mais pour lesquels ce n’est plus une langue étrangère. Ce processus est double puisque le corse a continué à baisser dans l’usage quotidien et, en même temps, il est entré dans des domaines où il était absent auparavant. Cela a commencé par l’école et s’est poursuivi avec les médias et la littérature qui est de très haute qualité. De ces deux processus, on ne sait pas lequel l’emportera.
Pensez-vous que le corse soit, aujourd’hui, en danger ?
Il faut distinguer deux éléments pour répondre. Le corse ne me paraît pas, d’un côté, menacé de disparition totale. Et il sera certainement sauvé, de ce point de vue, par l’école, en tant que langue connue. Ceci dit, on peut connaître une langue et ne pas l’employer. Dans ce cas, il est menacé. Le latin a été connu pendant des siècles par des gens très cultivés qui ne l’employaient pas pour autant. Le corse est donc menacé dans l’utilisation mais il dispose d’un atout très important par rapport à d’autres langues régionales : ses parentés romanes.
Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]
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