Les lois sont des toiles d’araignées à travers lesquelles passent les grosses mouches et où restent les petites. Balzac (Honoré de)
L’association « U Levante » soulève de nouveau le problème d’une construction dans une Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (Z.N.I.E.F.F). La construction en question est un hôtel cinq étoiles. Une décision de « justice » a certes été rendue mais inappliquée dans les faits… Cet exemple – et l’environnement dans lequel il se situe –démontrent l’absurdité d’un contexte régentée par la gabegie des autorités concernées…
L’hôtel est sis dans la Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (Z.N.I.E.F.F.) Georges Ville – La Sauvagie. Elle est en niveau d’intérêt de type 1, c’est-à-dire limité (« elles correspondent aux secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’associations d’espèces ou de milieux, rares, remarquables, ou caractéristiques du patrimoine naturel national ou régional »). Une « Z.N.I.E.F.F. peut connaître un aménagement à partir du moment où l’autorité compétente a démontré qu’elle a raisonnablement tenu compte de l’existence de ladite zone lors de l’élaboration du Plan Local d’Urbanisme par exemple, ou de toute autre délivrance d’autorisations.
Le jugement rendu en date du 24 juin 2011 stipule clairement que : « Nul ne peut bâtir sur le domaine public maritime ou y réaliser quelque aménagement ou quelque ouvrage que ce soit sous peine de leur démolition, de confiscation des matériaux et d’amende ». Le propriétaire de l’hôtel étant appelé à remettre en état les lieux dans leur état premier.
C’est – sans surprise – qu’une nouvelle fois l’opinion publique peut constater – avec lassitude – que les autorités compétentes se jouent des lois et de leur application. Elles se fichent – dans ce cas bien précis – de leur propre inventaire « Z.N.I.E.F.F. » qui est censé constituer un outil de connaissance du patrimoine naturel et une base de données scientifiques de la politique de protection de la nature de l’Etat…
Ce procédé attentatoire au dispositif en vigueur censé réguler le Domaine Public Maritime et la protection de zone à forte valeur naturelle met tout autant en évidence la situation du golfe de Portivecchju où l’absence d’une vision pérenne de développement côtier, urbanistique et foncier, avec ses aspects économiques maritimes, portuaires et de pêche a laissé place à une déprédation de l’ensemble. Déprédation d’ailleurs accentuée par les futurs dragages et déroctages prévus semble-t-il pour permettre la prise en charge du Tour de France Cycliste 2013 (pour les bateaux dits de grande taille)… Cette absence de vision pérenne risque – à terme – de condamner une des potentialités naturelles et économiques du golfe : le tourisme…
Il ne s’agit pas ici de hurler avec les loups. Les contradictions du système en place sont inhérentes à sa nature, l’histoire nous le rappelle surabondamment. Il s’agit ici de défendre une toute autre conception du développement par les corses, où la terre et ses richesses tiennent lieu de repère et de respect, avec tout ce que cela suppose y compris en matière économique.
Ulivieru SAULI (U Riacquistu di Portivecchju)
Suite et source de l’article d’Alta Frequenza
Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]
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