Les dirigeants du STC m’ont attaqué pour ce qui est du paiement des jours de grève aux agents des CFC engagés dans le dernier conflit. Sur le fond leurs arguments, s’agissant de syndicalistes, peuvent surprendre. Sur la forme, ils auraient du être informés que la même mesure avait été retenue à la sortie du conflit de 2010, mené par le STC, à savoir : 2/3 à la charge de la CTC et le restant réparti pour moitié à la charge de l’exploitant et pour moitié à la charge des agents grévistes.
Quant à la lutte des 145 ouvriers de FEMENIA FABRICATION qui a durée cinq ans. Les propos qui laissent sous entendre que cette entreprise privée, dans laquelle effectivement je militais avant d’être licencié avec 96 autres camarades, aurait été fermée parce que nous étions trop revendicatifs et trop payés sont tout aussi significatifs d’une curieuse conception du syndicalisme. Sans entrer ici dans le détail, mais je suis prêts à le faire si nécessaire, ce n’est pas en raison des salaires, très critiqués il est vrai à l’époque par un patronat local dont on connaît la fibre sociale, que cette entreprise a été fermée mais bien en raison de la politique de déstructuration industrielle du machinisme agricole français dans le cadre du marché européen. Nous nous sommes battus contre cette politique dont on voit encore aujourd’hui les effets néfastes. Cette lutte allait dans le sens de l’intérêt bien compris du pays et de la Corse pour laquelle FEMENIA FABRICATION était une grande entreprise industrielle.
Il m’est reproché également d’avoir œuvré afin que le dialogue social reprenne entre les grévistes (STC, CGT et non syndiqués) et le président de l’OTC. Venant des défenseurs du service minimum en cas de grève je n’en suis pas surpris. Ce faisant, aucune explication n’ait donnée sur le fond du problème. Quand 191 agents signent une lettre pétition dans laquelle ils expliquent n’avoir pas d’information sur le contenu du projet d’accord, notamment sur le titre 7 concernant la rémunération, ce n’est pas Michel Stefani qui les y oblige. Il en est de même s’agissant de la lettre des 7 chefs de services, il y en a 9 aux CFC, dénonçant leur mise à l’écart alors qu’ils devaient être associés conformément au protocole du 4 juillet 2012. Il en est encore de même quand le 21 décembre 126 agents observent une journée de grève puis, un mois plus tard, 110 à 120 se déclarent en grève à nouveau pendant 15 jours. Chacun comprendra que m’attribuer la responsabilité de ces faits est pour le moins excessif.
Plus sérieusement, j’ai essayé de comprendre et d’agir pour sortir du blocage. Mes prises de positions publiques analysées trop souvent en termes de désaccord dans la majorité régionale le confirment. La réunion du CA de la SAEML, le montre tout autant puisque, sur ma proposition, un vote unanime est intervenu demandant la reprise du dialogue social et la tenue d’une réunion mettant toutes les parties autour d’une table. C’est ce qui a été acté au protocole de sortie de conflit entre le président de l’OTC et les représentants des personnels grévistes des CFC. Le STC d’ores et déjà a fermé cette porte c’est regrettable et éclairant. Car il s’agit d’un refus de corriger plusieurs imperfections et inégalités à l’avantage de certains agents alors que d’autres seraient lésés.
Enfin il me semble que la confusion doit être levée entre masse salariale et contribution financière. La première est aujourd’hui de 15.5 M€ la seconde est de 22 M€ est constitue « l’enveloppe constante » versée par la CTC chaque année de la DSP soit 10 ans. Cependant les premières analyses montrent que la mise en œuvre du projet d’accord conduirait à une évolution de la masse salariale d’environ 30 % sur cette période à effectif et euro constants. Devraient s’y ajouter la réparation des inégalités, l’effacement des imperfections et la prise en compte de la mutuelle. Aussi j’ai indiqué que les recettes commerciales, à elles seules, ne permettraient pas de faire face à ces exigences en même temps qu’aux négociations annuelles sur le pouvoir d’achat et les avancements ; à la nécessité d’embaucher pour tenir les objectifs de montée en charge de l’exploitation ; aux dépenses quotidiennes de fonctionnement.
On le voit la question n’est pas, contrairement à ce qui a été déclaré, d’enlever des avantages aux uns, majoritaires, pour en donner aux autres mais d’améliorer ce projet d’accord afin qu’aucun agent ne soit lésé et que l’entreprise puisse fonctionner normalement. Viendrait ensuite le temps où l’Assemblée de Corse se prononcerait pour dire, chiffrage à l’appui, si elle autorise les administrateurs de la SAEML à donner mandat au DG qui est la seule personne en définitive habilitée à signer cet accord en lui donnant force de loi.
Sans verser dans la polémique que d’aucuns recherchent en m’attaquant personnellement, il m’est apparu indispensable pour la bonne compréhension des choses au Chemin de fer de la Corse d’apporter ces quelques éléments d’information à la connaissance des lecteurs et auditeurs de la presse régionale.
Michel Stefani
Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques
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