#Corse « Commando FLNC » le dernier roman de Jean Pierre Santini

« Trois membres d’un commando FLNC traversent l’histoire contemporaine du mouvement national qui fut porté à l’origine par l’idéal patriotique avant de naufrager dans les dérives affairistes et mafieuses.

JeanPierreSantiniFLNClivrePaul Monti en savait assez. L’avenir devenait prévisible. Il pensa que c’en était fini du peuple corse même si personne n’entendait sonner le glas et que les artistes prospéraient sur cette fin de monde. On mourait en beauté. Et c’était déjà »

Jean-Pierre Santini, enseignant à la retraite, originaire du Cap Corse, est l’auteur d’essais politiques sur le nationalisme corse et de romans noirs ayant la Corse pour cadre.

Cet extrait de « Commando FLNC, page 110 : « Il avait l’impression d’être libéré des pesanteurs du monde, mais, paradoxalement, éprouvait le besoin d’inclure ses énergies restantes dans la compacité des pierres. Il s’était donc remis de plus belle à ériger des murailles sans se préoccuper de leur utilité immédiate, comme s’il était impératif de laisser la trace d’une écriture. Il avait toujours été fasciné par les terrasses érigées des siècles durant aux versants des collines et dont les murs de pierres figuraient autant de signatures sous la toison dense du maquis. Des foules anonymes avaient signalé leur passage et il lui arrivait souvent de faire le geste absurde de passer légèrement sa main sur les pierres comme pour renouer avec le monde énigmatique des disparus. »

« Commando FLNC » est disponible dans les points de vente suivants:
– Bastia : Librairie Le Point de rencontre et Librairie des Deux Mondes
– Ajaccio : Librairie La Marge
– Sagone : Chez Padrona
– Luri : Station service de Santa Severa

Par courrier en adressant tout simplement un chèque de 13 € à l’ordre de « A Fior di Carta » à « A FIOR DI CARTA, hameau Casanova, 20228 BARRETTALI ».

Ghislain Simoni se situait un cran au-dessus de tous les autres. Il avait de qui tenir pour l’éloquence et le charisme. Fils d’Albert Simoni, le héros des évènements de Bravone en 1975, il avait fait de brillantes études de droit avant de reprendre le cabinet de son père. Il s’était aussitôt distingué comme l’un des meilleurs avocats du barreau de Bastia et s’était engagé résolument dans la défense des patriotes emprisonnés ce qui lui valait une estime publique générale.

C’est sans doute cette qualité qui lui permit d’entamer une belle carrière politique en transcendant les courants traditionnels du nationalisme, pour se rallier à la fois les couches populaires dans les quartiers sud et une fraction de la bourgeoise locale installée au centre-ville. Comme son père, Ghislain Simoni, portait beau, ce qui ne laissait pas indifférent l’électoral féminin. Il avait donc lancé un mouvement dont il était le principal animateur et qui, par sa dénomination même, prétendait faire la Corse : « Femu a Corsica » (Faisons la Corse). La première personne du pluriel constituait le leurre habituel de tous les chefs qui donnent à leur troupe l’illusion qu’elles participent à l’élaboration des projets politiques. En cela, Ghislain Simoni se situait parfaitement dans la tradition de la démocratie française dont le seul but est de permettre à une classe politique de confisquer la souveraineté populaire. Ses études en droit lui avaient permis de renforcer une conviction déjà largement acquise auprès de son père et renforcée par l’observation quotidienne des jeux politiciens. Il avait fait sienne la formule de Condorcet qui déclarait en 1792 : « Mandataire du peuple, je ferai ce que je crois le plus confirme à ses intérêts. Il m’a envoyé pour exposer mes idées et non les siennes. » Tout le mépris pour les citoyens est ainsi exprimé. Ils n’ont pas d’idées et leur choix se limite à celles exposées par les candidats aux divers scrutins. Comme tous les politiciens de Corse, de France et de Navarre, Ghislain Simoni était convaincu que le peuple n’avait ni imagination, ni intelligence, ni capacité à faire lui même acte de souveraineté. Certes, suivant l’exemple paternel et plus généralement ceux que donne la démocratie représentative, il demandait leur avis aux adhérents de son parti et aux électeurs pendant les campagnes. Il organisait des séminaires ou de grandes assemblées sous chapiteau, mais la messe était déjà écrite par lui-même et son staff. Les questions habilement orientées trouvaient des réponses toutes faites au point que l’assistance s’en émerveillait. C’est un cerveau, disaient les plus admiratifs, quand il n’était qu’une mécanique soigneusement mise au point pour donner l’illusion d’une intelligence spontanée ou d’une imagination créatrice.

Bref, l’homme faisait florès, recueillant le respect silencieux des hommes et l’adulation hystérique des femmes. Il rêvait par-dessus tout de devenir maire de la bonne ville de Bastia dominée depuis un siècle par la famille Zuccarelli. Il était fort probable qu’il y réussisse un jour grâce au pacte secret passé avec la droite traditionnelle. Il n’était pas à une contradiction près, choisissant ainsi pour alliés les meilleurs défenseurs locaux d’un pouvoir qu’il qualifiait parfois, mais de plus en plus rarement, de colonial afin d’entretenir le moral d’une base encore embuée de nationalisme. Le père avait donné la leçon qui, autrefois, avait su réaliser des unités de façade à but électoraliste entre autonomistes et indépendantistes allant même jusqu’à rencontrer discrètement les représentants de l’organisation clandestine pour négocier avec eux des contrats ponctuels tout en dénonçant publi-quement leur action. Cela faisait partie d’un jeu qu’acceptaient de jouer eux-mêmes les chefs du FLNC. C’est qu’on était entre soi dans ce petit monde qui avait soutenu jusqu’au dernier moment la guerre coloniale menée par la France en Algérie. Les ascendants idéologiques des nouveaux venus sur la scène politique nationaliste ne les conduisaient pas à rechercher les voies et moyens d’une société solidaire, plus juste et plus égalitaire. Presque tous étaient fascinés par le libéralisme et se comportaient en parfaits représentants d’une bourgeoisie locale qui espérait faire grossir sa boutique dans le cadre d’une autonomie de gestion.

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