Les terrasses commencent à s’étendre, les plages sont plus fréquentées, les centres villes bouchonnent et les offices du tourisme sur l’ensemble de l’île sont pris d’assaut.
Pas de doute, les signes annonçant le début de la saison sont présents.
Une saison où finalement, les habitants de l’île seront minoritaires.
A plus d’un égard, cette augmentation exponentielle, ce tourisme de masse, cette «désanctuarisation» comme le voulait certains, pose problème.
Le tourisme de masse n’a, en effet, jamais été vecteur de développement durable. Les régions ayant choisis ce chemin sont, soit en train de remettre grandement en cause ce modèle (cf. Majorque) soit en train de se mordre les doigts. Partout où l’on a jugé que le niveau de développement d’un pays se mesurait en nombre de visiteurs, le constat fut cuisant à tous les niveaux, environnemental, économique, culturel.
Beaucoup d’effets pervers sont donc observables, notamment l’uniformisation de l’économie et du marché du travail. Car si effectivement les régions touristiques, à Porto-Vecchio et en Balagne notamment, regorgent de « petits boulots » en tous genres, utiles pour certains étudiants, elle laisse sur la touche des milliers de jeunes qui sont avant tout soucieux de s’épanouir dans un travail tout au long de l’année, et de ne pas vivre à deux vitesses.
Evidemment, il serait trop long d’énumérer les difficultés qu’éprouve et qu’éprouvera notre pays si l’on garde ce cap, mais il en est un, rarement mis en lumière qui existe cependant.
Ainsi, sur le plan culturel, de nombreuses dates, culturellement fortes se trouvent durant la période estivale, comme a San Ghjuva’, Santa Maria, sans compter tous les saints patrons des villages d’Alta-Rocca entre autres.
Aussi, dans une île qui a déjà tendance à oublier progressivement mais violemment ses racines, il devient délicat de célébrer toutes ses dates qui ont pourtant tant de sens, à une époque où 70% des personnes présentes ignoreront la tenue, la valeur de ces rendez-vous.
Si la tradition se perpétue, c’est grâce à l’effort discontinue des associations, luttant afin de garder cette mémoire collective dans la vie quotidienne de nos cités, sans jamais tomber dans le folklore, même si à l’évidence, certains le verront toujours sous cet angle.
C’est aussi à ces gens que nous devons ces fêtes populaires toujours célébrés.
Et comme le printemps touche à sa fin, et que l’heure est au bilan, nous adresserons simplement un immense merci à tous ceux qui se battent pour ce que nous sommes.
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