Jacques FOLLOROU, journaliste au quotidien LE MONDE a beaucoup enquêté et publié sur le banditisme et la pègre Corse, qu’elle agisse sur le territoire insulaire ou sur le continent.
Dans son dernier ouvrage, “La guerre des parrains Corses“, il livre une analyse particulièrement pertinente et documentée sur le développement de ce qu’il était inconvenant hier encore d’appeler un système mafieux, comme le souligne l’ouvrage en sous titre..
Je dois avouer que sur c’est pour moi une grande satisfaction de voir qu’enfin ce que je dénonçais, avec quelques autres depuis des années dans l’indifférence générale est enfin pris au sérieux.
Je ne peux pas dire que j’aie appris beaucoup de choses sur la nébuleuse des voyous qui opèrent en Corse: je m’intéresse depuis longtemps à ce que je considère comme le danger le plus grave qui menace la Corse pour ne pas avoir été surpris par les faits énoncés avec clarté, même si la densité et la brutalité en sont parfois carrément oppressants.
Mais j’ai été impressionné de constater combien cet ouvrage montre de manière éclatante l’étendue et la gravité de la gangrène qui a gagné ces dernières années une importance considérable.
Difficile de résumer ici ce que l’on peut retenir d’une telle somme: je me contenterai de résumer quelques unes des impressions que j’en ai retiré, et bien entendu d’en recommander vivement la lecture.
D’abord le fait qu’il est clair aujourd’hui que notre Île est sous l’emprise d’un certain nombre de groupes mafieux dont l’objectif est de mettre en coupe réglée un certain nombre de secteurs et de territoires.
Ensuite le fait que l’Etat porte une lourde responsabilité pour avoir négligé pendant trop longtemps la portée de ce phénomène, voire de s’en être accommodé, pendant que nous autres corses nous en accommodions tout autant, au risque de paraître complaisants, comme l’ont hélas démontré certains membres de la classe politique insulaire et non des moindres.
Enfin que 40 ans de violence politique sans véritable contenu politique conséquent et cohérent ont entraîné un certain nombre de membres des mouvements nationalistes dans la violence de droit commun, comme cela était hélas prévisible car, comme on dit chez nous “e fune longe diventanu serpi”.
Le résultat est accablant et terrifiant; ” aujourd’hui les femmes des tués baissent les yeux lorsqu’elles passent devant les femmes des assassins” comme le dit l’auteur dans les premières pages de son livre.
Le gouvernement semble décidé à agir en profondeur, même si il me semble que la boite à outils dont il s’est doté reste incomplète, comme je l’ai avec Fabrice RIZZOLI évoqué dans une tribune du journal Le MONDE.
C’est aujourd’hui pour moi la priorité absolue: lisez donc cet ouvrage et demandez vous en le refermant si l’on peut sérieusement parler de développement économique ou de réforme institutionnelle dans un paysage social aussi dévasté.
J’ose espérer que le ministre de l’intérieur que je connais bien et dans lequel je ne crains pas de dire ici que j’ai confiance, fera son boulot sans se laisser gagner , comme trop de ses prédécesseurs, par une lassitude qui est devenue aujourd’hui inadmissible.
J’ose également espérer que la grande majorité des corses, qui sont les premières victimes de cette situation, ne se laissera pas impressionner par les opérations de diversion que ne manquera pas d’organiser la minorité qui a entrepris de piller nos richesses à son profit.
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