(Unità Naziunale – publié le 21 mars 2018 à 12h03) La raclée électorale des clanistes a déchaîné la colère de Macron. Il a donc décidé de reprendre les choses en main comme un quelconque Rajoy.
Son représentant local n’ayant plus l’heur de plaire, notre monarque s’est fait roitelet pour convaincre les transfuges des Républicains d’adhérer à son plan ORSEC et sauver Marianne en Corse.
L’offensive néo coloniale a commencé dés la fin 2017 quand le préfet s’est permis de transférer l’office HLM de Corse du Sud à la Capa dans le but de constituer un levier électoral pour les prochaines municipales.C’est une technique éprouvée qui a fait ses preuves en Afrique de l’Ouest après 1960.
L’opposition au Mouvement National est ridiculement faible et ne survit que grâce au soutien du pouvoir parisien qui , à l’évidence, ne se résout pas à abandonner sa posture coloniale. Les élus corses ont cru de bonne foi que leurs larges victoires électorales leur permettrait de négocier une évolution institutionnelle raisonnable.
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Il n’en fut rien . Bien au contraire, ils ont découvert avec surprise, que le candidat Macron, pro européen et décentralisateur potentiel, était en réalité un nationaliste français déterminé à faire survivre le mythe de la France « mère des arts, des armes et des lois ». C’est un fantasme qui a fait beaucoup de dégâts au siècle passé et qui est absolument antinomique de la construction européenne.
En Corse,le gouvernement semble bien décidé à opposer le nationalisme impérialiste, qui infecte depuis un demi millénaire le champ de la pensée politique française, avec notre nationalisme à nous qui , comme l’a dit Jacques Berque , n’est pas autre chose que « le passage obligé des peuples dépossédés ». C’est la raison pour laquelle nous ne saurions adhérer à l’imposture d’une troisième voie qui maintiendrait la Corse dans sa sujétion séculaire et qui l’enliserait dans ses archaïsmes. Curieusement, ceux qui se disent partisans d’une pause institutionnelle pour pouvoir , disent-ils, régler les problèmes des « vrais gens », sont les mêmes qui ont participé à maintenir ces « vrais gens » dans un état de sous-développement unique en Europe.
L’heure n’est pas à la pause : les Corses ont largement élu une majorité aussi bien pour mener à son terme le combat de l’émancipation politique que pour réaliser les réformes structurelles, indispensables pour sortir la société corse de son système d’expédients économiques et de monopoles que les relais locaux de la puissance coloniale ont soigneusement entretenu jusqu’à aujourd’hui. C’est une évidence qu’il serait politiquement désastreux de remettre en question…
ghjacumu faggianelli