(Unità Naziunale – publié le 21 mars 2018 à 11h40) Après les visites sur Paris des Présidents de L’Assemblée de Corse et du Conseil Executif, et la presque fin de non recevoir de l’Etat Colonial sur les revendications historiques du peuple corse, le mouvement Corsica Libera précise sa position dans une conférence de presse donnée ce matin à Bastia.
Corsica libera, premier parti se situant dans le fil historique de la lutte de libération nationale, investi dans la démarche de gouvernance de Per a Corsica, tient à rappeler son soutien entier aux deux Présidents engagés dans la négociation avec le pouvoir central parisien. Et au-delà, son soutien aux différents groupes politiques qui constituent la majorité de cette Assemblée.
Devant la tournure prise par les discussions engagées entre les représentants de la Corse et le gouvernement français, nous ne pouvons que saluer la détermination patiente de nos élus.
Au-delà des murs d’incompréhension, voire pire, qui se dressent trop souvent devant eux, ils font preuve de responsabilité, et d’un engagement constant au service de la Corse, ce qui a longtemps fait défaut à une classe politique corse soumise aux injonctions parisiennes.
Ils disent la vérité à leur peuple, et se comportent comme des ambassadeurs de la Corse, alors que, jusque-là, les éternels partisans de la « pause institutionnelle » n’ont jamais été que des courroies de transmission des ordres de Paris.
Pour autant, nous n’avons rien perdu de notre défiance face aux manœuvres diverses de déstabilisation ou autres tentatives de désunion d’un État désormais aux abois sur la terre de Corse et recroquevillé dans son bunker préfectoral.
Pour nous autres, sa démarche est simple, ne rien engager qui puisse compromettre la main mise d’essence coloniale et installer en Corse un superpréfet aux pouvoirs surdimensionnés, véritable gouverneur dans le droit fil des politiques génoises et françaises de l’Empire.
Le bal musette organisé autour du choix constitutionnel d’un article adéquat en est la preuve supplémentaire si besoin en était. Il en sera de même avec le nuage de fumée annoncé de la valse des visites ministérielles dans les semaines à venir.
Nous rappelons à cet État défaillant que la revendication sur la base d’un article 74 ouvrant la perspective de l’autonomie date des années 93/94, et, qu’à cette époque, des négociations dans ce sens avaient été engagées avec l’état français. Une période où le mouvement national était toujours dans une opposition largement minoritaire.
Depuis 2015 les choses ont changé en Corse. Les partis français sont fortement minoritaires et le parti présidentiel est une simple façade vermoulue et de circonstance. En Corse mais pas en France.
Depuis le dépôt des armes en Corse par le FLNC, geste symbolique fort parce que sans contrepartie exigée, il n’y a eu aucun geste symbolique en direction de la Corse ou même l’ébauche d’une reconnaissance par le gouvernement français… au contraire.
Nous ne permettrons pas que le vote de tout un peuple soit traité par le mépris des élites énarquisées parisiennes.
Jamais nous n’accepterons que sa volonté, démocratiquement exprimée à plusieurs reprises, soit bafouée, et que ses droits imprescriptibles continuent à être niés.
Nous resterons mobilisés, avec l’ensemble des forces vives de notre pays, pour faire respecter les choix du peuple. Et ce, quelle que soit l’issue des réunions en cours ou des visites ministérielles qui, pour nous, ne représenteraient rien si elles ne s’accompagnaient d’une résolution globale en vue d’apporter une réponse politique à un problème qui l’est éminemment.
L’inscription officielle dans la constitution française de la situation spécifique de la Corse est un moyen dont l’Etat français dispose pour s’engager sur une autre voie que celle du déni de démocratie empruntée jusqu’ici. Nous serons vigilants et attentifs à ce qu’il en fera, compte tenu des délibérations de l’Assemblée de Corse, qui ont, pour nous, toute légitimité
Nous exigeons que l’autonomie soit au cœur de tout rapport politique avec la France et œuvrerons en ce sens.
Cette autonomie reste pour notre parti l’étape nécessaire avant les combats institutionnels et internationaux devant conduire la Nation corse à son indépendance. Nous continuerons à œuvrer sans relâche comme nous l’avons toujours fait, pour que le moment venu, les Corses, enfin libres de leur choix, fasse celui de la liberté. La souveraineté de la Corse, nation indépendante au sein d’une Europe des peuples, sera alors à l’ordre d’un jour meilleur que celui d’aujourd’hui.
D’ici là, et dans le droit fil des victoires électorales de notre Peuple, nous continuerons à gagner, par toutes les voies de la démocratie, tous les espaces de liberté qui lui appartiennent.
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Notre parti politique est conscient des attentes et de l’incompréhension de notre Peuple face à l’attitude de représentants de l’Etat qui, dès le début, ont choisi de traiter par le mépris ses légitimes revendications, ses aspirations à mieux vivre.
Le prétendu processus de consultation, avait un terme. Il est atteint depuis lundi.
Notre parti demande solennellement a l’ensemble des élus de per a corsica a ce que nos rapports avec L’Etat soient changés et désormais réduits au strict nécessaire.
La concertation en vue d’une potentielle évolution constitutionnelle ayant viré à la farce grotesque, les représentants de notre pays sont en droit de cesser leur participation à ce qui est devenu une atteinte permanente à l’intelligence et à la dignité des Corses.
CORSICA LIBERA
21 mars 2018