Le mouvement d’humeur du Conseil Constitutionnel contre le caractère dérogatoire des « arrêtés Miot » a sans doute été motivé par une volonté de cette institution, supposée neutre, de manifester une certaine hostilité au gouvernement, à un moment où il pourrait paraître en difficulté. Mais les Corses l’ont perçu d’abord et surtout comme un signe de mépris, et pour leurs intérêts et pour le droit à la différence, que consciemment ou pas, ils considèrent comme légitime.
Les élus corses les plus archaïques l’ont bien compris, eux qui tout récemment étaient prêts à renouveler une sorte de « ghjuramenti di Surbuddà» pour témoigner de leur attachement à la Vème République sur le point de disparaître, tant il est vrai que « les chants désespérés sont les chants les plus beaux ». Voilà donc tout ce beau monde montant au créneau contre une décision, « inique » pour certains, « inappropriée » pour d’autres !
Étonnant non, car on se demande bien comment ces élus qui depuis 120 ans se sont transmis les mandats sur 4 ou 5 générations, s’étonnent d’une conséquence logique de leur manque de combativité à l’égard de Paris et le comportement de parlements –croupions des différents exécutifs des trois structures régionales ! Cela frise l’incompétence politique… La réaction des uns et des autres démontrent que les Corses ont bien compris le message de Paris. Dans ce divorce annoncé, les élus les plus hostiles à la moindre avancée s’inquiètent logiquement d’une éventuelle défiance à leur égard que ne manquerait pas de leur manifester leur électorat.
C’est pourquoi ils s’efforcent d’expliquer l’inexplicable en se renvoyant la balle dans une ridicule cacophonie. Moralité : le consensus auquel a refusé d’adhérer une partie des élus de la Corse, par manque de conscience politique ou par bêtise, Michel Charasse est en voie de le réaliser par sa haine des Corses. Il entrera sans doute dans l’histoire de notre pays, comme Népomucène Lemercier dans l’histoire des lettres françaises : c’est le nom de l’illustre inconnu qui refusa jusqu’à sa mort l’entrée de Victor Hugo à l’Académie Française.
Ghjacumu Petru
Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques
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