Un récent sondage nous a appris que cinquante mille Corses étaient touchés par la précarité, vivant de ce fait en deçà du seuil de pauvreté. Ce n’est pas nouveau puisque l’INSEE, il n’y a pas longtemps, nous avait dit à peu près la même chose.
Pourtant ces vérités sont difficiles à admettre surtout lorsque les services spécialisés des préfectures recensent, par centaines, des 4×4 haut de gamme et des berlines se situant au même niveau, des résidences secondaires plus luxueuses les unes que les autres et, dans les ports de plaisance, des yachts immatriculés à Bastia ou Ajaccio que, par décence, on taira le prix. Et pourtant les chiffres du sondage et ceux de l’INSEE sont difficilement contestables.
Ils nous font donc savoir que 20% de la population lorgnent vers les restos du cœur. On comprend mal qu’il y ait, ici, autant de pauvres lorsqu’on n’arrête pas de nous seriner que la Corse est une sorte d’Eldorado, où s’accumulent les richesses naturelles, où les milliards du pétrole attendent un prince charmant qui les tirera de leur sommeil originel en les faisant jaillir de la mer au large de Biguglia. On voit mal cette cohorte de démunis se pressant aux guichets de l’aide sociale alors que se multiplient un peu partout les signes extérieurs de richesse.
On a du mal à imaginer la misère lorsque on apprend que la Corse vient en tête, tout de suite après l’Ile de France, pour le nombre de portables et qu’on l’on y téléphone trois fois plus qu’à Nice pourtant deux fois plus peuplée. Faut-il croire alors que les pauvres se cachent, honteux de leur triste sort, et ne voulant en aucune façon le laisser entrevoir. Et qu’au pays de cocagne il n’est pas convenable d’étaler un quelconque dénuement.
Corsica Infurmazione, l’information Corse
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