Le FLNC a donc publié un communiqué revendiquant les derniers attentats commis en Corse à l’encontre d’une vingtaine de résidences secondaires. La plus grande partie du texte est, dans la logique de l’organisation clandestine, sans grande surprise, à vocation propagandiste: on y retrouve en effet tous les arguments invoqués au fil des 40 dernières années pour justifier les actions de l’organisation, et rappeler les responsabilités de l’Etat dans la situation de la Corse. Je ne m’y attarderai donc pas.
J’ai noté, par contre un certain nombre de points qu’il ne faut sans doute pas prendre à la lettre, mais qui dénotent surtout la volonté de pas gêner outre mesure les discussions qui devront s’engager entre l’État et l’assemblée de Corse, dans lesquelles Corsica Libera, la vitrine légale, s’est fortement engagée.
- Le ton modéré, malgré tout, employé envers un ministre de l’intérieur dont le moins que l’on puisse dire c’est qu’il s’est montré particulièrement ferme, et l’absence de la moindre menace à l’égard du gouvernement ou du président de la république.
- La conclusion du communiqué: “Notre organisation politique est prête à prendre une initiative historique contribution majeure à la paix que notre peuple attend : de cette paix l’assemblée de Corse est la matrice institutionnelle et le respect des droits souverains de notre peuple la matrice politique”..
Reste que l’on peut s’interroger sur l’évolution du FLNC et de ses vitrines légales successives depuis 1976, je parle de contenu politique naturellement, et non de posture.
Tout se passe comme si la famille indépendantiste avait au fond renoncé, d’une certaine façon, à ce qu’elle a longtemps appelé la LLN – la lutte de libération nationale – pour se rallier à sa seule dimension institutionnelle. En quelque sorte les indépendantistes ne seraient plus que des “autonomistes en armes” qui de temps en temps montrent leurs muscles sans se faire trop d’illusions.
C’est en tout cas mon sentiment, et d’une certaine façon on pourrait s’en féliciter.
Mais alors pourquoi ne pas en tirer toutes les conséquences ? Pourquoi ne pas prendre la seule “initiative politique” qui vaille en l’occurrence: déposer les armes et travailler à la constitution d’un “front progressiste” , conquérir le pouvoir et mener les réformes les plus urgentes pour sortir la Corse de l’ornière ou elle patauge chaque jour un peu plus ?
Ce n’est visiblement pas la stratégie arrêtée, et ça, je crois qu’il n’y a pas lieu de s’en féliciter car elle n’est en rien susceptible de déclencher le sursaut qui permettrait à tous ceux qui souhaitent un réel changement de se mettre en mouvement.
Les indépendantistes corses fréquentent leurs homologues catalans depuis des lustres: ils devraient sans doute s’en inspirer davantage au lieu de s’enferrer dans des stratégies qui ont été peu ou prou abandonnées à peu près partout en Europe.
Corsica Infurmazione, l’information Corse
Vous aimez cet article ? Faîtes-en profiter vos amis !
Faites passer l’information autours de vous en cliquant sur :