C’est grâce au football que les étudiants corses d’Aix ou Paris ont découvert , dans les années soixante, le sentiment d’appartenir à un même peuple. C’est venu naturellement,quand chantaient ensemble niulinchi, casinchesi, balanini, talavesi, aiaccini et bastiacci, qui dans des cars poussifs, s’en allaient supporter dans les stades de Montélimar , de Draguignan ou de Versailles , neuf joueurs corses, un algérien et un gascon qui construisaient la légende de notre football dont Victor Sinet relata l’épopée .
La suite sportive , tout le monde la connait: elle a fait l’admiration de tous les connaisseurs du ballon rond, tant par la grinta des joueurs corses sur le terrain, que par la capacité des Corses d’intégrer tous les types de joueurs, y compris des joueurs hors-normes comme Djazic ou Rep.
Que venaient donc faire ces stars reconnues dans un pays que son potentiel économique devait condamner à la division d’honneur? Miroir du football, qui aimait notre football parce qu’il alliait qualités morales et beauté du jeu, titrait dans les années soixante dix en parlant de la Corse: “football de riches en terre pauvre”Aujourd’hui encore, pas un de ces joueurs venus d’ailleurs qui ne parlent avec une émotion visible de ce “football de feu” et de cette communion avec les Corses!La Corse et ses 300000 habitants compte 2 clubs en ligue 1, 1 club en D2 et un club en “National”.
C’est trop , selon des critères “rationnels”, trop pour les instances officielles, et en effet cela dépasse l’entendement! Cela agace, comme c’était le cas de la pétition de Montélimar contre le Gazélec ou les déclarations de Daniel Hechter contre le Sporting qui battait régulièrement son équipe de millionnaires.Mais les plus malveillants sont ceux qui savent trop ce que cristallise de ferveur nationale une équipe de foot et l’on sait l’importance du Barça pour le sentiment national catalan.
C’est la raison pour laquelle il faut prendre “l’affaire du Sporting” pour ce qu’elle est:la tentative de liquidation d’un club corse, non pour ce qu’il aurait fait, mais pour ce qu’il représente de ferveur populaire et de fierté nationale.Ce message envoyé par Thiriez s’adressent à tous ceux qui voudraient faire de chaque match de chaque club corse, une occasion de manifester soit par le chant, soit par les banderoles un sentiment d’appartenance insupportable pour Paris.
Car la perte annoncée d’une partie de sa souveraineté au profit de l’UE rend l’Etat parisien vindicatif à l’égard des mouvements centrifuges. Ne vous demandez pas par quelle trajectoire sportive Thiriez est devenu président de la ligue, souvenez-vous seulement qu’il fut le chef de cabinet du préfet Broussard en Corse. Ses mauvaises intentions sont dans le droit fil de l’appareil politique de droite comme de gauche. Soutenir le Sporting aujourd’hui, d’autres clubs menacés demain, est, pour tout Corse, un acte de résistance! C’est bien ainsi qu’ils l’entendent.
Rispundimi à a so chjama…
Ghjacumu Petru
Corsica Infurmazione, l’information Corse
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