Dimanche soir, José Rossi était l’invité de Cuntrastu . L’ancien ministre n’a rien perdu de sa verve ni de ses analyses visionnaires et stratégiques. Tant du point sociétal, économique que politique, ses propos étaient frappés du sceau de l’évidence et d’autant plus appréciés qu’on ne peut désormais plus soupçonner JR de lorgner sur quelque échéance électorale.
Cette mise à distance de l’action ne l’interdit pas de s’exprimer, ce qu’il fait désormais sans précaution et sans ambages. Sur l’économie : le manque cruel d’investissements, le défaut d’attractivité de notre territoire doivent nous conduire à dresser un bilan sans concession sur l’actuelle majorité en matière d’action économique ; comment par ailleurs ne pas s’interroger sur la frange trop importante d’emplois de main d’œuvre boudés par les Corses et aujourd’hui pourvus par une main d’œuvre étrangère qui n’en demande pas tant. Sur les institutions : je suis pour ma part favorable à une véritable évolution institutionnelle, pas un énième toilettage, et comme JR je pense, du point de vue de la méthode, qu’il serait opportun de faire reconnaître le statut d’autonomie de la Corse dans la Constitution et seulement après décliner les considérant législatifs (officialité de la langue, etc…). C’est tout le contraire qui se construit actuellement.
Outre la prudence qui ressemble de plus en plus à de l’hésitation, la « commission Chaubon » entame un parcours qui, ainsi balisé, a trop peu de chances d’aboutir. Du reste, je ne suis pas certain, à l’heure où l’on compte 50000 corses vivant sous le seuil de pauvreté, que ces questions préoccupent grandement l’opinion, ce qui n’est pas de très bon augure pour la voie référendaire. Sur la situation politique : JR n’a pas manqué de rappeler que toutes les composantes de la droite devront, à la faveur d’assises, se retrouver et bâtir une stratégie commune pour 2015.
J’y suis favorable à la double condition que l’initiative appartienne à ceux, qui comme JR, ne soient pas directement impliqués ou intéressés et que cette réunion s’opère dans le respect d’une diversité qu’il faudra assumer, non sans tenir compte de la petite révolution que va provoquer la loi sur le non cumul mandat. Avec sincérité, l’ancien député a révélé qu’on devient moins efficace dans le local dès qu’on s’investit dans le national. Je vais un peu plus loin : la charge des fonctions électives n’autorise plus la dispersion et le cumul, on ne peut pas être au four et au moulin . Sait on seulement que le président du conseil exécutif est depuis Pascal Paoli le personnage institutionnel le plus important de Corse et que de fait il préside pas moins d’une vingtaine d’organismes hautement stratégiques. Il fallait la clairvoyance d’un homme d’expérience pour rappeler ces vérités.
Blog Jean-Martin Mondoloni
Corsica Infurmazione, L’information Corse
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