Cet après midi Corsica Libera et l’Associu Sulidarità tenaient une conférence de presse suite aux interpellations de mardi matin et suite aux propos du Ministre de l’intérieur. Une trentaine de militants dont une partie des interpellés qui ont été libéré hier soir peu avant 21h. Voici l’intégralité de la conférence de presse :
Le journal corse matin se faisait l’écho la semaine dernière, d’une statistique surprenante : En 8 ans il y a eu 85 assassinats et tentatives liées au grand banditisme dont une seule à été résolue.
Pendant ce temps l, sur cette même période de 8 ans, il y a eu plus de 600 interpellations chez les nationalistes, pour des faits de revendication politique. Ces chiffres prouvent que l’état français et sa justice concentre sa répression uniquement sur les délits d’opinion.
Pendant ce temps là, les bandes mafieuses prolifèrent en toute impunité, le trafic de drogue prospère, l’argent de la spéculation immobilière devient une arme redoutable, précipitant la dépossession de notre terre, tandis que les assassinats se multiplient.
Les ministres de l’intérieur et de la justice du gouvernement français sont récemment venus en Corse nous annoncer qu’ils allaient commencer à lutter contre le grand banditisme. Malheureusement les faits récents qui nous intéressent aujourd’hui, nous démontrent le contraire, puisque les seules interpellations concernent les militants nationalistes.
Mardi matin la SDAT , ouvrait le bal et on commença la valse des arrestations en continuant le harcèlement policier et judiciaire à l’encontre de jeunes Corses de la région ajaccienne et plus particulièrement envers la famille d’un de nos responsables qui régulièrement tous les 6 mois est la cible de différents services de polices, pour des raisons qui frisent le ridicule.
Nous n’acceptons pas les propos du ministre de l’intérieur Emmanuel Valls, qui tente de faire l’amalgame entre le grand banditisme et la revendication politique après avoir dit le contraire quelques jours auparavant.
Les militants en garde à vue, les prisonniers politiques, les militants et les responsables de notre mouvement sont d’honnêtes travailleurs, qui ont un train de vie en rapport avec leur travail.
C’est ailleurs qu’il faut aller chercher les mafieux en tout genre. Nous n’acceptons pas et condamnons par avance la vague de répression qui s’annonce contre le mouvement national.Nous appelons les corses à la vigilance et à la mobilisation pour faire échec à la stigmatisation des patriotes corses, défenseurs de la Corse et de ses intérêts.
Ces manœuvres répressives menées par l’appareil policier du ministère de l’intérieur, arrivent à un moment ou l’ensemble de la classe politique corse semble consentir à ouvrir l’indispensable débat sur l’ évolution institutionnelle de la Corse . Ce débat s’est ouvert sur les thèmes mis en avant par Corsica Libera . Il aborde les points que nous considérons comme fondamentaux. Malgré les atermoiements habituels, s’il advenait qu’un processus de ce type trouve une majorité à l’Assemblée de Corse, il serait de nature à faire sortir notre pays de la crise dans laquelle l’a plongé une administration archaïque de la Corse. Il conférerait au Peuple Corse la liberté de ses choix. Le processus que nous attendons doit prendre en compte la globalité du problème dans tous les secteurs sociaux,économiques et culturels. Il doit concerner l’organisation politique générale de la Corse qui ne peut être en aucun cas calquée sur le schéma commun. Si ce processus aboutit, il entérinera de facto la reconnaissance d’une identité de la Corse dans l’ensemble franco-européen. Il permettra un nouvel aménagement de la Corse et mettra fin de manière mécanique , à une criminalité d’un genre nouveau qui trouve ses sources dans le désordre organisé par les différents gouvernements depuis quarante ans.
C’est la raison pour laquelle nous répondons au ministre de l’intérieur : non les Corses ne sont pas responsables d’une situation qu’ils n’ont pas choisie; non les Corses ne peuvent se satisfaire d’avoir comme seul avenir le choix sécuritaire ou le règne du banditisme ; oui les Corses veulent changer leur façon de se gouverner et réclament une solution adaptée.
La position du ministre de l’intérieur est politiquement contre productive puisque’ elle refuse d’avance toute reconnaissance de la spécificité de la Corse, alors que dans le même temps elle attribue aux Corses une culpabilité collective contraire à tout principe de droit , ce qui confine au racisme.
Pour notre part nous sommes depuis toujours conscients des enjeux capitaux et vitaux pour notre peuple , qui passent par des mesures fortes et audacieuses en matière de défense de la langue ,comme la co-officialité, la citoyenneté corse avec les 10 années de résidence et l’établissement d’un corps électoral corse basé sur ce principe afin de lutter contre les appétits spéculatifs ,la préservation de notre jeunesse face au fléau de la drogue et enfin la fin du clanisme politique, favorisant ainsi l’épanouissement d’une réelle démocratie.
C’est parce que nous savons que ces justes revendications sont comprises , admises et portées par la grande majorité des corses, conscients aujourd’hui du danger qui menace leur propre existence , que nous sommes déterminés à poursuivre la voie d’un consensus politique , qui au-delà des gesticulations de certains tenants d’un immobilisme archaïque , n’entameront en rien notre détermination à servir les intérêts de la Corse et des Corses .
Nous entendons également continuer la lutte contre la terrible injustice faite aux prisonniers politiques en exil et à leurs familles, dont nos récentes démarches auprès des services gouvernementaux restent pour l’heure, lamentablement et désespérément sans réponses.
Nous invitons l’ensemble de nos compatriotes à trouver le souffle de l’espoir pour ouvrir le chemin d’un devenir de paix, construit autour du seul intérêt collectif de notre peuple.
EVVIVA U POPULU CORSU
Corsica Infurmazione, L’information Corse
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