Le scrutin public sur le projet de loi de finances rectificative pour 2012, c’est-à-dire le texte qui, pour l’essentiel, institue le fameux crédit d’impôt pour la compétitivité et pourvoit à son financement, a été voté d’extrême justesse. Ont voté pour, 268 socialistes sur 296, 13 radicaux et apparentés sur 16, tandis que 10 GDR (Front de gauche et apparentés) sur 15 ont voté contre et que 2 écologistes sur 17 se sont volontairement abstenus.
Au total, le scrutin donne 295 pour et 230 contre, soit une différence de 65 que si 33 votes avaient été inversés, la loi ne passait pas. Il se trouve que le porte-parole du groupe écologiste et celui des radicaux ont plutôt présenté un réquisitoire à l’encontre du projet pour finalement indiquer qu’ils voteraient pour. L’intervention de Roger-Gérard Schwartzenberg, président du groupe RRDP, a été particulièrement brillante mais aussi sévère.
L’ambiance de l’Assemblée nationale devient de plus en plus électrique et il faut bien admettre que, s’il est indispensable que notre pays fasse des efforts de compétitivité, il aurait été préférable que la reconnaissance de cette évidence, véritable révolution culturelle à gauche, soit présentée d’une autre manière que par des amendements du gouvernement déposés quelques heures avant le début de la discussion. De la même manière, tant qu’à faire d’utiliser la voix compliquée du crédit d’impôt pour alléger les charges des entreprises, il eût été préférable de l’assortir de conditions visant à en réserver le bénéfice aux entreprises soumises à la concurrence internationale et réservant le surplus ainsi dégagé à de l’investissement.
Beaucoup de ceux qui ont voté pour à gauche ne cachaient pas en privé leur trouble et un certain nombre d’entre eux ont hésité jusqu’au dernier moment, ce qui explique sans doute l’importance des abstentions non déclarées c’est-à-dire de l’absence de vote de tous ceux qui n’étaient pas en séance et n’ont pas donné leur pouvoir.
Un gouvernement ne peut pas gouverner en louvoyant, laissant miroiter un jour une solution impossible, comme la nationalisation à Florange, pour prendre le lendemain une décision inverse, même lorsque celle-ci est juste et raisonnable. Chacun sent bien aujourd’hui que s’il y a, à droite, une rupture déclarée sur la base d’une fracture idéologique, il y a, à gauche, un fossé qui ne cesse de s’accroître entre des sociaux-démocrates et des nostalgiques d’une gauche impossible tandis que le gouvernement semble continuer de croire qu’il peut toujours naviguer entre les uns et les autres alors même qu’il est désormais au pied du mur et qu’il doit sans tarder choisir une ligne claire et s’y tenir. Ce que nous appelons de nos vœux, c’est donc, au sens propre du mot, une rectification.
http://blog.paul-giacobbi.org/Rectification_a665.html
Corsica Infurmazione, L’information corse
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