68% des corses ne font pas confiance à Manuel Valls pour combattre la violence selon un sondage « Opinion of Corsica » réalisé pour le journal Paroles de Corse et dévoilé sur France3Corse. Après avoir obligé les corses à dénoncer, puis à parler, et enfin à condamner la violence en corse et notamment les derniers attentats contre la spéculation immobilière (si on analyse les cibles visées et les commentaires de la presse), les réactions des élus se font plus acerbes contre la politique verbale du Ministre de l’Intérieur.
Les derniers en date à ne pas faire allégeance aveuglement s’expriment sur internet, sur Twitter notamment, comme l’élu territorial de Femu A Corsica, Michel Castellani qui s’explique clairement sur ce sujet « Je n’ai été élu ni pour condamner ni pour approuver, mais pour tenter de dégager avec d’autres une solution réelle à question »
Ce mercredi 12 12 12, Corse Matin donne la parole à trois élus de l’Assemblée de Corse
Camille de Rocca Serra en rajoute une couche sur Twitter : « Les propos de Manuel Valls sur la Corse sont des raccourcis qui ne sont pas dignes ! » « J’ai toujours condamné et les actes et les auteurs, je n’ai pas attendu monsieur #Valls », « Je ne supporte pas cet aspect qui, pour s’excuser de ne pas avoir de résultat, porte sur l’autre la responsabilité ». Mais aussi sur le Corse Matin du jour : « Pour la troisième fois, il a commis une faute. Au bout de trois fois, une erreur devient bien une faute. Il a stigmatisé l’ensemble de la population qui aurait été complaisante ou qui ne dirait pas ce qu’elle sait parce que si la population sait, lui doit savoir encore mieux. Il a ensuite mis à l’index les notaires et maintenant, il s’en prend aux élus. Je crois maintenant que la boucle est bouclée. Manuel Valls se disqualifie par ses propos. Et nous attendons de lui autre chose, nous attendons de lui des actes. Mais la vérité, ce n’est pas de dénoncer ou d’annoncer comme ça, comme on le ferait dans un bistrot. La justice de trottoir ce n’est pas celle que l’on attend d’un ministre de l’Intérieur. Les propos de Manuel Valls sont confus et se démentent jour après jour… Les Corses n’ont pas confiance, je les comprends. On attend autre chose d’un ministre de l’Intérieur. On attend surtout qu’il fasse son travail et qu’il le fasse dans le silence et l’efficacité, plutôt que dans le tintamarre et l’inefficacité. »
L’élu de FEMU A CORSICA, Jean Biancucci, qui s’était exprimé dimanche dernier sur France 3 Corse, déclare sur le Corse Matin du mercredi 12 12 12, « Enfin une réaction salutaire. Le ministre de l’Intérieur a demandé à ce que les Corses prennent leurs responsabilités. Et bien voilà, ils lui indiquent clairement qu’il est à côté de la plaque. Manuel Valls est un crypto-sarkosyte qui ne travaille que pour l’opinion nationale. Son discours est léger, pauvre, et il n’y a rien d’étonnant au fait que les Corses n’y croient pas. Les Corses veulent que tout cela s’arrête. Ils aspirent à la paix, à la tranquillité et sont prêts à payer le prix d’un compromis ».
Le troisième à s’exprimer dans le Corse Matin est Simon Renucci, élu de gauche, « l’écrasante majorité de la population est victime de cette situation où se mélangent crainte et angoisse du lendemain. Il faut éviter les amalgames fâcheux. Face à la dérive que connaît actuellement notre île, il n’y a pas de responsabilité collective ». « Ces derniers doivent s’inscrire dans la durée. Et impliquent avant tout une méthode. Celle qui est basée sur le respect mutuel. Comme sur la volonté pérenne d’instaurer la paix. Quoi qu’il en soit, chacun sait bien que la solution au problème corse doit être globale. La justice sociale et le développement économique sont les piliers de cette paix que chacun de nous appelle de ses vœux. J’ajoute que pour que notre île sorte de l’ornière, il est impératif d’établir un véritable contrat de confiance entre le gouvernement et la Corse. La gauche a prouvé par le passé qu’elle était porteuse d’espérance chez nous. Une nouvelle fois, cette espérance peut et doit se concrétiser. »
Lundi, Jean Guy Talamoni, élu territoriale de Corsica Libera, lors d’une interview sur France 3 Corse a rappelé que 55% des corses pensent que les attentats du FLNC ont évité le bétonnage des côtes selon un sondage de 2006.
Valls s’en prend directement aux élus de la Corse, il a déclaré ce week-end « Quand j’entends François Alfonsi, député européen, expliquer que le banditisme d’un côté et la politique cela n’a rien à voir. Et qu’il ne dit pas un mot de condamnation sur ce qui s’est passé cette nuit, cela veut bien dire qu’il y a trop d’ambiguïté. »
Simon Renucci appelle son ami Valls à plus de raison dans ses analyses. Il a appelé le gouvernement à la « prudence » dans ses déclarations. « Ce gouvernement, aujourd’hui porteur d’espérances pour la Corse, doit être prudent, ne pas faire d’amalgames et éviter ce type de déclarations »
Camille de Rocca Serra, député UMP de Corse de Sud prend position à son tour. « Ce sont des raccourcis qui ne sont pas dignes, juge l’élu. Le pire, c’est de maintenir ces soupçons, cet esprit d’insinuation. Je pense que Manuel Valls s’y prend très mal, il y a surtout une grande lassitude. Je ne supporte pas cet aspect qui, pour s’excuser de ne pas avoir de résultat, porte sur l’autre la responsabilité. J’ai toujours condamné et les actes et les auteurs, je n’ai pas attendu monsieur Valls »
Paul Giacobbi qui a toujours condamner la violence sans attendre les ordres de Paris, s’exprime sur Twitter et déclare « Le gouvernement reproche aux corses de ne pas parler, et nous nous reprochons au gouvernement de ne pas agir et de trop parler.. Pas assez de voix politiques en Corse? Pourtant je parle souvent de la violence et le gouvernement n’aime pas que je parle clairement! »
Tandis que Edmond Simeoni toujours sur Twitter pense que Valls dérape « inefficacité totale en Corse, critiques sur son action, l’amènent à imiter Chevènement et autres.. Çà promet…. »
Jean Biancucci pense que l’Etat souffle sur les « braises » au lieu de faire des propositions sur le fond.
Que Manuel Valls demande aux élus locaux de Corse de condamner plus fermement les événements de ces derniers jours est non seulement ridicule et contre-productif, mais aussi, dans un sens, raciste. selon Jean Toma dans une interview donnée sur le site leplus du Nouvel Obs.
« Terrorisme et grand banditisme se confondent, j’ai la conviction qu’il y a des liens, c’est-à-dire entre ceux qui veulent s’approprier pour eux seuls la Corse. »
Quand un Ministre de l’Intérieur ne connait pas la culture du territoire qu’il est censé géré ou fin de ne pas la connaitre cela donne ce genre de déclaration fourre-tout permettant le retour de la chasse aux nationalistes, chasse plus facile à organiser pour l’opinion publique que la chasse au grand banditisme.
L’interpellation de 5 personnes ce matin dans le cadre d’un dossier « fermer une porte », démontre bien l’orientation des mesures répressives en Corse. Alors que dans le même temps l’Assemblée de Corse était en passe de présenter un projet commun, la résurgence de la Corse Française Républicaine montre la volonté des officines jacobines à torpiller la paix en Corse.
AnTò Simonpoli
Corsica Infurmazione, L’information corse
Vous aimez cet article ?
Faîtes-en profiter vos amis !
Faites passer l’information autours de vous en cliquant sur :