Alcudina.fr : Onze PLU annulés sur les communes du littoral. Ce sont les associations de l’environnement qui font respecter la loi aujourd’hui…
Manuel Valls : C’est l’Etat d’abord…
Alcudina.fr : Pourtant l’Etat avait validé ces PLU….
Manuel Valls : cela dépend lesquels… c’est l’Etat qui a la charge du respect des lois sous la responsabilité de la justice. Les associations de ce point de vu là, comme les élus, à un rôle tout à fait essentiel. C’est ça la démocratie, c’est ça une société vivante. Si les associations jouent pleinement leur rôle, tant mieux. Qui peut s’en plaindre.
Alcudina.fr : Des associations qui vous accusent d’être parfois complice et de souvent fermer les yeux.
Manuel Valls : L’accusation vis-à-vis de l’Etat est injuste et en même temps elle est insuportable. La Corse a besoin de l’Etat, il faut que certains arrêtent de mettre en cause en permanence l’Etat. Sans l’Etat il n’y a pas de sécurité, sans l’Etat il n’y a pas de contrôle de légalité, sans l’Etat il n’y a pas de capacité à préserver les plans locaux d’urbanisme, à les développer, à les freiner ou à les annuler. La corse et les corses ont besoin d’un Etat responsable, engagé et respectueux de ce qu’est la Corse. Il peut y avoir des erreurs, il peut y a voir des dysfonctionnements de part et d’autres. Plutôt que de s’accuser, il faut essayer de construire ensemble l’avenir le plus équilibré pour l’île.
« Crime organisé et système mafieux »
Vous avez besoin de l’Etat pour appliquer le contrôle de légalité, vous avez besoin de l’Etat pour faire vivre la loi littoral et lutter contre les prédateurs de toutes sortes qui veulent mettre en cause un développement harmonieux et ici à Bonifacio vous savez de quoi il s’agit. L’Etat doit assumer ses responsabilités, il les assume avec le préfet Sztroda. Nous devons mettre toute notre énergie contre le crime organisé, contre un système mafieux qui s’appuie sur des secteur en développement sur l’île comme le tourisme ou le BTP pour établir son emprise sur les acteurs économiques et d’une certaines manière les habitants. Nous devons aider les maires et les professionnels du bâtiment contre cette pression permanente.
Alcudina.fr : Vous êtes venus en hélicoptère à Bonifacio, qu’avez-vous survolé, qu’avez-vous vu ?
Manuel Valls : beaucoup de choses, d’abord des paysages magnifiques, et puis j’ai vu précisément l’action de l’Etat concernant la préservation du domaine maritime et la bécessité de faire respecter la loi. Il ne s’agit pas d’empêcher des commerçants, des artisans, des entrepreneurs, des restaurateurs de travailler, mais il y a une loi et cette loi à ces règles qui faut respecter tranquillement, sereinement et c’est le rôle de l’Etat de faire respecter ces règles.
Alcudina.fr : Certaines constructions vont être démolies ?
Manuel Valls : Celles qui doivent être démolis le seront. Heureusement, beaucoup respectent les lois, ceux qui ne respectent pas doivent savoir que la loi s’appliquera tranquillement.
Alcudina.fr : Vous avez également survoler le domaine Lefebvre à Balistra, plastiqué en juillet dernier. Un exemple de la difficile application de la loi littoral. Des jugements se contredisent. La loi Littoral doit-t-elle être modifiée ou peut être précisée ?
Manuel Valls : Il y a sans doute des choses à préciser mais la ministre de l’environnement, Delphine Batho, viendra en Corse, elle aura l’occasion de revenir dessus. Il faut permettre aux élus et à l’Etat de faire respecter ces paysages et empêcher que des prédateurs développent des projets qui n’ont rien à voir avec cet équilibre.
Alcudina.fr :Vous avez évoqué à plusieurs reprises le mot prédateurs, vous pouvez préciser ?
Manuel Valls : Vous le savez parfaitement, il faut faire respecter la loi littoral. L’un des atouts de la Corse c’est son foncier, ses paysages, le tourisme, et cela doit se faire par un développement respectueux de la loi sur le littoral et respectueux de l’environnement.
Corsica Infurmazione, L’information Corse
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