Trois rendez-vous judiciaires au mois de juin. Le 10, le 21 et le 28, des militants de Scelta Para se retrouveront devant le tribunal correctionnel d’Ajaccio. Avec comme incrimination, notamment, « inscriptions à caractère terroriste ». En fait, les « tags » incriminés sont principalement le nom de leur mouvement. Ou, dernièrement, en soutien avec les grévistes de l’ARS. Mercredi, le mouvement donnait une conférence de presse dénonçant les méthodes d’interpellation du week-end précédent. Les porte-parole de Scelta Para témoignent. « Les policiers sont intervenus sans brassard, et armes à la main », s’indignaient-ils.
Clairement indépendantistes et clairement à gauche, les membres de Scelta Para rappellent qu’aucun de leur militant n’est armé. Et mettent en garde contre d’éventuels « dérapages », en précisant qu’ils ne seront pas de leur fait. « Nous avions vu que nous étions suivis », ironisent les membres de Scelta Para.
« Nous n’avons donc pas été extrêmement surpris… » ajoutent-ils. Ce qui les a plus étonnés c’est d’être entendus par des policiers de la Sdat (sous division antiterroriste). Et que ces mêmes policiers aient conduit des opérations de perquisition (au demeurant infructueuses) à leurs domiciles. Dès lors ils ont décidé d’adopter une « attitude militante » : pas de déclaration, refus des prises d’ADN.
« Disproportionné »
En fait Scelta Para résume avec humour son sentiment sur ces successions d’interpellations : « On criminalise l’art urbain ». De fait, on en vient à se demander si ces opérations de police ne sont pas, comme le soulignent les militants, quelque peu « disproportionnés ». Il faut dire que si on devait interpeller tous ceux qui, en Corse, redécorent les murs et les bords de route de revendications politiques (souvent bien plus radicales) les locaux de garde à vue n’y suffiraient pas. Car on n’imagine pas que les services de la police antiterroriste utilisent cette méthode pour se constituer un fichier des militants d’un mouvement constitué depuis quelques mois à peine…
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