(Unità Naziunale – 7 mars 2018 – publié à 12h16) La démocratie souffre de multiples maux et le populisme est un des avatars de la politique mondiale actuelle. Nous ne sommes pas épargnés en Europe.
Le monde connait de multiples poussées de populisme, plus ou moins accusé : l’évolution de la Grande Bretagne vers le Brexit et la présidence de Mr Trump contiennent certains stigmates manifestes ; quant à l’Italie, sous les feux d’une actualité qui préfigure une ingouvernabilité préoccupante, elle n’échappe pas à la règle, déjà bien ancrée dans les consultations politiques récentes. Le terme de « dégagisme » fait florès et sert de bannière de ralliement aux différentes modalités du populisme (notamment en Hongrie, Pologne…).
Cette évolution tient à de multiples causes ; en effet le grand rêve des pères fondateurs de l’UE (Adenauer, Monnet, Schuman… ) qui a réconcilié des ennemis héréditaires comme la France et l’Allemagne – un immense résultat- s’est progressivement délité parce que les valeurs humanistes qui auraient dû constituer le socle du véritable projet, ont laissé la place aux marchands, à la bureaucratie bruxelloise, à la juxtaposition exponentielle de 27 Etats, égoïstes, obnubilés, chacun, par leur boutique personnelle, nationale ; l’abandon du projet initial – fédéraliste par nécessité et par efficacité -, a été acté après l’effacement politique de Jacques Delors ; les Etats ont consolidé et enraciné leur mainmise partisane sur les institutions, dévoyant les espérances des peuples.
L’Italie voit culminer le populisme avec ses propres échecs – incapacité chronique à construire un Pays moderne, guerre des factions-, aggravés par les échecs répétés et rédhibitoires de l’UE elle-même. De plus, l’Italie est meurtrie, blessée par la faiblesse de la solidarité européenne, dans la crise des migrants qu’elle affronte depuis longtemps en première ligne, esseulée , abandonnée ; son seul crime est d’être idéalement placée sur les chemins des migrations interminables car alimentées par la terreur, par la faim, l’insécurité.
L’Europe glacée, indifférente, regarde, ergote, délivre quelques subsides quand la crise devient plus importante ; par exemple en Grèce, les cordons de la bourse ont été largement ouverts car la crise pouvait aggraver le séisme financier puis économique. A aucun moment, on ne sent chez elle une compassion, une fraternité, une volonté de partager le fardeau. Le populisme de l’Italie est aussi dû à l’aspect répulsif et injustifiable de ce comportement inspiré par l’indifférence et le mépris.
Triste Leçon !!! Dividendes amers très possibles.
Dr Edmond Simeoni
Lozzi le 07/03/2018