C’est un courrier exclusif que RTL vous révélait samedi matin. Yvan Colonna, jugé pour la troisième fois aux assises spéciales de Paris pour l’assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en 1998, avait menacé Pierre Alessandri dans une lettre envoyée en décembre, et lui avait demandé de le tirer d’affaire. Le président de la cour d’assises a fait état vendredi de cette lettre manuscrite de quatre feuillets, rédigée en corse et envoyée avant l’ouverture de l’actuel procès. Yvan Colonna y accuse Alessandri de l’avoir trahi et le menace, lui demandant de le disculper. Pour les proches de Colonna, cette missive est un cri de détresse de la part du berger corse. Pour l’accusation, c’est une preuve qu’il a tenté de faire pression sur l’un des témoins-clés du procès.
Dans cette lettre, Yvan Colonna écrit à Pierre Alessandri : « J’ai pris perpétuité et 22 ans de sûreté et j’attendais que tu fasses une lettre et que tu cries haut et fort mon innocence ».
Le berger de Cargèse poursuit : « Tu m’as trahi et sacrifié et tu as trahi 25 ans d’amitié sincère ». Yvan Colonna demande ensuite à Pierre Alessandri de « tout faire pour le sortir de là ». Sinon, menace-t-il, « ce sera la guerre au procès et au dehors ».
Pierre Alessandri, comme trois autres protagonistes, avait d’abord accusé Colonna à partir de mai 1999, avant de se rétracter en octobre 2000. Finalement condamné à perpétuité en 2003, il a déclaré en 2004 qu’il était le véritable auteur des coups de feu.
Jeudi dernier, il a confirmé à la cour d’assises de Paris le nouveau récit d’Yvan Colonna pour tenter de démontrer son innocence. Selon cette nouvelle version, apparue cette semaine, Colonna avait été contacté pour faire partie du groupe de tueurs mais avait refusé, ce qui avait suscité un sentiment de rancune amenant ensuite les auteurs du crime à le mettre en cause à tort.
Revue de presse, suite de l’article et podcast de RTL