#Corse – « La réforme et le calendrier » par Vincent Carlotti

Je suis convaincu depuis longtemps que la Corse a besoin que lui soient accordés des pouvoirs étendus, garantis et encadrés par la conseil constitutionnel, qui lui permettent dans un certain nombre de domaines à définir et préciser d’élaborer des textes ayant force de Loi sur son territoire.

Je ne vois là, comme Pierre CHAUBON, aucune menace sérieuse pour la République qui me parait bien davantage menacée par le climat qui se développe dans un certain nombre de territoires des banlieues de nos grandes villes que par la situation de la Corse.

Une nouvelle évolution institutionnelle ne menacera pas plus l’intégrité de la République que ne la menaçaient les différentes évolutions du statut particulier de la Corse dont les partisans étaient pourtant accusés par les conservateurs de gauche comme de droite d’être les fourriers de l’indépendance.

Reste à en délimiter sérieusement les contours et à prendre l’exacte mesure de l’environnement et du climat dans lequel ces projets sont élaborés et seront discutés avec les autorités nationales.

Notre pays est confronté à une crise d’une gravité exceptionnelle, le chômage atteint des sommets préoccupants et les plans sociaux se multiplient, précipitant des milliers de gens dans la précarité. Le gouvernement, s’il dispose d’une majorité au parlement, est lui même confronté à une impopularité aussi soudaine que préoccupante, et comment ne le serait il pas dans ce climat d’angoisse et d’incertitude ?

Dans la classe politique corse, malgré le climat apaisé qui se dessinait au cours de l’été, les vieux clivages resurgissent sournoisement, exacerbés par la proximité des élections municipales, et la perspective semble s’éloigner d’un large consensus sur ce dossier.

Enfin, la gangrène du banditisme et l’affairisme qui en constitue le substrat continue de progresser pendant que l’inquiétante porosité d’une certaine partie de la classe politique aggrave la portée du phénomène : comment dans ces conditions ne pas craindre que les nouveaux pouvoirs, indispensables, ne profitent davantage aux bandes mafieuses et à leurs amis qu’à l’ensemble de la population ? Comment espérer un développement équitable et durable sans déserrer l’emprise des voyous sur le corps social ?

A chacun, à Ajaccio comme à Paris de prendre la mesure de cette situation pour rechercher le meilleur compromis possible sur le contenu d’une éventuelle réforme tout autant que sur son calendrier de discussion et de mise en oeuvre.

A chacun d’éviter la faute politique qui consisterait à faire l’impasse sur le contexte de ce dossier: il m’apparaît aujourd’hui tout aussi important que son propre contenu.

Quant à “l’architecture des pouvoirs dans l’Île” soyons sérieux: elle est, et je le constate avec plaisir, découplée de la réforme institutionnelle ce qui permettra d’y réfléchir un peu plus, et c’est déjà une bonne chose.

Reste qu’elle est complètement rétrograde et totalement contradictoire avec l’esprit des évolutions institutionnelles à l’étude par les élus territoriaux. Comment demander plus de pouvoirs pour l’assemblée de Corse et conserver cet invraisemblable mille feuille de pouvoirs locaux qui ne peut que freiner, chacun le sait ici, leur mise en oeuvre dans les situations d’urgence que nous connaissons ?

S’agit il de préserver un certain nombre de situations personnelles et de fiefs électoraux ? C’est en tout cas ce qui apparaît clairement aux yeux d’une grande partie de nos concitoyens qui connaissent depuis longtemps la musique du grand orchestre de la classe politique insulaire.

Cette architecture qui conserve intégralement la somme des élus de la CTC et des conseils généraux, fait d’autant plus désordre que la volonté du gouvernement semble être de diviser par deux le nombre des conseillers généraux dans les régions continentales et d’augmenter le nombre des élus des zones urbaines par rapport aux zones rurales. Tout cela pour des raisons d’économies et d’efficacité.

En d’autres termes exactement le contraire de ce qui est proposé par l’assemblée de Corse: mais il est vrai qu’en Corse on n’a pas besoin de faire de économies sur l’argent public, d’ailleurs on n’en parle jamais, et on compte , avec 101 élus territoriaux, et plus de près de 5000 élus municipaux, pour 300 000 habitants, 1 élu pour 50 habitants, ce qui est comme chacun sait hyper efficace….pour encadrer le corps électoral.

Blog Vincent Carlotti

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