Autorités et responsables économiques ont fermement condamné, lundi, les attentats qui ont visé dans la nuit sept magasins de la grande distribution à Ajaccio et en Haute-Corse, causant des dégâts légers. Cinq établissements de l’enseigne Leclerc ont été visés vers 01H00, deux à Ajaccio et les trois autres en Haute-Corse (Bastia, Alistro et Saint-Florent). Les autres magasins plastiqués sont l’hypermarché Géant Casino et un magasin d’articles de sports Décathlon d’Ajaccio, ouvert cette année. (…)
Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a condamné des plasticages qui ne sont « pas de nature à favoriser le développement économique et social dont la Corse a absolument besoin pour faire face à la crise ».
Le préfet de Corse Patrick Strzoda a également dénoncé cette « nuit bleue »: « Inacceptables par nature, ces attentats interviennent dans un contexte de diminution sensible de ce type de faits et viennent rompre un climat d’apaisement qui est particulièrement apprécié par la population et les élus locaux ».
De son côté, le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Bastia et de la Haute-Corse, Paul Trojani, a apporté son soutien aux salariés de la distribution et aux chefs d’entreprises « pénalisés dans leur travail (…) au moment où la conjoncture fragilise l’économie insulaire dans son ensemble ».
Principalement visé par les attaques, le groupe Leclerc a réagi en récusant les accusations de pratiquer des prix plus élevés, notamment par rapport au continent. Au micro d’Europe 1, son dirigeant Michel-Edouard Leclerc a assuré que « le Leclerc d’Ajaccio (touché par un attentat, NDLR) était le moins cher de l’île, au même niveau que les Leclerc du continent ».
Au passage, il en a profité pour égratigner sans les nommer les auteurs de ces attentats. « Pas sûr qu’il faille offrir une tribune à des (gens) qui ne croient même pas à leur discours », a-t-il dit.
La Corse est la région de France qui possède le plus grand nombre de supermarchés par rapport à sa population de 306.000 habitants.
Cette forte implantation de la grande distribution qui contrôle des pans entiers de l’économie de l’île et y réalise des profits substantiels, notamment en période estivale avec le passage de centaines de milliers de visiteurs, est dénoncée par les partis nationalistes et le Front de libération nationale de la Corse (FLNC, clandestin) dans ses communiqués.
Les artisans et les commerçants locaux se plaignent aussi de leur trop grande présence. Récemment, un projet de construction d’une surface commerciale en banlieue d’Ajaccio a été annulé sous la pression de l’opinion publique.
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AFP
Corsematin.com
Sur les ondes d’Europe 1, Michel-Edouard Leclerc a condamné ce lundi les attentats qui, la nuit précédente, ont pris pour cible cinq magasins de son enseigne en Corse. « Pas sûr qu’il faille offrir une tribune à des [gens] qui ne croient même pas à leur discours », a-t-il fulminé.
C’est par communiqué de presse que les propriétaires des supermarchés ajacciens se sont exprimés ce lundi:
«Les familles Padrona et Porta, commerçants corses connus pour leur honorabilité et leur humanisme depuis plusieurs générations ainsi que leurs centaines de salariés, souhaitent apporter quelques précisions. Bien entendu, nous condamnons ces actes de violence, et exprimons surtout notre incompréhension, notre profonde indignation, celle de nos salariés, de nos clients, de nos fournisseurs et producteurs Corses, de la population Corse dans son ensemble. Nous remercions chaleureusement, tous ceux qui nous expriment leur soutien par des centaines de mails et de messages. En effet, depuis des années nous n’avons de cesse de nous battre pour faire baisser les prix au niveau le plus bas de France, et ainsi défendre et accroître le pouvoir d’achat de toute la population corse. C’est d’ailleurs la raison principale qui nous a fait adhérer à la coopérative Leclerc en janvier 2009 et nous a permis d’atteindre cet objectif. A ce sujet, le magazine Que Choisir dans son numéro de janvier 2012, a classé les magasins Leclerc d’Ajaccio parmi les moins de chers de France, et ce, toutes enseignes confondues. C’est ainsi que le triste constat d’Ajaccio « ville la plus chère d’Europe » répandu pendant des décennies a enfin disparu avec l’arrivée de l’enseigne. Nous tenons à préciser, afin que chacun le sache, que tous les établissements à l’enseigne Leclerc de Corse, sont dirigés par des commerçants indépendants et appartiennent en totalité (100% du capital) à des familles corses. Nous précisons aussi, que Mrs Acquaviva à L’Ile-Rousse, Santini à Oletta et Borgo, Maurizi à Bastia et Alistro, Gambotti à Ghisonaccia et Aleria, et Rossi à Porto-Vecchio ont toujours eu pour objectif et devoir de valoriser le travail et le savoir-faire des producteurs corses, ainsi que de vendre leurs produits en priorité. Enfin, nous informons notre fidèle clientèle, que nos établissements sont ouverts normalement et prêts à l’accueillir et à lui fournir le meilleur service, comme d’habitude. »
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