L’approche s’est jouée en trois actes. À l’heure de la messe, ils se rendaient hier en préfecture. Les cinq représentants du STC santé n’avaient pas des têtes de premiers communiants. Mais ils avaient la foi. Croyant que leur entrevue au palais Lantivy permettrait de clarifier leur position, au treizième jour du conflit avec l’agence régionale de santé. En jeu, la réunion qui doit se tenir ce matin dès 9 heures à l’hôtel Campo dell’Oro. Ils n’iront pas. Organisée avec les autres formations syndicales et les représentants de l’ARS, elle aurait pu débloquer le conflit social. Ce sera donc peut-être le blocus, le STC agitant le chiffon rouge de la paralysie de l’île pour le 26 mai. Quelques coups de fil plus tard, vers 17 heures, la délégation était reçue à l’hôtel Castel-Vecchio, où le staff de l’ARS s’est retranché pour poursuivre ses missions.
Le directeur Dominique Blais tendait la main aux syndicalistes. Un document élaborant le cadre des négociations était rédigé. Le STC attendait la confirmation aux alentours de 21 heures. « Dominique Blais a changé cet accord en nous faxant une version modifiée. Il a une nouvelle fois fait échouer les négociations », s’indignait Pierre Laffin vers 22 h 30. Finalement, le STC ne participera pas à la réunion. Le discours de la matinée était prémonitoire. « On a expliqué au préfet que les conditions du dialogue ne sont pas réunies », tranchait Tony Pruneta, le porte-parole. « La méthode de négociation de Dominique Blais est le mépris, la provocation et la division », poursuivait-il.
La suite dans la rue ?
A sa suite, Pierre Laffin, ne faisait pas dans la dentelle en évoquant le cliché d’un « haut fonctionnaire péremptoire campant l’administrateur civil d’une colonie. » En clair, le STC veut aussi déblayer le conflit en tapant plus haut. Côté ministère. Le syndicat occupe les locaux de l’ARS. Mais également les services administratifs des hôpitaux pour dénoncer le non-respect du protocole d’accord signé en 2009. Celui-ci encadrait notamment la revalorisation du coefficient géographique, une manne de neuf millions d’euros entrant dans le budget des hôpitaux. Actuellement, ce taux est de 6 %. Le STC voudrait qu’il soit remonté au seuil de 15 %. À la louche, il manquerait près de 11 millions d’euros pour que les hôpitaux aient une gestion saine. L’avenir de la santé en Corse se jouera donc sans doute aussi dans la rue.
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