Dix-huit personnes comparaissent depuis lundi devant la cour d’assises spéciale de Paris. Agés d’une vingtaine ou d’une petite trentaine d’années, la plupart des jeunes reconnaissent leur implication mais nient une intention homicide dans la quinzaine d’attentats qui leur est attribuée. Paul Istria, 54 ans, qui comparaît aux côtés des jeunes gens, est soupçonné être la figure tutélaire de ce « canal gamin », selon les mots de son avocat.
Paul Istria est également désigné par l’accusation comme le commanditaire de treize attentats sur des bâtiments publics, dont certains auraient pu être mortels. Parmi ces actions, un tir de roquette, le 15 septembre 2007, contre la caserne de CRS d’Aspretto, le mitraillage du tribunal d’Ajaccio le 20 février 2008, au cours duquel un projectile s’était fiché dans le portefeuille d’un CRS, ainsi qu’un attentat à la grenade contre la préfecture de région, le 20 décembre 2007.
Paul Istria, militant de longue date, mais dont le casier judiciaire est vierge, nie toute implication. Son avocat, Me Garbarini déplore un manque de preuve, affirmant que le seul lien entre son client et les jeunes exécutants présumés, est un bar où ces derniers se retrouvaient et dont Paul Istria est l’exploitant.
Dix accusés comparaissent détenus. Parmi eux figure Christophe Giannesini, 40 ans, déjà condamné pour avoir déposé une plaque funéraire signée « FLNC » sur la tombe d’un militant tué par balles, en 2005, à la suite d’une dispute dans un village corse.
Le FLNC-UC (Union des combattants) est la principale organisation indépendantiste clandestine corse. Les accusés devaient être vingt mais deux d’entre eux seront jugés lors d’une autre audience pour des raisons de santé.
Le verdict de cette cour composée uniquement de magistrats professionnels est attendu le 6 juillet.
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