#Corse – Procès du 4 juin : Début du procès du FLNC à Paris : un empilement de cas très divers

FLNC « canal gamin ». C’est le surnom qui avait été donné par le mensuel Corsica aux hommes interpellés après les attentats de 2007 et de 2008.  Au départ une quinzaine d’attentats revendiqués par le FLNC-UC, parmi lesquels des actions particulièrement spectaculaires contre des symboles de l’État qui n’avaient – heureusement – causé aucun blessé.

Mais pour la justice antiterroriste, il n’y a pas de gamins. Pas plus que pour l’Associu Sulidarità qui soutient des « patriotes ».

Et, de fait, si certains avaient 20 ans au moment de leur interpellation, on ne peut pas parler d’enfants. Une bonne partie des membres fondateurs du FLNC n’étaient, d’ailleurs, guère plus âgés à la création du mouvement, en 1976. Un an après le procès d’Yvan Colonna, la cour d’assises spécialement composée va donc se réunir à nouveau pour un procès-fleuve. Et pour le président Régis de Jorna, la première tâche sera de rendre ce procès compréhensible aux autres magistrats qui eux, n’ont pas lu le dossier.

Car les affaires s’enchevêtrent. Et les incriminations sont multiples. De la détention d’un dépôt d’armes à la tentative d’assassinat, en passant par la destruction de biens ou le vol en bande organisée.

Au cœur de ce procès, quatre actions particulièrement spectaculaires qui avait marqué les esprits. La première était le tir d’une roquette antichar contre la caserne des CRS d’Aspretto à Ajaccio, le 15 septembre 2007. Cet attentat avait motivé la venue immédiate en Corse de la ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie. Quelques mois plus tard, le 14 novembre 2007, les bâtiments modulaires qui abritaient le tribunal d’Ajaccio (alors en rénovation) étaient une première fois mitraillés. Le TGI provisoire était à nouveau pris pour cible le 19 février 2008. Dans les deux cas, des CRS étaient présents. L’un d’entre eux avait été touché par un projectile (arrêté par son gilet pare-balles et son portefeuille). Deux mois plus tôt, dans la nuit du 19 au 20 décembre 2007, une grenade yougoslave contenant 3 000 billes d’acier avait été jetée contre la préfecture de Corse. Les billes s’étaient dispersées sur des centaines de mètres alentours, brisant des vitres mais ne causant aucun blessé, alors qu’une jeune auxiliaire de sécurité se trouvait dans la guérite et un autre policier à proximité. Dans la revendication de ces attentats, le FLNC-UC appelait le gouvernement Fillon à mettre en place un « processus politique réaliste » qui reconnaîtrait le peuple corse et mettrait fin à la « colonisation de peuplement ». C’est une cache d’armes découverte à la résidence l’Orée du Bois grâce à un renseignement anonyme recueilli par la DCRI qui permettra à la sous-division antiterroriste de « dévider la pelote » à partir de janvier 2008.

Dérive ou dossier gonflé

Tout au long des cinq semaines de procès qui débutent aujourd’hui, le ministère public, représenté par Anne Obez-Vosgien et Olivier Bray va tenter de démontrer que les hommes qui comparaissent faisaient partie d’une « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » (en clair au FLNC) et que des cadres chevronnés du mouvement avaient planifié des actions commises par de jeunes militants. Une démonstration qui tient beaucoup de la construction intellectuelle en grande partie appuyée sur de la téléphonie. Pour la défense, cette thèse est par trop simpliste. « Une partie des personnes qui vont comparaître n’ont rien à voir avec le FLNC et ne sont même pas des militants nationalistes », assure Me Eric Barbolosi qui défend plusieurs accusés. « Ce sont des gens qui auraient dû comparaître devant un tribunal correctionnel », poursuit-il.

Une quinzaine d’avocats vont se relayer pour porter la voix des dix-huit hommes présents dans le box. Des hommes qui, pour certains, revendiquent leur engagement. Mais pas tous. Si du côté du ministère public, on espère démontrer une « dérive du mouvement clandestin », du côté de la défense, on évoque déjà un dossier artificiellement gonflé. En rappelant que l’ensemble de ces attentats n’a visé que des biens matériels et que l’on ne déplore aucun blessé.

Le verdict est attendu début juillet.

DOSSIER PROCES DU 4 JUIN SUR CORSICA INFURMAZIONE

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