Le Front de libération nationale de la Corse (FLNC) a revendiqué samedi la vingtaine d’attentats qui ont visé des résidences secondaires depuis la « nuit bleue » du 11 mai, dans un communiqué authentifié et remis au magazine d’information Corsica.
« Nous revendiquons la campagne menée ces jours derniers contre la dépossession de notre terre », écrit le FLNC, faisant référence aux attentats qui ont touché au cours du mois de mai des résidences secondaires appartenant à des continentaux ou des étrangers, notamment italiens – et même corses -, dans la quasi-totalité de l’île. Dans sa revendication, et contrairement à son habitude, le mouvement n’a pas détaillé la liste exhaustive des attentats.
Depuis le 11 mai dernier, 26 attentats ont eu lieu en Corse, 22 ayant visé directement des résidences secondaires, et 4 autres étant probablement liés à des différends privés, confiait récemment une source proche de l’enquête. Deux inscriptions « FLNC » avaient été retrouvées sur des résidences secondaires.
Contre la spéculation
L’organisation clandestine précise que ses actions « ne constituent (pas) une mise en garde ou une menace en direction du nouveau pouvoir politique en place » mais « s’inscrivent dans notre combat de ces dernières années face à l’accroissement programmé des menaces spéculatives sur notre terre ». Le mouvement clandestin ajoute que les actions « étaient programmées de longue date » et ne visaient pas à influer sur « les échéances électorales ».
Selon le mouvement nationaliste, ces attentats visent « la dérive spéculative », l' »une des principales menaces pour l’intégrité » du « peuple corse », précise le texte. « Aujourd’hui la dérive spéculative a aiguisé trop d’appétits, déclenché trop de mécanismes, pour certains mortifères (…). Nous ne laisserons pas faire. Nous ne laisserons pas s’installer impunément plus de 4 500 résidences secondaires étrangères par an, soit plus de 45 000 en dix ans », sur une île qui compte « 300 000 âmes ».
Main tendue
Selon le FLNC, cette menace spéculative est d’autant plus néfaste que « trop de jeunes Corses vivent au quotidien la détresse de ne pouvoir trouver un logement décent, n’osant même pas rêver de construire leur propre maison ».
Dans sa missive, le mouvement nationaliste tend la main au nouveau gouvernement : « Aujourd’hui, nous retrouvons des socialistes au pouvoir en France. Nous leur rappelons si besoin en était qu’ils sont les héritiers de ceux qui ont construit avec nous les deux précédents statuts » (créés par les ministres de l’Intérieur Gaston Defferre, en 1983, et Pierre Joxe, en 1991, NDLR) de la Corse, précise le document de revendication.
Le FLNC interpelle également l’Assemblée de Corse afin quelle annonce « des mesures essentielles », ajoutant que « l’État français devra alors s’engager dans un processus de règlement politique de la question nationale corse ».
Dans leur communiqué, dévoilé deux jours avant un procès à Paris de militants nationalistes plus connus sous le nom du « FLNC canal gamin », la mouvance clandestine renouvelle sa « mise en garde faite aux groupes mafieux » qui reste « d’actualité »et réitère sa « capacité de riposte ».
Cette menace à l’égard de la « dérive mafieuse » avait déjà été prononcée lors d’un précédent communiqué en novembre 2011, revendiquant l’assassinat un mois plus tôt d’un membre présumé de la bande dite de la Brise de mer, Christian Leoni. L’organisation clandestine l’accusait d’avoir tué le 28 juin de la même année le militant nationaliste Charles-Philippe Paoli.
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