Le gérant d’un restaurant de plage de la Plaine orientale (Haute-Corse) a été atteint de plusieurs balles lundi matin à travers la vitre de sa chambre à l’hôpital de Bastia, une semaine après une première tentative d’assassinat, a-t-on appris de source proche de l’enquête.
Selon les premiers éléments de l’enquête, deux hommes à moto ont fait irruption sur le parking de l’établissement vers 04H45 et ont fait feu sur Olivier Sisti, 37 ans, à travers la vitre de sa chambre, située au rez-de-chaussée, un scénario digne d’un film noir.
La victime a été atteinte de plusieurs balles, a précisé la même source, sans donner plus de détails à ce stade. Un fonctionnaire de police, qui gardait la chambre côté couloir, n’a pas eu le temps de riposter.
L’enquête a été confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Corse.
Le 21 mai, le commerçant avait été blessé au visage et à la main par des décharges de chevrotines tirées à travers la vitre de la voiture qu’il conduisait près de son domicile, à Aléria. Il avait eu la force de garder le contrôle de son véhicule pour se rendre jusqu’au centre de secours de la ville. Là, les pompiers lui avaient prodigué de premiers soins avant de le transférer à l’hôpital de Bastia, où il se trouvait toujours lundi.
Déjà victime d’une tentative d’assassinat en 2010, à Ghisonaccia, où se touve son restaurant, Olivier Sisti, touché alors au thorax et aux jambes, est connu des services de police notamment pour une affaire d’extorsion de fonds en 2005.
La zone de la Plaine orientale, qui alimente de vives convoitises depuis quelques années en matière d’immobilier et de tourisme, a connu six homicides depuis 18 mois, dont un double meurtre, à Quinzena (Haute-Corse), le 8 avril, où Jo Sisti, un ancien responsable nationaliste sans lien de famille avec Olivier Sisti, et son beau-frère Jean-Louis Chiodi, ont été abattus.
Les six victimes: deux agriculteurs, un restaurateur, un commerçant, un entrepreneur en BTP et un gérant de cabinet d’expertise automobile.
Le 28 avril, de 500 à 1.000 personnes avaient effectué une marche silencieuse à Ghisonaccia pour dénoncer la violence affectant le secteur, les familles endeuillées déplorant, dans un texte, « l’absence de résultats des enquêtes policières et le peu de moyens des enquêteurs ».
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