« Téléphérique d’Aiacciu : une inquiétude persistante » – #Corse

(corsicainfurmazione.org, publié le 14 mars 2025) Ce jour, la presse se fait l’écho du financement incertain du projet de téléphérique « Angelo ».

Dès son annonce, nous avions fait part de notre scepticisme, quant à un projet qui semblait pour le moins inadapté à une ville telle qu’Aiacciu. Le travail réalisé dès lors par nos conseillers municipaux d’opposition avait abouti aux conclusions suivantes, versées à l’enquête publique :

𝟭.⁠ ⁠𝗔𝗯𝘀𝗲𝗻𝗰𝗲 𝗱𝗲 𝗰𝗼𝗵𝗲́𝗿𝗲𝗻𝗰𝗲 𝗮𝘃𝗲𝗰 𝗹𝗲𝘀 𝗼𝗯𝗷𝗲𝗰𝘁𝗶𝗳𝘀 𝗱𝘂 𝗣𝗟𝗨 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝘃𝗶𝗹𝗹𝗲 𝗲𝘁 𝘂𝗻𝗲 𝘂𝘁𝗶𝗹𝗶𝘁𝗲́ 𝗮̀ 𝘁𝗼𝘂𝘁 𝗹𝗲 𝗺𝗼𝗶𝗻𝘀 𝗱𝗶𝘀𝗰𝘂𝘁𝗮𝗯𝗹𝗲 :
a) Aucune cohérence entre ce projet d’envergure et le plan de développement urbain, prévoyant le projet dit «du fond de baie», dont la gare centrale se situe in situ.
b) Contradiction avec l’objectif 2.1 du PADD, qui prévoit de réinvestir le centre-ville. La ville étant mal desservie depuis la zone de Saint-Joseph, il sera ainsi plus simple de faire le chemin inverse en se déplaçant vers Mezzavia et les grandes surfaces périphériques.
c) Aucune réponse à l’objectif 1.2 du PADD, visant à fluidifier la ville et à désenclaver le pays ajaccien : près de 40 000 véhicules rentrent en ville chaque jour. Néanmoins, les zones desservies par le téléphérique (Mezzavia et St-Joseph) ne sont ni les plus attractives, ni les plus fournies administrativement.
Il semble donc singulier de croire que les automobilistes souhaitant se rendre en centre-ville useront de ce mode de transport. D’autant que les parkings prévus de 200 places (St-Joseph) et 110 places (Mezzavia) semblent sous-dimensionnés par rapport aux objectifs fixés par la municipalité (détourner plus de 13 000 véhicules par jour).
𝟮.⁠ ⁠𝗖𝗼𝘂̂𝘁 𝗳𝗶𝗻𝗮𝗻𝗰𝗶𝗲𝗿 𝗱𝗲́𝗺𝗲𝘀𝘂𝗿𝗲́ 𝗲𝘁 𝗱𝗶𝗳𝗳𝗶𝗰𝗶𝗹𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝘀𝘂𝗽𝗽𝗼𝗿𝘁𝗮𝗯𝗹𝗲 :
L’investissement de ce projet, ne serait-ce que pour la construction s’élève, à ce stade, à 38,2 millions d’euros. S’ajouteront les travaux annexes liés, par exemple, aux aménagements nécessaires à l’exploitation de l’infrastructure, tels que des espaces de stationnement, ou à l’obligation légale de démaquisage sur 20 hectares qui représente aussi un désastre environnemental.
Comme si cela ne suffisait pas, le coût de fonctionnement et d’entretien de l’appareil constitue un poste de dépenses considérable, à la charge exclusive de la CAPA, avec près de 25 millions d’euros versés à la société Poma pour les dix premières années de fonctionnement.
𝟯.⁠ ⁠𝗟𝗲 𝗿𝗶𝘀𝗾𝘂𝗲 𝗱’𝘂𝗻 𝗱𝗲́𝗳𝗶𝗰𝗶𝘁 𝗱’𝗲𝘅𝗽𝗹𝗼𝗶𝘁𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗲𝗻𝗰𝗼𝗿𝗲 𝗽𝗹𝘂𝘀 𝗶𝗺𝗽𝗼𝗿𝘁𝗮𝗻𝘁 :
Les projections budgétaires raisonnables font état d’un déficit annuel qui s’élèverait à près d’un million et demi d’euros par an, dans le cas où les prévisions de 3000 passagers par jour seraient atteintes.
Ces estimations de fréquentation, annoncées par la majorité municipale, nous semblent relever d’un optimisme excessif, une comparaison pouvant être établie avec la fréquentation de ce genre d’ouvrages dans des agglomérations comptant le double d’habitants et desservant des points d’intérêts incontestablement plus importants que ceux proposés par le tracé d’Angelo.
Par ailleurs, la CAPA finance déjà la ville d’Aiacciu pour la mobilité à hauteur de 11 millions d’euros, dont 10 sont absorbés par le fonctionnement de la Muvitarra, avec une efficience discutable à l’échelle du territoire communal.
Comment la CAPA peut-elle financer tous ces projets, sachant qu’elle pourra difficilement compter sur le concours d’une ville financièrement tendue?
L’enquête publique, censée recueillir l’avis des ajacciens aurait, de l’aveu même du commissaire enquêteur, généré une multitude d’avis donnés par les mêmes personnes.
C’est pourquoi nous regrettons que l’idée, émise par nos élus, d’un référendum local soit restée sans réponse.
En outre, le commissaire enquêteur a émis un avis favorable assorti de deux réserves relevant d’aménagements et d’organisations nécessaires au bon fonctionnement de l’outil :
– La réalisation d’une piste cyclable et la mise en service d’un bus en site propre, depuis le centre-ville jusqu’à Saint-Joseph, préalablement à la mise en service du téléporté au public,
– L’augmentation de la capacité du parking prévu à proximité de la gare Saint-Joseph à hauteur de 500 places.
Force est de constater qu’à ce jour, aucune de ces réserves n’a été complètement levée. Cela pourrait même ne jamais être le cas, ce qui nous conforte dans la perspective du fiasco annoncé.
Fidèles au travail réalisé par nos conseillers municipaux, nous demeurons circonspects quant à l’utilité de ce projet et à sa soutenabilité financière.
Désormais, il convient de s’interroger quant aux capacités de la ville et de la CAPA à finaliser ce projet, si celui-ci demeurait inéligible aux fonds européens, mais également sur les leviers financiers prévus pour assurer les frais compensatoires de l’exploitation de cette infrastructure (en cas de difficulté).
𝗜𝗻 𝗳𝗶𝗻𝗲, 𝗹𝗲 𝗰𝗼𝗻𝘁𝗿𝗶𝗯𝘂𝗮𝗯𝗹𝗲 𝗔𝗷𝗮𝗰𝗰𝗶𝗲𝗻 𝗻𝗲 𝗱𝗲𝘃𝗿𝗮 𝗽𝗮𝘀 𝗲̂𝘁𝗿𝗲 𝗰𝗼𝗻𝘁𝗿𝗮𝗶𝗻𝘁 𝗱𝗲 𝗿𝗲́𝗴𝗹𝗲𝗿 𝗹𝗲𝘀 𝗳𝗿𝗮𝗶𝘀 𝗱’𝘂𝗻 𝗽𝗿𝗼𝗷𝗲𝘁 𝗶𝗻𝘂𝘁𝗶𝗹𝗲, 𝗮𝘂𝗾𝘂𝗲𝗹 𝗻𝗼𝘂𝘀 𝗿𝗲𝗱𝗶𝘀𝗼𝗻𝘀 𝗻𝗼𝘁𝗿𝗲 𝗳𝗲𝗿𝗺𝗲 𝗼𝗽𝗽𝗼𝘀𝗶𝘁𝗶𝗼𝗻.
PNC

. . A l'accorta annant'à Google Infurmazione For Latest Updates Follow us on Google News Nos dernière informations sur Google Actus

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