(Revue de presse – Corsicainfurmazione.org – Publié le 11 Janvier 2025) Fin octobre dernier (2024) l’Association de défense u Levante lançait l’alerte sur la présence de cette société Canadienne, Aurania, qui étudiait différents projets concernant le Cap Corse.
Ce matin, le mouvement indépendantiste Nazione tenait une conférence de presse pour dénoncer ce projet.
Rappel des faits en quelques dates :
Le 3 Octobre 2024 : Dans un communiqué de presse, Aurania Resources Ltd. déclare avoir réalisé un premier échantillonnage du fond marin au large des plages de Nonza et d’Albo, au Cap Corse, suggérant que le potentiel de nickel n’est pas confiné à la seule plage, mais s’étend de manière significative au large. Des sables noirs très abondants ont été prélevés jusqu’à 600 mètres au large de la plage de Nonza et jusqu’à 300 mètres au large de la plage d’Albo.
Le 31 Octobre 2024 : U Levante lance une alerte via ses outils internet : projet d’exploitation des plages de Nonza et d’Albu pour en extraire du nickel : attention danger amiante !
Le 5 novembre 2024 : Un article publié sur le site de la Compagnie Canadienne fait état d’une méthodologie potentielle d’extraction et de récupération pour les sables noirs de la plage d’Albo-Nonza en Corse.
Dès le 11 novembre 2024, la société Aurania publiait sur son site officiel, un rapport sur la présence de nickel et sur la présence de métaux précieux, de cobalt et de cuivre. « De nouvelles analyses du concentré de flottation d’awaruite ont donné 71,4 % de nickel, 0,98 % de cobalt, 0,65 % de cuivre, 0,58 gramme d’or par tonne, 0,09 gramme de platine par tonne et 0,39 gramme de palladium par tonne ».
(FR3Corse du 15 novembre 2024) Pour le président de la multinationale, cette teneur en nickel accessible aussi facilement est une véritable aubaine. « Un prospect de nickel où une matière première potentielle pour un four à matte de nickel ne nécessite aucun forage, dynamitage ou enrichissement et peut éventuellement être expédiée directement de Corse à un acheteur semble être un scénario de rêve », indique Keith Barron, le Président de Aurania et Corsica Ressources, sur ce même support d’amiante.
(Corse Matin du 11 janvier 2025) Le projet, connu en cercle restreint depuis quelques mois, était resté assez confidentiel. Jusqu’à ce qu’U Levante s’en mêle.
(France3Corse du 11 janvier 2025)
(Alta Frequenza)
(Corse Net Infos)
(RcfM)
(Stampa Paese)
(Journal de la Corse)
Concernant le projet qui nous intéresse ici, il est porté par la société Aurania, immatriculée aux Bermudes, et, d’après les renseignements que nous avons, malgré tout, réussi à collecter, la quantité de minerai extraite devrait avoisiner au moins 35000 tonnes et contiendrait également des fragments d’or. Les travaux dureraient une dizaine d’années au sein du parc marin avec des répercussions négatives certaines sur nos richesses halieutiques, environnementales et sur la réserve naturelle limitrophe. Enfin, ils rapporteraient plus de 450 millions d’euros, mais certainement pas à la Corse. Le Maire de Nonza Jean Marie Dominici, faisait d’ailleurs remarquer, lors d’une interview donnée à Via Stella le 15/11/24 que « les royalties pour le moment sont pour l’Etat, puisque c’est le domaine public maritime. » Par ailleurs, ce projet prendrait-il en compte tous les aspects liés à la protection de l’environnement et de la santé publique dans le cadre d’un développement durable? Nous pouvons en douter, rappelons-nous le désastre industriel, environnemental et sanitaire de l’exploitation de la carrière d’amiante de Canari. Nazione demande que le processus d’analyse, d’évaluation, d’enquête et de contrôle du projet s’effectue dans la plus grande transparence en y associant la population du Cap Corse. L’heure est donc à la vigilance la plus extrême pour que la Corse ne soit pas livrée à la seule logique d’intérêts extérieurs, afin de préserver ceux des générations futures de la prédation économique, sociale et environnementale. Nous en appelons à la responsabilité de tous et à la non ingérence de l’Etat français s’agissant du domaine public maritime corse où ce dernier s’est déjà distingué en autorisant la destruction d’espèces internationalement protégées comme les posidonies. Nous refusons que le patrimoine de la Corse soit sacrifié sur l’autel d’une fausse transition énergétique et écologique pour la production de voitures électriques et hybrides. Dans ce contexte de grands groupes internationaux mènent une guerre économique en piétinant au besoin les réalités et les intérêts des peuples. Le refus récent par les indépendantistes kanaks du « pacte nickel » proposé par l’Etat français, et dénoncé comme étant un nouveau « pacte colonial » est sans aucun doute lié aux derniers évènements tragiques qui ont suivi la décision inique et punitive de « dégel du corps électoral » en Kanaky. La fragilité paradoxale de la filière nickel, le piège, pour les peuples concernés, de ce que les économistes appellent « la malédiction des ressources », mettent en évidence l’irresponsabilité de choix qui, sous le prétexte d’une aubaine pour des intérêts privés étrangers ou pour une puissance coloniale, sacrifieraient un schéma de développement durable, et de réelle souveraineté. Nazione s’opposera donc avec ses moyens à toute opération spéculative et prédatrice contraire aux intérêts collectifs du peuple corse en impulsant si nécessaire la mobilisation la plus large. Nazione