« Tous les peuples ont le droit de disposer d’eux-mêmes et qu’en vertu de ce droit » – #Corse

(Unità Naziunale – Lutte Internationale – Publié le 22 octobre 2024) La 79ème session de l’Assemblée Générale des Nations Unies s’est ouverte dernièrement offrant un nouvel exercice dans la conduite des affaires de la planète bleu.

En effet, le débat général a pu se tenir sous le thème « agir ensemble pour promouvoir la paix, le développement durable et la dignité humaine », et il a permis de réaffirmer le droit inaliénable du peuple de Kanaky-Nouvelle-Calédonie à l’autodétermination par la voix de notre famille mélanésienne.

En outre, les travaux de la 4ème commission en charge des questions de politiques spéciales et de décolonisation se sont achevés le 18 octobre 2024 et ont permis de vérifier l’action considérable du comité spécial de décolonisation dans l’agenda des Nations Unies pour l’éradication du colonialisme dans le monde.

Ainsi, s’appuyant sur les travaux du comité spécial, la 4ème commission a réaffirmé :
• que tous les peuples ont le droit de disposer d’eux-mêmes et qu’en vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et assurent librement leur développement économique, social et culturel ;
• que les Nations Unies et la communauté internationale sont déterminées à tenir la promesse qu’elles ont faite dans la Charte des Nations Unies aux fins de l’égalité des droits, du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, de la liberté et de la justice ;
• que l’existence du colonialisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations est incompatible avec la Charte des Nations Unies, la Déclaration universelle des droits de l’homme, la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, la Déclaration concernant l’instauration d’un nouvel ordre économique international, et la Déclaration relative aux principes du droit international touchant les relations amicales et la coopération entre les États conformément à la Charte des Nations Unies ;

S’agissant de la Nouvelle-Calédonie, la 4ème commission a confirmé la poursuite de l’accord de Nouméa puisqu’elle a engagé « vivement toutes les parties concernées, agissant dans l’intérêt des Néo-Calédoniens, à poursuivre leur dialogue, dans le cadre de l’Accord de Nouméa, dans un esprit d’harmonie et de respect mutuel afin de continuer de promouvoir une atmosphère propice à l’évolution pacifique du territoire vers un acte d’autodétermination ».

Dans le même esprit, elle a exhorté « toutes les parties prenantes en Nouvelle-Calédonie, en particulier les forces de l’ordre, à faire preuve de la plus grande retenue afin d’éviter d’aggraver une situation déjà tendue, compte tenu de l’exercice de la proportionnalité par rapport à la situation ».

Par ailleurs, 2024 a vu une participation inédite des acteurs du pays. C’est une note positive dans la démocratisation des mécanismes onusiens susceptibles d’accompagner la sortie de l’accord de Nouméa.
A ce titre, il est nécessaire d’apprécier le soutien de plusieurs organismes régionaux et internationaux qui soutiennent le processus d’émancipation et de décolonisation en Kanaky- Nouvelle-Calédonie à l’instar du Forum des îles du Pacifique, du Groupe Fer de Lance Mélanésien, de la Fédération Internationale de l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture , du Mouvement des Non Alignés, du Groupe d’Initiative de Baku, du Réseau du Pacifique sur la Mondialisation, la Conférence des Eglises du Pacifique et du Groupe d’amis pour la défense de la Charte des Nations unies.

Le FLNKS félicite les conclusions de la 4ème commission et reste engagé sur la scène régionale et internationale pour faire aboutir son projet de pleine souveraineté politique. Le mouvement de libération nationale Kanak encourage les instances et les organes spécialisés de l’ONU à poursuivre leurs efforts visant à mettre en œuvre le mandat de la décolonisation.

D’ailleurs, en août dernier, les experts de l’ONU s’alarmaient de la situation du peuple autochtone Kanak dans le territoire non autonome de Nouvelle-Calédonie, se montrant « particulièrement préoccupés par les allégations concernant l’existence de milices lourdement armées de colons opposés à l’indépendance ».

Nul doute que l’examen de la question des droits de l’homme cette semaine à Genève par le Comité des Droits de l’Homme des Nations Unies, et durant lequel la puissance administrante sera auditionnée, confirmera que la Nouvelle-Calédonie est bien un sujet du droit international.

Mickaël Forrest
Secrétaire permanant pour les relations extérieurs

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