Gilles Simeoni, Xavier Luciani, Romain Colonna et Jean-Christophe Angelini ont harangué leurs troupes, hier, à Corte, fustigeant plus que jamais le système clientéliste. « Seuls, des députés nationalistes… »
Quand Femu a Corsica sonne l’heure de la grand-messe, chacun sait par avance que certains ingrédients sont garantis dans la recette de campagne inévitablement mitonnée et servie à la tribune : le charisme de Gilles Simeoni, les talents d’orateur de Jean-Christophe Angelini. Hier, dans l’amphi Ribellu de l’université de Corse, les quelque 200 militants présents ont eu droit à encore autre chose : la voix du sage portée par Xavier Luciani, l’aîné des quatre candidats autonomistes, puis celle du benjamin de service, Romain Colonna. En lice sur la 1re circonscription de Corse-du-Sud, le jeune docteur en langue et culture corses a marqué les esprits en s’écartant du discours politique standard et prévisible.
Maniant l’humour et l’ironie à l’endroit de la représentation insulaire sortante à l’Assemblée nationale, Romain Colonna a surtout regretté un bilan qu’il juge désastreux sur la gestion du dossier langue corse. « On me demande sans cesse pourquoi je me présente aux élections, considérant que je suis jeune et que j’ai mieux à faire. J’y vois deux bonnes raisons : ma passion pour ma langue, et la jeunesse corse à qui je veux dédier mon combat contre ceux qui n’ont pas de leçons de démocratie à donner ».Hier soir, le meeting cortenais de Femu a Corsica était aussi un point de ralliement. Celui de nombreux militants en ordre de bataille dans les microrégions, rassemblés pour confirmer une dynamique que le mouvement conçoit « à l’échelle de la Corse. Je veux rendre hommage à tous nos amis qui parcourent les villages,a insisté Gilles Simeoni. Au moment où je vous parle, une soixantaine de militants font de l’affichage dans le Nebbiu. Cette campagne, il ne faut pas la focaliser sur les circonscriptions, mais dans une dynamique au service de la Corse, dans l’unité fondamentale du message que nous portons ».Pour parvenir à un résultat qui serait historique : des députés nationalistes au palais Bourbon. Tel a été, une fois encore, l’objectif fermement martelé par Femu a Corsica.
« Un vieux militant m’a dit qu’il voulait voir un député nationaliste avant de se retirer »
Évoquant les échos de ses tournées électorales, Jean-Christophe Angelini y a été, sur le sujet, de sa petite anecdote. « Pas plus tard qu’hier, un vieux militant me disait qu’il voulait voir un député nationaliste avant de se retirer. Pour lui et pour tous les autres, mettons tout en œuvre pour gagner ».
Aux côtés des candidats, les suppléants, dont Luce Leca qui accompagne Romain Colonna dans la région ajaccienne. Chef d’entreprise et engagée auprès de l’université de Corse, elle a relayé le message d’une campagne de Femu a Corsica contre « le système ». « Aujourd’hui, l’emploi est la plus forte illustration du clientélisme ».Gilles Simeoni y voyait une bonne raison de « donner un dernier coup de reins, sur les trois dernières semaines, pour aller à la victoire le 17 juin ».
Une victoire que Xavier Luciani entrevoit, jusqu’à la juger vitale pour son camp. « S’il n’y a pas de députés Femu a Corsica, la Corse ne sera pas représentée au parlement, la question constitutionnelle cruciale pour la Corse n’y sera pas posée ».Puis, le candidat de la 2e circonscription de Haute-Corse s’est tourné vers les deux figures de proue du mouvement. « Vous avez dit récemment dans une interview, il pourrait bien y avoir bientôt un printemps du peuple corse. Je crois que ce printemps-là peut arriver bientôt. En plein mois de juin… mais peu importe ».
Source de l’article de CORSE MATIN
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