(Unità Naziunale – Lutte Internationale – Publié le 19 septembre 2024) Jeudi noir pour le Peuple Kanak : 43 ans jour pour jour, après l’assassinat non élucidé de Pierre Declercq, 36 ans après l’opération Victor, l’Histoire se répète.
Le Front de Libération Nationaliste Kanak et Socialiste (FLNKS) exprime sa profonde indignation et sa tristesse face aux tragiques événements survenus ce matin sur les terres coutumières de la tribu de Saint-Louis, commune du Mont- Dore, où deux jeunes Kanak ont été abattus par les forces de l’ordre.
HALTE AU GENOCIDE DU PEUPLE KANAK !
L’ETAT FRANÇAIS FAIT LA GUERRE A LA TRIBU DE SAINT LOUIS
Le FLNKS dénonce les méthodes barbares et humiliantes utilisées par les FDO, qui n’ont pas hésité à procéder à une exécution sommaire d’un des jeunes en question. Ces morts viennent s’ajouter au lourd bilan humain qui frappe notre pays depuis mai 2024 ; treize morts, dont deux gendarmes.
Le FLNKS condamne l’usage disproportionné de la force par les autorités de l’État français qui relève de pratiques coloniales. Ces actions ne font qu’aggraver la situation sur le terrain et éloigner la perspective d’une solution pacifique. Nous exigeons une désescalade immédiate des interventions militaires dans le Sud de notre pays, particulièrement à Saint-Louis, où la militarisation et les pressions continuent sur la population qui ne peuvent que conduire à davantage de drames humains.
En effet, suite au dernier Congrès du FLNKS des 30, 31 Août et 1er septembre 2024 à la tribu de Pagou Commune de Koumac, le Front a réaffirmé être sur le desserrage de l’étau et la désescalade. C’est dans ce cadre que les barrages ont été progressivement levés sur l’ensemble du territoire. Ne restait que la situation de Saint Louis. C’est dans cet objectif qu’une réunion entre le FLNKS, la CCAT et la population de Saint Louis a été organisée le 8 septembre dernier pour livrer les décisions du Congrès du Front. Les jours qui ont suivis, d’autres rencontres ont été organisées à la tribu ou entre les chefferies et le Haut-Commissariat. Des propositions ont été formulées par les chefferies ou par les jeunes en question pour une sortie de crise sans effusion de sang.
Mais l’Etat par le biais de ses représentants locaux que sont le Haut-Commissaire et le Procureur (dont nous avons maintes fois exigé leur rapatriement), poussé par la droite extrémiste locale ont décidé d’un passage en force dans l’objectif n’est autre que d’abattre encore du kanak.
Le FLNKS appelle l’ensemble de la population à ne pas céder à la violence, malgré la douleur et les provocations. Aujourd’hui plus que jamais, la paix et la justice doivent guider nos actions, en vue de préserver la stabilité de notre pays.
Nous demandons également la mise en place, sans délai, d’une enquête indépendante et impartiale pour faire toute la lumière sur les circonstances de ces assassinats afin d’établir les responsabilités. La confiance entre les forces de l’ordre et la population, déjà gravement entamée, ne pourra être rétablie que par la vérité et la justice.
Nous réitérons également notre appel à la France et à la communauté internationale pour qu’elles interviennent rapidement et prennent acte de la gravité de la situation en Nouvelle-Calédonie. Nous sollicitons une nouvelle fois l’envoi d’observateurs internationaux pour garantir la transparence des opérations et faciliter la reprise du dialogue. Il est essentiel de réouvrir les négociations sur l’avenir institutionnel et politique de notre pays, afin de répondre aux aspirations profondes du peuple kanak à la pleine souveraineté, conformément aux engagements pris dans l’accord de Nouméa.
Enfin le FLNKS apporte son soutien à la tribu de St Louis, sa population, aux clans, aux familles concernés, appelle la jeunesse à préserver leurs vies et à la population en général de rester mobilisée, en toute responsabilité.
Pour l’animation du BP FLNKS
Aloisio SAKO
içok
Soutien de Corse
PNC – Partitu di a Nazione Corsa ! Ce jeudi, 2 jeunes kanaks de 29 et 30 ans ont été abattus par le GIGN à Saint Louis, en Nouvelle Calédonie, lors d’une opération de police, portant ainsi à 13 le nombre de victimes depuis le début des contestations. Alors que le France traverse une crise politique sans précédent au 21ème siècle, et que l’apaisement devrait primer, dans ce contexte de tensions, ces tragiques événements nous interpellent avec gravité. U Partitu di a Nazione Corsa exprime sa solidarité avec le peuple kanak et appelle l’État à mettre un terme à une répression incompréhensible et désormais mortelle. En Nouvelle-Calédonie comme en Corse, seule une solution politique pourra solder des décennies de conflits. L’urgence est là.
SOUTIEN À LA KANAKY ET À LA MARTINIQUE
Core in Fronte apporte son soutien au peuple kanak et au peuple martiniquais.
En #Kanaky, deux jeunes indépendantistes ont été tués, jeudi 19 septembre, par le GIGN à Saint Louis.
Depuis le mois de mai, ce sont 13 personnes qui sont mortes suite au projet de loi gouvernemental de dégel du corps électoral.
La France veut continuer à assoir sa domination coloniale en Kanaky par la force.
En #Martinique, depuis début septembre, des manifestations et heurts ont lieu pour dénoncer la vie chère. Les produits de première consommation ont un prix moyen plus élevé de 30 à 40% par rapport à la France.
La seule réponse de l’Etat français a été de décréter un couvre feu et d’envoyer des policiers en renfort, dont des unités du RAID.
Les droits sociaux, politiques et historiques des peuples colonisés, par la France, sont légitimes. Les Kanaks et les Martiniquais sont les seuls ayants-droit naturels et légitimes de leur terre.
Comme en Corse, la répression et l’assassinat ne seront jamais une solution à un problème politique.
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DECLARATION DE L ANG Soutien à la lutte du peuple KANAK Solidarité avec les victimes du pouvoir colonial français
Dans le Journal du Dimanche du 8 septembre 2024, Sonia BACKÈS, présidente de la province Sud en Kanaky, chef de file des Loyalistes-anti indépendantistes, et accessoirement ex-ministre du Gouvernement MACRON déclare : « [_] Les indépendantistes, dans les Outre-mer, se parlent, et la question pourrait apparaître de la même manière ailleurs, d’autant qu’il y a des forces étrangères qui n’attendent que cela pour affaiblir la France… ». Sonia BACKÈS est une figure de la droite calédonienne, hostile à l’indépendance. Sa nomination en tant que secrétaire d’Etat à la citoyenneté avait soulevé une vague d’interrogations en France. En effet, lors du 2ème tour des élections présidentielles en 2022, elle avait renvoyé dos à dos Emmanuel MACRON et Marine LE PEN, préférant ne pas choisir entre les deux. Ensuite, aussitôt arrivée à la direction du secrétariat d’État, elle avait nommé comme conseiller spécial Brieuc FROGIER, soutien d’Eric ZEMMOUR pendant la présidentielle, qui a dû démissionner suite à la révélation de cette affaire. Enfin, autre fait d’armes de Sonia BACKÈS, le 11 juillet dernier, elle a fait suspendre l’aide médicale dans la province sud à 25 000 personnes, les plus défavorisées, comme mesure de rétorsion suite au soulèvement populaire que connaît la Kanaky, depuis la décision de l’Etat français de revenir sur ses engagements concernant la décolonisation du pays. La situation en Kanaky, après la victoire, dans un corps électoral ouvert, d’Emmanuel DJIBAOU – qui a réalisé un score de 51724 voix contre 38 320 voix au candidat loyaliste Alcide PONGA – et l’excellent score de Omayra Lisa Meun NAISSELINE -31399 voix contre 34 577 voix au député loyaliste Nicolas METZDORF – a de quoi donner des sueurs froides aux responsables loyalistes autant qu’aux décideurs politiques en France. En effet, même avec un corps électoral ouvert, le camp indépendantiste est largement majoritaire au vu de ces résultats, ce qui entraine l’affolement du camp loyaliste au point de faire surgir, ces derniers temps, des propositions de partition du pays Kanaky. La déclaration de Sonia BACKÈS qui appelle à plus de fermeté contre les indépendantistes kanaks, à plus de vigilance de la part de l’Etat colonial français sur ce qui se passe dans les dernières colonies, nous réconforte dans notre devoir internationaliste pour soutenir encore plus le peuple kanak et ses organisations dans la lutte qu’ils mènent pour acquérir la pleine souveraineté.
Le colonialisme français qui tue en Kanaky, c’est le même qui est présent à Pointe-à-Pitre, à Fort-de-France, à Cayenne, à Papeete ou à Bastia. C’est celui qui est l’auteur des massacres jamais élucidés de 1967 en Guadeloupe, c’est celui qui a tué Rénor Illmany et Georges Marie-Louise au Lorrain en Martinique en 1974, c’est celui qui a empoisonné Moruroa avec ses essais nucléaires. C’est toujours le même qui, par sa passivité complice, encourage la pollution au mercure du fleuve Maroni en Guyane et c’est le même qui organise la colonie de peuplement, ayant pour finalité de rendre le peuple Corse minoritaire sur ses terres.
Alors, oui, Mme BACKÈS, nous, organisations des dernières colonies françaises, nous nous parlons, nous échangeons, nous tissons entre nous, des relations de solidarité et d’amitié, car nous avons le même ennemi et nous sommes animés par le même désir d’émancipation
Ces déclarations tapageuses de Sonia BACKÈS témoignent du désarroi du camp loyaliste,. C’est sous ce prisme qu’il faut entendre l’alignement de ce dernier derrière VeylmaFALAÉO, représentante d’un petit parti (3 élus), de la communauté wallisienne, pour faire perdre la présidence du congrès au représentant du FLNKS (aucune voix indépendantiste ne s’est portée sur cette candidate soutenue par les loyalistes). Les récentes divergences apparues au sein du camp indépendantiste sont normales pour des organisations qui ont toujours eu des points de vue différents sur la manière d’accéder à la pleine souveraineté, mais, ces organisations ont toujours également su surmonter leurs difficultés dans l’intérêt du peuple Kanak.
L’intransigeance de l’administration MACRON voulant passer en force sur le dossier de l’ouverture du corps électoral a déclenché une vague de protestation sans précédent à laquelle ne s’attendaient ni les loyalistes, ni le pouvoir colonial. La solidarité, la solidité et la puissance de la réaction kanak ont impressionné tous les observateurs, même les plus avertis, de la question calédonienne.
Les Kanaks ont toujours dit que rien dans leur pays ne se ferait sans eux et qu’ils n’abandonneraient jamais les rêves de leurs pères. Ils en ont donné une preuve éclatante.
La création de la cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), le 18 novembre 2023 pour lutter contre le projet de dégel du corps électoral, est une forme organisationnelle originale qui a montré son efficacité. Le pouvoir colonial français pour toute réponse a décidé d’utiliser la répression, en emprisonnant les patriotes Kanak, au lieu de poursuivre la démarche entamée sous l’égide de l’ONU d’accompagnement de la Kanaky sur la voie de la pleine souveraineté.
Nous déclarons qu’il n’y a aucune autre issue en dehors de la pleine souveraineté. Tout projet de partition du pays ne ferait que rajouter de l’essence sur le feu déjà bien vif. Ce serait condamner toute solution de vivre ensemble et pousser les victimes de l’histoire coloniale française dans des voies sans lendemain. Les derniers évènements à Saint-Louis qui ont fait plusieurs blessés graves et deux morts, ce 18 septembre, le démontre encore.
Le colonialisme français est un système d’oppression organisé aux quatre coins du monde. Ce qui se passe en Kanaky nous interpelle car c’est aussi une partie de notre combat, pour notre émancipation, qui s’y joue. La victoire inéluctable du peuple Kanak aura des conséquences sur nos propres combats, comme la victoire du peuple algérien en son temps (années 60) a eu des répercussions importantes sur la naissance du mouvement national guadeloupéen. C’est en ce sens que nous devons être attentifs à la situation en Kanaky et apporter notre totale solidarité au vaillant peuple kanak debout.
Solidarité GUADELOUPE KANAKY.
KANAKY, MARTINIQUE : LE FRONT INTERNATIONAL DE LIBÉRATION DÉNONCE LES VIOLENCES COLONIALES FRANÇAISES!
Si l’on tient compte de toutes les remarques, on pourrait proposer la version finale suivante:
Les récentes exécutions sommaires de deux jeunes Kanaks de la tribu de Saint-Louis sont l’illustration tragique de la situation en Kanaky. L’État français, après avoir trahi les promesses contenues dans les accords de Nouméa et de Matignon, persiste à maintenir un régime colonial sous couvert de maintien de l’ordre.
Le cynisme et la tentation d’un règlement brutal du problème que lui pose le peuple autochtone d’une de ses nombreuses colonies semblent l’avoir emporté sur toute autre considération, et sur la raison elle-même.
Aujourd’hui, c’est un peuple qui est ciblé, un peuple auquel on refuse obstinément le droit à l’autodétermination et à une décolonisation réelle.
Face à cette violence systématique et institutionnalisée, la communauté internationale ne peut rester silencieuse. Il est de son devoir de faire pression sur la France pour qu’elle respecte les normes du droit international et mette fin, immédiatement, aux exactions commises par ses forces de répression.
En Martinique, le tableau n’est guère plus reluisant. Les aspirations légitimes du peuple martiniquais à une justice économique et sociale sont brutalement réprimées. Cette répression étatique, visant à étouffer les revendications populaires, s’inscrit dans une logique coloniale que nous devons dénoncer sans relâche.
Le Front International de Libération affirme son soutien indéfectible à toutes les victimes du colonialisme, en Kanaky, en Martinique et partout dans le monde. Notre combat est celui de la justice, de la libération, de l’émancipation et de la dignité de nos peuples. Nous demeurerons engagés jusqu’à ce que le colonialisme soit définitivement aboli et que nos nations puissent enfin s’épanouir librement, dans la paix et la souveraineté.
Le Front International de Libération
- L’Union Populaire pour la Libération de la Guadeloupe (UPLG)
- Mouvement International pour les Réparation (MIR-Guadeloupe)
- FKNG (Fos pou konstwi nasyon Gwadloup)
- Parti Communiste Guadeloupéen (PCG)
- Comité International des Peuples Noirs (CIPN)
- Union Calédonienne (UC)
- Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS)
- Tavini Huiraatira
- Mouvement Nazione
- PKLS (Pati Kominis pou Lendepandans ék Sosyalizm)
- Mouvement des démocrates et écologistes pour une Martinique souveraine (MODEMAS)
- Parti pour la Libération de la Martinique (PALIMA)
- Mouvement de décolonisation et d’émancipation sociale (MDES)
- Fondation de l’Organisation des Droits de ‘Homme de Bonaire
- One St. Martin Association
- Mouvement Pueblo Progresivo Uni
- Nouvelle Calédonie Multi Culturelle et progressiste