E GHJURNATE 2024 – « Un moment de mobilisation pour la défense du peuple #Corse et de ses droits. »

(Unità Naziunale – Lutte de masse – Publié le 26 juillet 2024) Le programme, et les invités de la 42ieme édition des journées internationales.

L’édito du Ribombu d’Eric Simoni :

L’an passé, les Ghjurnate avaient permis de relayer, de façon solennelle, l’appelle à un regroupement patriotique de l’ensemble des Corses qui refusent la disparition de leur peuple sous les effets conjugués de la colonisation de peuplement, de la spéculation française et plus largement d’une francisata généralisée. Quelques mois plus tard, Nazione concrétisait cette volonté partagée de transcender les organisation existantes pour doter la Corse d’une nouvel outil de résistance et de construction d’une Corse libre et indépendante. Aujourd’hui, le travail à accomplir reste immense et les Ghjurnate seront, de nouveau, un rendez-vous de lutte et de mobilisation. Face aux menaces qui pèsent sur le peuple corse, l’heure n’est pas aux aggiornamento de façade autour de rafistolages institutionnels. L’heure est à l’unité autour d’une stratégie politique claire qui tourne résolument le dos aux errements de la gestion actuelle de la Collectivité de Corse (renoncement aux fondamentaux, échec des politiques publiques à tous les niveaux, perpétuation de pratiques clientélistes…) et à l’acceptation de nouveaux statuts minimalistes fondés sur les « lignes rouges parisiennes » à l’instar de l’ « Accord de Beauvau ». Dans cette perspective, Nazione et le courant indépendantiste qu’elle incarne ont une responsabilité majeure à assumer.

Ricusu di a francisata, lotta di terrenu, prugettu d’indipendenza, ricunniscenza internaziunale, sò tante à sfide davanti à noi. Ognunu pò purtà a so petra à a Nazione libera di dumane ! In stu sensu, chjamemu tutti i Corsi primurosi di l’avvene di u so paese, di a so tarra, di i so figlioli, à fa soie isse Ghjurnate è à participacci numarosi !

La 42e édition des Ghjurnate Internaziunale di Corti aura lieu les samedi 3 et dimanche 4 août 2024 – #Corse

Le programme :

SABBATU U 3 D‘AOSTU 2024 DUMENICA U 4 D‘AOSTU 2024
10h30 : ouverture de la foire artisanale
11h : conférence de presse d’ouverture en présence des délégations internationales
12h : animation musicale
16h : Tour d’horizon des luttes de libération nationale
17h : Débat du Ribombu : Droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et légitimité du corps électoral
18h30 : Le combat national face à la répression d’Etat : Kanaky, Corse, Catalogne, Pays Basque
20h : soirée musicale et diffusion du film Resistenza

DUMENICA U 4 D‘AOSTU 2024
11h : table-ronde : Lutte de libération nationale et lutte libération sociale
12h30 : animation musicale
16h : Catalunya – Euskal Herria : actualité du combat vers la souveraineté nationale
17h : Présentation de la demande d’inscription de la Corse sur la liste des « territoires non autonomes » à
décoloniser de l’ONU. En présence des représentants du Front international de libération des dernières colonies
françaises (Kanaky, Guyane, Martinique, Guadeloupe).
18h30 : Meeting
20h30 : Cuncertu di L’Arcusgi3

DEUX INITIATIVES POLITIQUES DE NAZIONE CORPS ÉLECTORAL ET INSCRIPTION DE LA CORSE SUR LA LISTE DES « TERRITOIRES NON AUTONOMES » À DÉCOLONISER DE L’ONU.

DROIT DES PEUPLES À DISPOSER D’EUX-MÊMES ET LÉGITIMITÉ DU CORPS ÉLECTORAL

La définition d’un corps électoral légitime a été reconnue, en Kanaky, comme un élément central de toute solution politique et d’un processus loyal d’autodétermination.

Dès les Accords de Matignon de 1988, le gel du corps électoral a été entériné pour ce qui concerne les scrutin d’autodétermination sur la question de l’accession à l’indépendance. L’Accord de Nouméa de 1998 intègrera les élections au sein des institutions de Nouvelle-Calédonie à la logique d’un corps électoral spécifique. Cette mesure a évidemment pour objet et pour conséquence d’éviter que la colonisation de peuplement ne vienne altérer l’expression politique des citoyens calédoniens quant au choix de leur avenir.

C’est l’annonce par l’Etat français de rompre les équilibres qui avaient été trouvés par le passé, en ouvrant le corps électoral à 25.000 nouveaux électeurs au moins, qui a conduit à la révolte kanak qui couvait déjà depuis l’affront du dernier référendum de décembre 2021, organisé unilatéralement par l’Etat français contre l’avis du peuple kanak et qui aboutit à un résultat digne d’une république bananière (96,50% de non pour seulement 43,87% de participation). La dissolution de l’Assemblée Nationale par Emmanuel Macron a suspendu le processus d’adoption de la loi constitutionnelle actant le dégel. Mais cette question demeure un point cardinal d’attention pour les indépendantistes.

En Corse, la question de la légitimité du corps électoral est également ancienne. En 1991, le statut Joxe avait conduit à une refonte des listes électorales. À l’époque, cette revendication procédait des combats du mouvement national contre la fraude électorale. Par la suite, le débat s’est posé en des termes différents. Dès les années 2000, Corsica Nazione et Indipendenza popularisaient la revendication d’un corps électoral corse comme composante d’une citoyenneté corse. L’objectif consistant, cette fois-ci, à faire obstacle à la colonisation de peuplement et à garantir la libre expression du peuple corse dans l’exercice de ses droits nationaux. Depuis, la situation s’est considérablement dégradée avec l’arrivée continue de près de 5.000 personnes, étrangères à la Corse, chaque année. Dans ces conditions, comment envisager la tenue d’un scrutin sur l’avenir institutionnel et politique de la Corse comme cela a pu être évoqué durant les discussions de Beauvau ?

Dès l’an passé, le discours final des Ghjurnate de Corsica Libera relançait cette revendication du corps électoral. Entre temps, les élections législatives ont opéré comme un révélateur, pour beaucoup, du « vote communautariste français ». Aussi, dans l’entre-deux-tours, Nazione appelait à la constitution de ce corps électoral légitime à travers une refonte des listes. Cette proposition est à la fois en totale adéquation avec la situation présente mais également avec le droit international.

À cet égard, le Plan d’Action des Nations Unies pour l’élimination du colonialisme considère cette question comme prioritaire et affirme veiller à ce « que le droit à l’autodétermination ne soit pas entravé par des modifications de la composition démographique dues à l’immigration ou au déplacement de populations » au sein des territoires sous tutelle. À l’occasion des Ghjurnate, Nazione développera ses propositions en la matière.

PRÉSENTATION DE LA DEMANDE D’INSCRIPTION DE LA CORSE SUR LA LISTE DES « TERRITOIRES NON AUTONOMES » À DÉCOLONISER DE L’ONU

En proclamant que le peuple corse était « légitimement maître de lui-même » (« leggitimamente maestro di se stesso »), la Constitution de Pasquale Paoli de novembre 1755 énonçait pour la première fois le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Près de trois siècles plus tard, le droit des peuples à l’autodétermination est l’un des grands principes du droit international public.

Il reste applicable à la Corse comme à tous les peuples du monde. À cet égard, le Pacte International relatif aux droits civils et politiques de 1976 dispose en son article premier que « tous les peuples ont le droit de disposer d‘eux-mêmes. En vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et assurent librement leur développement économique, social et culturel. »

Afin de promouvoir le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes la Charte des Nations de 1945 consacre un chapitre spécial aux « territoires non autonomes », à savoir ceux qui, précisément, ne disposent pas encore de la capacité de déterminer librement leur statut politique. C’est pour l’heure le cas de la Corse dont les différents statuts demeurent à la libre appréciation de l’Etat français, seul maître de leur contenu et de leur approbation. Les discussions de Beauvau en ont été la parfaite illustration : les revendications les plus essentielles que les Corses et leurs élus ont validé à de très larges majorités depuis plus d’une décennies ont été balayées par la politique des « lignes rouges » parisiennes (statut de résident pour l’accès à la terre, co-officialité de la langue, corsisation des emplois, pouvoir législatif réel, reconnaissance du peuple corse et de ses droits). Par ailleurs, la dissolution de l’Assemblée Nationale française, pour des raisons totalement extérieures à la Corse, a démontré, si besoin était, combien la question corse, y compris lorsqu’elle était envisagé selon une approche minimaliste, était dépendante des contingences et péripéties politiques françaises.

C’est la raison pour laquelle Nazione a entrepris une démarche visant à inscrire la Corse sur la liste des « territoires non autonomes » à décoloniser de l’ONU. Ce combat pragmatique vise à placer la question nationale corse au bon niveau, à savoir celui du droit international, et donc à l’inscrire dans le cadre de l’exercice du droit à l’autodétermination. Ce faisant, les droits nationaux du peuple corse seraient garantis par le droit international en s’extrayant d’un dialogue bilatéral stérile avec l’Etat français. Dès lors, les Corses seraient libres de déterminer et de valider chaque étape vers la pleine souveraineté. Une méthode totalement opposée à la lettre et à l’esprit de l’Accord de Beauvau, ses « lignes rouges » et son « destin français ».

Pour ce faire, Nazione a concomitamment déposé une motion à l’Assemblée de Corse afin de légitimer cette demande par un vote formel des représentants de la Corse se revendiquant de la Nation et noué des contacts directs auprès des Nations Unies, notamment à travers le Mouvement des Non- Alignés et le Groupe d’Initiative de Bakou qui en est l’émanation. À l’occasion des Ghjurnate, Nazione présentera une proposition politique détaillée de la démarche en compagnie des représentants des peuples sous domination française réunis sous la bannière du Front International de Libération des Dernières Colonies françaises.

—*

KANAKY Pour cette 42e édition des Ghjurnate, une attention toute particulière sera portée à la situation en Kanaky. La volonté de dégel du corps électoral par l’Etat français a constitué une rupture unilatérale du compromis politique acté au plus haut sommet de l’Etat au moment des Accords de Nouméa. Faisant suite à l’organisation à marche forcée d’une parodie de troisième référendum d’indépendance en décembre 2021, sans la participation du peuple kanak, cette décision a remis en cause la perspective irréversible d’autodétermination et a fragilisé la paix en Kanaky. L’attitude irresponsable de l’Etat français a conduit aux violents affrontements de ces derniers mois qui ont causé de nombreuses pertes humaines. Les kanaks, confrontés aux tirs croisés de la police et gendarmerie française et des milices loyalistes, ont payé un lourd tribut à la lutte. Plusieurs militants ont par ailleurs été incarcérés en France à plusieurs milliers de kilomètres de leurs familles. Ils sont notamment pris en charge par l’Associu Sulidarità en leur qualité de prisonniers politiques. Face à cette situation, afin de faire valoir leur droit imprescriptible à disposer d’eux-mêmes, les organisations kanaks de libération disposent de solides relais à l’international. Il y a seulement quelques jours, le FLNKS publiait une lettre ouverte à la communauté internationale afin d’alerter sur la situation en Kanaky. Il y rappelait notamment que le pseudo référendum de 2021 faisait toujours l’objet d’une procédure devant la Cour Internationale de Justice. Quelques jours plus tard, le Forum des Iles du Pacifique, qui regroupe seize Etats et territoires océaniens, annonçait l’envoi d’une mission de médiation en vue de rechercher une résolution politique durable à la question nationale kanak. C’est dans ce contexte que les Ghjurnate accueilleront une importante délégation kanak avec à leur tête Mickaël Forrest, ministre des affaires étrangères de Nouvelle-Calédonie et David Wanobo, délégué de la CCAT et père de la prisonnière politique Brenda Wanobo.

CATALUNYA Cette année, Nazione a l’immense plaisir d’accueillir Lluís Llach aux Ghjurnate Internaziunale. Militant historique de la cause catalane, Lluís Llach est très largement connu en Corse comme l’auteur d’une chanson mythique : l’Estaca, la version originale de Catena qui a désormais intégré le patrimoine culturel corse grâce à l’oeuvre des Chjami Aghjalesi. Lluís Llach est également un militant politique actif. Il fut député au Parlement catalan de la liste d’union Junts pel Si en 2015. En cette qualité il a notamment présidé la commission parlementaire chargé du processus constituant en vue de l’accession de la Catalogne à l’indépendance. Depuis le mois de juin, il est le nouveau Président de l’Assemblea Nacional Catalana (ANC), le grand mouvement populaire de la société civile catalane en faveur de l’indépendance. Il sera accompagné de Conxita Bosch, secrétaire nationale de l’ANC et de Jordi Mirò, membre de l’exécutif d’Estat Català, grands artisans de la solidarité entre les peuples corse et catalan. La présence de la délégation catalane aux Ghjurnate sera l’occasion d’évoquer les perspectives de relance du processus indépendantiste aux lendemains des dernières élections au Parlement catalan et alors que le nouveau Gouvernement de la Communauté Autonome n’est pas encore constitué. Il sera également question du vote de la loi d’amnistie par le Parlement espagnol le 10 juin dernier. Alors que celle-ci implique l’arrêt des poursuites contre l’ensemble des militants qui ont été victimes de la répression suite à l’organisation du référendum d’indépendance du 1e octobre 2017, l’appareil judiciaire espagnol a entrepris une véritable tentative de coup d’Etat. Contre la lettre et l’esprit de la loi, les juges espagnols tentent, en effet, d’exclure du bénéfice de l’amnistie certains militants dont le Président Carles Puigdemont qui, malgré les menaces d’incarcération qui pèsent sur lui, envisage un retour prochain sur sa terre. La Catalogne vit donc des heures extrêmement déterminantes pour son avenir.

EUSKAL HERRIA Le mouvement abertzale a enregistré, ces dernières semaines, deux succès électoraux de première importance. En avril dernier, la coalition EH Bildu emmenée par Pello Otxandiano a, pour la première fois, fait jeu égal avec le Parti national basque (PNV) en remportant 32,5 % des voix et 27 élus sur les 75 que compte le Parlement de Gasteiz (soit autant que le PNV). Bien que le PNV ait conservé le pouvoir au sein de la Communauté Autonome grâce au soutien du Parti socialiste, cette percée électorale témoigne de l’enracinement du courant indépendantiste et de sa constante progression depuis le processus de paix d’Aiete en 2011. En Ipparalde (Pays Basque Nord), les élections législatives anticipées provoquées au sein de l’Etat français par Emmanuel Macron ont permis, pour la première fois également, l’élection d’un député abertzale. Peio Dufau, représentant la coalition EH Bai, aura donc la responsabilité de porter les aspirations du peuple basque au sein du Palais Bourbon. À l’occasion de ces Ghjurnate 2024, la délégation d’Euskal Herria sera composée d’Elena Beloki, responsable des relations internationales du mouvement Sortu (composante historique d’EH Bildu) et ancienne prisonnière politique ainsi que de Mathilde Hary et Itxaso Cuevas, respectivement porte-parole et responsable de la vie interne d’EH Bai.

GUYANE Le député indépendantiste Jean-Victor Castor nous honorera une nouvelle fois de sa présence sous le chapiteau des Ghjurnate. Réélu très largement lors des législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet, avec 76,11% des suffrages, Jean-Victor Castor a joué un rôle majeur dans le rapprochement des mouvements indépendantistes des peuples sous tutelle française, tant par son implication aux Ghjurnate qu’à travers le Ralliement International organisé en Guyane en 2022. Ces efforts se matérialisent aujourd’hui par les démarches d’internationalisation de nos luttes auprès du Mouvement des Non-Alignés et des Nations Unies. Il sera cette année accompagné de Cindy Pollux, militante comme lui du MDES (Mouvement de décolonisation et d’émancipation sociale).

MARTINIQUE Pour la seconde année consécutive, Francis Carole, Président du PALIMA (Parti pour la Libération de la Martinique), représentera la Martinique aux Ghjurnate. Candidat aux dernières élections législatives, il a recueilli près de 15% des suffrages dans sa circonscription en faisant notamment campagne contre la dépossession foncière et en dénonçant, une fois, de plus le scandale de l’empoisonnement au chlordécone. Francis Carole a été, par ailleurs, un acteur de la création du Front International de Libération des dernières colonies françaises constitué en ce mois de juillet 2024. Il sera cette année accompagné de Muriel Daniel, représentante du MODEMAS (Mouvement des démocrates et écologistes pour une Martinique souveraine).

GUADELOUPE Pour la première fois depuis plusieurs années, la Guadeloupe sera présente aux Ghjurnate à travers la présence d’Ali Méril, représentant de l’UPLG (Union pour la Libération de la Guadeloupe).

SARDINIA Depuis l’été 2021, les indépendantistes d’iRS (Indipendentzia Repùbrica de Sardigna), avec lesquels la lutte de libération nationale corse entretient des relations de solidarité de longue date, avaient entamé un processus de rapprochement avec les organisations ProgRes (Progetu Repùblica) et Torra. Au mois de février, à l’occasion des élections au Parlement sarde, la liste d’union Vota Sardigna concrétisait cette volonté de construction commune au sein de l’indépendantisme sarde. Enfin, le 29 juin, cette démarche a donné naissance à Repùblica, un nouveau parti indépendantiste unitaire et pluraliste. Simone Maulu participera, cette année encore, aux Ghjurnate afin de présenter cette nouvelle organisation et ses perspectives politiques. Bustianu Cumpostu, responsable historique de Sardigna Natzione Indipendentzia et fidèle des Ghjurnate Internaziunale depuis plusieurs décennies participer également à nos débats.

KABYLIE Dihya Harouni portera la voix du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK). Pour le parti du Président Ferhat Mehenni, l’année 2024 a été marquée par une initiative politique majeure : la proclamation de l’indépendance de la Kabylie, depuis New York et le siège de l’ONU le 20 avril dernier, et sa publication au Journal Officiel de l’Anavad (le gouvernement provisoire kabyle)

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